Routhier, Sir Adolphe-Basile

Biographie d’Adolphe Basile Routhier

Adolphe Basile Routhier naît à Saint Placide, sur les bords du lac des Deux Montagnes, le 8 mai 1839.

En 1850, le jeune Routhier entre au séminaire de Sainte-Thérèse, pour y faire son cours classique. Il obtient une bonne place en classe et c’est surtout dans les cours supérieurs de lettres et de philosophie qu’il se distingue. Routhier, une fois ses devoirs faits et ses leçons apprises, se délecte dans les écrits de Joseph de Maistre et d’Auguste Nicolas. Il s’imprègne de la culture gréco-latine.

Il va étudier le droit à Québec, à l’Université Laval. Admis au barreau en 1861, Routhier ne tarde pas à s’y faire remarquer, en même temps qu’il s’occupait de lettres et ne laisse pas rouiller sa plume.

L’Université Laval lui confie la chaire de droit civil, puis celle de droit international. Il est nommé conseil de la reine en 1873, à l’âge de 34 ans. Il se présente, la même année, aux élections fédérales comme conservateur, pour le comté de Kamouraska, mais, il est défait par le futur sir Pantaléon Pelletier.

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Ensuite, le 1er septembre 1873, il est nommé juge de la cour supérieure de la province de Québec pour le district du Saguenay.  En 1876, il préside le procès qui, selon Routhier, serait le plus important conflit entre l’Église et l’État de toute l’histoire canadienne. Ce procès de l’influence indue dure plus d’un mois et pas moins de 175 témoins sont entendus. Ce procès oppose les hommes politiques Pierre-Alexis Tremblay et Hector Langevin. Dans un jugement détaillé, Routhier exonère les prêtres de Charlevoix et il refuse de donner suite à la demande de Pierre-Alexis Tremblay visant à faire annuler l’élection d’Hector Langevin comme député de Charlevoix. Porté en appel, le jugement de Routhier est renversé quelques mois plus tard par un juge plus libéral qui annule l’élection.

 Le 21 mars 1897, il est nommé juge de la cour d’amirauté et le 30 septembre 1904, il devient juge en chef de la cour supérieure.

Le 6 juin 1906, Routhier donne sa démission comme juge de la cour supérieure, mais il demeure juge d’amirauté jusqu’à sa mort. Il a donc fourni, comme juge, une carrière de quarante sept ans, ce qui n’est pas banal assurément.

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En 1897, Routhier avait refusé l’honneur et la charge de lieutenant-gouverneur des Territoires du Nord Ouest canadiens, mais n 1904 et 1905, en l’absence du lieutenant-gouverneur de Québec, il agit comme administrateur de la province.

Docteur en droit et docteur ès lettres de l’Université Laval, il est président général de la Société Royale. Il fut aussi président de la Société Saint Jean Baptiste de Québec.

En 1875, le pape Léon XIII le nomme chevalier de Saint Grégoire et, en juin 1911, le roi Édouard VII le crée chevalier de Saint Michel et de Saint Georges. On l’appelle désormais Sir Adolphe.

Routhier a écrit un peu dans tous les journaux et revues. Il a publié plusieurs livres et on peut dire qu’il a traité tous les genres : l’histoire, le roman, le drame, les causeries, les récits de voyage, des essais d’apologétique, des études sur les classiques et d’autres thèmes encore. Il écrivit des poésies.

Sir Adolphe-Basile Routhier meurt à Saint Irénée les Bains, près de La Malbaie, où il avait sa maison d’été, le 27 juin 1920, à 81 ans.

Le juge Adolphe-Basile Routhier a composé sa cantate Ô Canada, à l’occasion de la Saint Jean-Baptiste de 1880 à Québec. Selon Ernest Gagnon, célèbre pianiste, le comité des fêtes était réuni chez lui, dans son modeste bureau d’étude. Routhier et Calixa Lavallée étaient du nombre. Ernest Gagnon a proposé de demander à M. Routhier et à M. Lavallée, l’un poète, l’autre musicien, de composer le chant national. On a accepta l’idée d’emblée.

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Routhier écrivit les vers, Lavallée trouva la musique. Huit jours après, le pays avait le chant national.

Selon une autre version, c’est l’honorable Théodore Robitaille, lieutenant-gouverneur du Québec, qui a demandé à Routhier d’écrire un hymne pour le Congrès national des Canadiens-francais.

On a proclamé Le Ô Canada comme l’hymne national du Canada, le 1er juillet 1980, un siècle après avoir été chanté pour la première fois.

Version officielle du hymne du Canada :

Ô Canada! Terre de nos aïeux,
Ton front est ceint de fleurons glorieux!
Car ton bras sait porter l’épée,
Il sait porter la croix!

Ton histoire est une épopée
Des plus brillants exploits.
Et ta valeur, de foi trempée
Protégera nos foyers et nos droits
Protégera nos foyers et nos droits.

Sous l’œil de Dieu, près du fleuve géant,
Le Canadien grandit en espérant,
Il est né d’une race fière,
Béni fut son berceau;

Le ciel a marqué sa carrière
Dans ce monde nouveau.
Toujours guidé par Sa lumière,
Il gardera l’honneur de son drapeau,
Il gardera l’honneur de son drapeau.

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De son patron, précurseur du vrai Dieu,
Il porte au front l’auréole de feu;
Ennemi de la tyrannie,
Mais plein de loyauté,
Il veut garder dans l’harmonie
Sa fière liberté.
Et par l’effort de son génie,
Sur notre Sol asseoir la vérité,
Sur notre Sol asseoir la vérité!

Amour sacré du trône et de l’autel
Remplis nos cœurs de ton souffle immortel.
Parmi les races étrangères
Notre guide est la foi;
Sachons être un peuple de frères,
Sous le joug de la loi;
Et répétons comme nos pères
Le cri vainqueur: « Pour le Christ et le Roi »
Le cri vainqueur: « Pour le Christ et le Roi. »

Sir Adolphe Routhier
Sir Adolphe Routhier. Portrait de l’époque.

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