Route bleue de la Gaspésie
Inaugurée en 2007, la Route bleue de la Gaspésie constitue le plus vaste réseau touristique navigable au Québec pour les plaisanciers de tous les niveaux et tous les goûts (mais quelques tronçons sont assez exigeants et sont destinés à des kayakistes expérimentés). Elle relie le village Les Méchins, situé à 48 kilomètres à l’est de Matane et la ville de Matapédia dans la baie des Chaleurs.
En parcourant ce trajet, vous côtoierez les mammifères marins et les magnifiques oiseaux du littoral. Vous admirerez les montagnes Chic-Chocs et les falaises en surplomb, vous respirerez l’air salin… des phoques et des baleines vous salueront le long du trajet et dans la baie de Gaspé.
Le long de cette route, à chaque embouchure des rivières se niche un joli village où tous les voyageurs trouveront les services pour répondre à leurs besoins, du camping rustique à l’auberge accueillant.
En effet, de Les Méchins à Pointe-à-la-Croix, en passant par le Parc Forillon, Percé et la Baie-des-Chaleurs, cette voie navigable autour de la péninsule gaspésienne possède plus de cent cinquante haltes et sites de repos, de mise à l’eau, d’aires d’urgence, de services sanitaires, permettant de bien planifier vos expéditions et sorties en mer de façon sécuritaire. Vous y verrez le lever du soleil et son coucher sur la mer ou dans les montagnes au lieu des gratte-ciels mer.
La Route bleue de la Gaspésie fait partie du Sentier maritime du Saint-Laurent, une voie maritime conçue pour les embarcations à faible tirant d’eau, principalement le kayak de mer.
Avant de se lancer dans cette aventure formidable, il vaut mieux savoir dans quoi l’on s’embarque : par exemple, certaines pointes géographiques occasionnent des rencontres de courants et le vent de l’est qui s’intensifie en fin d’après-midi sont des menaces à surveiller. Il faut d’ailleurs constamment analyser la température pour savoir si l’on peut sortir. Ainsi quand il ne fait pas beau, on ne sort pas, parce que c’est trop dangereux.
Pour parcourir la Route bleue de la Gaspésie les novices, plusieurs compagnies proposent des forfaits qui varient de quelques heures à plusieurs jours pour découvrir les plus beaux tronçons du parcours. À titre d’exemple, dirons que pour un périple de trois ou quatre jours, vous pourriez opter pour le trajet de Percé à Cap-aux-Os. Cette portion de la Route bleue permet d’apercevoir tous les paysages typiques de la Gaspésie : des falaises de roches sédimentaires de Forillon aux fous de Bassan, en passant par les phoques et les baleines.
Pour des portions de la route à effectuer avec des enfants, optez pour un tronçon dans la baie des Chaleurs où les eaux plus calmes permettront aux jeunes de pagayer facilement. Vous pourrez en profiter pour explorer le parc national Miguasha et ses fossiles. Il est possible de profiter du camping de l’Érablière pour le repos. Vous pouvez ensuite naviguer au large de New Richmond pour y admirer les falaises noires et les colonies de cormorans.
Pour les plus téméraires qui aiment les vagues, essayez la Haute-Gaspésie pour avoir une vue inhabituelle sur les Chic-Chocs ainsi qu’un spectaculaire monolithe de roche près du village de Tourelle.
Attention : pour ceux qui font la route en autonomie, seul le service d’autobus d’Orléans Express est disponible pour ceux qui vont revenir dans leur point de départ.
Pour obtenir les cartes des routes bleues du Québec, consultez le site Web sentiermaritime.ca. Ce site offre également l’opportunité d’apprendre les règles à suivre, les services disponibles sur chaque site et obtenir des conseils pratiques pour préparer des expéditions sécuritaires.
Sur la rive nord de la Gaspésie, la route 132 se glisse à quelques reprises entre le fleuve et les falaises. Dans leur ouvrage La Gaspésie, de Grosses-Roches à Gaspé – Itinéraire culturel (1978), Pierre Rastoul et Alain Ross font cette description : « Juste avant de contourner la baie de Gros-Morne, la route s’insinue au pied d’une succession de caps qui correspondent aux points les plus nordiques de la côte gaspésienne : ce sont les caps du Portage et du Gros Mâle, ainsi que la pointe du Gros Mâle. Ces éperons rocheux, tranchés à même la montagne par l’action érosive de la mer, offrent au regard de véritables coupes géologiques. En effet, les dessins que les parcourent reproduisent à petite échelle plusieurs des différentes déformations qui ont affecté les terrains de la Gaspésie lors d l’érection du complexe appalachien.
