Repentigny, Agathe de St-Père

Biographie d’Agathe de Saint-Père-Le Gardeur de Repentigny

Agathe de Saint-Père-Le Gardeur de Repentigny naît le 25 février 1657, à Montréal (Ville-Marie). Elle appartenait à une famille d’illustres colons de Ville-Marie. Son père Jean Saint-Père, son grand-père, Nicolas Godé, et son parrain, Raphaël-Lambert Closse, moururent sous les coups des Iroquois.

Dès 1658, sa mère, devenue veuve quelques mois auparavant, forme une nouvelle famille. Elle épouse le négociant Jacques Le Moyne de Sainte-Marie. La fille Agathe de Saint-Père entre ainsi dans une autre famille des plus célèbres en Nouvelle-France.

On peut présumer qu’Agathe de Saint-Père fréquenta l’école de Marguerite Bourgeoys, première école fondée à Montréal.

Dès 1672, après le décès de sa mère, Agathe, âgée de 15 ans, prend la relève auprès des dix enfants Le Moyne. Dont le dernier était un nouveau-né. Elle semble avoir gardé la responsabilité des enfants. Cela même après son mariage célébré le 28 novembre 1685 avec l’enseigne Pierre Le Gardeur de Repentigny. Sept filles et un fils naîtront de ce mariage.

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Énergique et dynamique, Agathe de Saint-Père prend alors part active dans les affaires de la famille. Elle signe des contrats, achète et vend des terres. En plus elle effectue des emprunts et règle des dettes et des comptes.

En 1701, Madame de Repentigny s’oppose au mariage de son demi-frère, Nicolas Le Moyne de Leau, avec une roturière. De concert avec Catherine Le Moyne de Sainte-Marie, sa demi sœur, elle s’engage avec succès dans des poursuites judiciaires pour empêcher cette union.

Au début du XVIII siècle, la Nouvelle-France souffre la pénurie de lin et de laine. Alors Agathe se livre chez elle aux expériences les plus diverses. Elle fait cela principalement sur les orties et les filaments d’écorces. Ainsi sur le cotonnier sauvage et la laine de bœufs Illinois. Elle ouvre la première manufacture d’étoffes au Canada, à Montréal.

Elle envoie des échantillons de toile à l’intention du roi qui les trouve réussis. Le roi apprécie les dragées de sucre d’érable de sa fabrication.

En 1705, le navire La Seine, qui transportait le ravitaillement de toute une année pour les colons, fait naufrage. Ainsi l’audacieuse femme établit dans sa maison une manufacture de toile, droguet, serge croisée et couverte.

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Madame de Saint-Père-Le Gardeur rachète et embauche neuf tisserands anglais prisonniers des Indiens. Elle leur envoie des apprentis canadiens.

Elle fait construire des machines pour tisser de la toile d’après l’unique exemplaire trouvé dans l’île de Montréal et ouvre une petite école. Bientôt on compte à Montréal une vingtaine de producteurs des tissus qui fournissent quotidiennement 120 aunes d’étoffe et de toile grossières, durables et à bon marché.

L’industrieuse Madame, à l’aide d’une pierre bleue et de plantes tinctoriales indigènes, découvre nombre de colorants et de nouveaux procédés de fixation.

En 1712, le roi lui accorde la gratification annuelle de 200 louis en appréciation de ses services à l’économie de la colonie.

Victorieuse de la crise du vêtement, ayant pleinement atteint son but, Mme de Repentigny décide d’abandonner son industrie, le 9 octobre 1713. Elle le vend donc à Pierre Thuot Duval, maître-boulanger.

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Son mari meurt à Montréal en 1736, et elle déménage à l’Hôtel-Dieu de Québec, où sa fille, Marie-Joseph de La Visitation, est supérieure.

Elle rédige son testament le 6 février 1746 et elle décède en 1747 ou en 1748. Nous ne possédons pas son acte de décès, mais au chapitre des recettes de l’Hôtel Dieu, fin 1748, la somme de 400 louis d’or est indiquée comme le «premier legs de Madame de Repentigny».

Agathe de Saint-Père-Le Gardeur de Repentigny
Portrait fantaisiste d’Agathe de Repentigny. Image libre de droits.

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