Le Rocher Percé en train de disparaître

Le Rocher Percé en train de disparaître : Beauté agreste qui s’en va : Une arche s’est déjà écroulée en 1845!

Touristes qui projetez de faire le tour de la Gaspésie pour y visiter le fameux rocher Percé, ne remettez pas votre projet à plus tard, car cette merveille de la nature disparaît rapidement. L’énorme falaise se désagrège à raison de plusieurs centaines de tonnes par année…

Avec plus de rapidité qu’on ne le pense, une des merveilles du monde dont la splendeur particulière frappe littéralement de stupeur le touriste, disparait à mesure que le temps fuit. C’est un fait bien établi que le fameux rocher Percé disparait rapidement; des données d’un célèbre géologue et écrivain descriptif américain, M. John M. Clarke, le prouvent péremptoirement. Nous les citerons au cours de cet article.

Dimensions et poids

La nature s fait preuve d’une libéralité extravagante pour le beau village de Percé en lui donnant le superbe rocher qui porte son nom et qui fait le légitime orgueil des Gaspésiens aussi bien que des Canadiens.

Le rocher Percé est à six cents pieds du Mont-Joli, près d’une barre de sable que l’on peut traverser à marée basse. À mer basse, il y a une plage des deux côtés sur une certaine distance. Toutefois. comme cette plage disparait à mer haute, excepté dans les retraits de la rive nord, il n’est possible en aucun temps de faire le tour du rocher à pied.

Cette énorme falaise mesure deux cent quatre-vingt, huit pieds de hauteur à le proue, deux cent quinze vis-à-vis de l’arche, et cent cinquante-quatre pieds au bout extérieur. Elle à une longueur de quatorze cent vingt pieds à la base, et de quinze cent soixante-cinq de la proue à l’autre extrémité du sommet : sa plus grande largeur est d’environ trois cents pieds. La partie du rocher située au-dessus de l’eau pèse environ quatre millions de tonnes !

Des arches se sont écroulées

On sera surpris d’apprendre la rapidité avec laquelle le rocher Percé se désagrège peu à peu : Des recherches géologiques laissent entendre qu’à l’origine, il avait trois et peut-être quatre arches ou ouvertures ! On se rappelle fort bien qu’en 1845 même, il en restait deux.

Mais, le 17 juin de cette année-là, l’une d’elles s’écroula avec un fracas de tonnerre et, de nos jours, nous n’en voyons plus qu’une qui mesure environ soixante pieds de hauteur au centre.

Désagrégation annuelle

Des fragments se détachent facilement des couches verticales friables des falaises du rocher dont les tempêtes et les gelées de l’hiver font tomber de larges morceaux. Cependant, ses blocs de pierre sont si étroitement serrés que, dans ses courses journalières au pied de le falaise, M. Clarke n’a pu observer de chutes de fragments importants La base de la falaise est toutefois couverte de grosses masses de roc et les rives du Mont-Joli sont faites de ces fragments détachés du rocher. L’amas le plus considérable des blocs détachée se trouve du côté nord d’un des angles en milite. et se compose de dix à vingt blocs pesant de cinй à dix tonnes chacun ! Ils se sont accumulés à cet endroit depuis on ne sait combien d’années.

Il est bien difficile de dire quelle quantité de roc tombe annuellement. car il en tombe plus su cours de certaines années que durant d’autres, Quant à la chute d’une arche comme c’est arrivé en 1848, elle briserait toutes les moyennes; mais ce dernier facteur est pratiquement éliminé de nos jours, attendu qu’il ne reste plus qu’une arche et qu’elle semble asses solide.

Mais, d’après une observation attentive, on considère que trois cents tonnes annuellement constituent une moyenne ordinaire. Cinq cents tonnes par année serait une moyen ne un peu élevée et mille tonnes. une moyenne tout à fait exceptionnelle

Anéantissement complet

D’après le première moyenne ce désagrégation annuelle du rocher il faudrait à le mer aux intempéries plus de treize mille ans pour anéantir la falaise: selon le seconde, il leur faudrait huit mile ans et, selon la troisième, quatre mille.

Il ne faut pas trop s’alarmer cependant sur le disparition de cette richesse naturelle, car bien des touristes et bien des générations des Gaspésiens pourront encore contempler le lustre brillant du magnifique rocher Percé !

(Texte publié dans Le Petit Journal de Montréal, le 4 juillet 1937).

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Rocher Percé de nos jours. Auteur de l’image : Olga Fedak.

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