Rivière Dartmouth
D’une longueur d’environ 70 kilomètres, la rivière Dartmouth prend sa source dans le lac du même nom, dans le canton de Larocque, coule à travers les monts Chic-Chocs en direction nord, bifurque à l’est dans les cantons de De Beaujeu et de Blanchet, forme la limite sud-ouest du canton de Sydenham, avant de se déverser dans le bassin du Nord-Ouest, L’un des rentrants de la baie de Gaspé, dans la ville de ce nom. Renommé pour son saumon, cette rivière gaspésienne est alimentée par une vingtaine d’affluents plus au moins considérables ; plusieurs îles et îlots ponctuent son cours. Son nom, emprunté à une ville et à un port de Grande-Bretagne, dans le sud du Devon, témoigne de la présence de Loyalistes dans cette région. Le toponyme Darmouth se rencontre d’ailleurs plusieurs fois aux États-Unis, dans les anciennes colonies d’où provenaient les Loyalistes. On retrouve les appellations Gaspe Ré sur la carte de Samuel Holland (1803), Gaspé R. sur celle de William Sax (1829), Yarmouth River sur la carte de Russell (1861) et R. Dartmouth, nom inchangé depuis, sur la carte de la province de Québec, réalisée par Eugène Taché en 1870.
Historique du village de L’Anse-au-Griffon
Ce village de la péninsule de Forillon, sur le littoral du détroit d’Honguedo, s’étend au nord-est de Gaspé. La municipalité de L’Anse-aux-Griffons, érigée le 1er février 1870, a fusionné, le 1er janvier 1971, avec dix autres territoires, municipalités pour former la nouvelle ville de Gaspé. Le bureau de poste, ouvert en 1868 sous le nom de Griffon Cove, prend le nom d’Anse-au-Griffon en 1921. Ce petit lieu, qui n’a été habité que vers la fin du XVIIIe siècle, tire son nom de l’anse au Griffon, mentionné d’ailleurs dans le titre de la concession de la seigneurie du Cap-des-Rosiers, le 9 mars 1652, et noté sur la carte de Franquelin en 1685. Les formes Griffin (simple corruption de Griffon) et Gris-Fond font leur apparition vers la fin du XVIIIe siècle. On expliquait alors le toponyme par allusion au ton gris du fond marin. De nombreux bateaux anciens ont porté le nom de Griffon, qui peut faire allusion soit à un oiseau, soit à un monstre marin fabuleux, et il est probable que le toponyme prolonge le souvenir historiquement imprécis d’une escale, d’un naufrage ou d’un autre événement à caractère maritime.
Village de L’Anse-à-Valleau
Ce joyau champêtre de la municipalité de Gaspé, arrosé par le ruisseau de l’Anse à Valleau, s’étend sur un replat ondulé dominant la haute falaise de la côte septentrionale de la Gaspésie, à 15 km au nord-ouest du parc national de Forillon. La dénomination Anse à Valleau a d’abord identifié le rentrant de côte de l’endroit, avant de caractériser celle du village et le bureau de poste ouvert depuis 1900. Une tradition orale ininterrompue fait remonter ce nom de lieu à Pierre Valleau – patronyme orthographié plus rarement Vallot, Valo, Vallo, Valeau – habitant de Percé à la fin du XVIIe siècle. Une carte de 1870 indique la double forme “Anse au Vallon ou à Valeau”. Le nom parallèle Anse au Vallon, de portée topographique, est à écarter comme justification de la dénomination parce que son attestation est postérieure à celle du premier toponyme. La pêche demeure active dans ce village que les touristes ne manquent pas de visiter.
Hameau L’Anse-Pleureuse
Hameau du canton de Taschereau, en Gaspésie, à 7 km à l’est du village de Mont-Louis, L’anse-Pleureuse est situé à la croisée du boulevard Perron et de la route venant de Murdochville et de Gaspé que l’on atteint par l’intérieur de la péninsule. Cette dénomination remonte au moins au début du XIXe siècle puisqu’une carte hydrographique de 1837 indique “Pleureuse Pt.”, à l’est du ruisseau des Olives. Les auteurs attribuent une origine légendaire à ce toponyme. Les premiers colons, entendant des pleurs et des plaintes sortir de la forêt les ont imputés aux âmes, aux revenants ou aux fantômes. Plus prosaïquement, le bruit des branches d’arbres agitées par le vent expliquerait ce nom géographique.
Hameau L’Anse-à-Fugère
Entre les villages de Rivière-au-Renard et de L’Anse-au-Griffon, le long du littoral qui borde le parc national de Forillon, s’étire, près de la falaise, le hameau de L’Anse-à-Fugère, partie du vaste territoire municipal de la ville de Gaspé. De 1914 à 1951, le bureau de poste de l’endroit était désigné L’Anse-Fougère, nom corrigé par la suite pour tenir compte du motif d’attribution du toponyme ; sous la graphie L’Anse—à-Figère, le bureau de poste a desservi la population locale entre 1951 et 1968. Vers 1780, en effet, un dénommé Fugère voulut se rendre, tard en automne, à Gaspé afin de faire sa provision de boisson pour les fêtes de Noël et du jour de l’An. À 3 km environ au sud-est de Rivière-au-Renard. Fugère fut obligé de grimper sur la falaise car la marée était haute. Comme le terrain était glacé, le pied lui manqua et il se noya. Son corps fut découvert dans l’anse qui devait prendre son nom, étendu par la suite au hameau. Le petit cours d’eau qui arrose l’endroit s’appelle d’ailleurs Ruisseau du Mauvais Pas.

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