Village de Rivière-au-Renard
Constitué civilement en 1856 et peuplé au moment de sa constitution par des immigrants de l’Irlande, majoritairement ceux qui sont restés dans les parages suite au naufrage du Carrick en 1847, le village de Rivière-au-Renard s’étale sur les rives d’une baie et est considéré comme la capitale de la pêche de la Gaspésie.
En effet, les pêcheurs autochtones fréquentaient ces endroits depuis longtemps et l’exploitation des ressources halieutiques par des colons européens y débute vers la fin du XVIIIe siècle. Le village a été fondé vers 1790.
Aujourd’hui, Rivière-au-Renard fait partie de la ville de Gaspé, mais pendant plus de cent ans, elle a été une municipalité indépendante. La population de Rivière-au-Renard est d’environ 2 mille personnes. Certains habitants s’occupent d’agriculture, d’autres travaillent dans les industries locales. La majorité toutefois se consacre à la pêche ou aux activités liées à la pêche.
Au Québec, on connait Rivière-au-Renard comme le centre d’une lutte de pêcheurs locaux. En 1909, ils ont organisé une révolte, exigeant de justes prix pour le poisson et ils furent emprisonnés. Ces événements ont servi de déclencheur à la création des coopératives de pêche au Québec qui sont nées dans le cadre de cette lutte contre les compagnies étrangères de la Grande-Bretagne et des États-Unis.
Le mouvement des pêcheurs qui revendiquaient les prix justes est resté dans l’histoire sous le nom de Révolte de Rivière-au-Renard. Aucun mouvement ni parti politique n’a dirigé ces actions des pêcheurs.
Les pêcheurs recevaient 5$ par quintal, ce qui équivalait à 300$ – 350$ par année, une somme suffisante pour vivre, mais au cours de la saison 1909, les prix baissent abruptement, passant de 5 à 3$ le quintal. Ce réajustement est dû à la baisse des prix du poisson sur le marché mondial.
Les pêcheurs soupçonnent (à juste titre!) les grandes compagnies de vouloir réajuster ce prix à la baisse. Des manifestations s’ensuivent et une bousculade a lieu entre les pêcheurs et des représentants des compagnies. L’un des gérants des compagnies sort une arme et blesse un pêcheur.
Le gouvernement envoie deux bateaux armés à Rivière-au-Renard et des dizaines de pêcheurs sont arrêtés et envoyés à Percé. Les pêcheurs qui réclamaient des prix équitables, ont perdu leur cause, mais les affaires de la Robin, Collas and Co. périclitent au point où ses actionnaires vendent leurs parts à une maison canadienne d’Halifax. Le prix payé au pêcheur pour le poisson remonte à partir de 1910 pour atteindre des sommets jamais vus pendant la Première Guerre mondiale.
Aujourd’hui, le secteur de la Rivière-au-Renard possède deux havres, des chalutiers, un chantier naval, une usine de transformation du poisson, une aréna, le moulin historique des Plourde et le Centre d’interprétation des pêches.
Les cartes de Nicolas Bellin (1744) et du sieur d’Anville (1755) portent des mentions anciennes de « Grande Rivière au Renard » et de « Petite rivière au Renard » pour désigner la rivière au Renard et une petite rivière voisine. Le barachois aujourd’hui en partie détruit, était autrefois fort impressionnant.
Historique du village de Rivière-au-Renard
Bâti autour d’une grande anse occupée par un barachois, à l’extrémité nord du parc national de Forillon, le village de Rivière-au-Renard, incorporé à la ville de Gaspé depuis 1917, était déjà connu au XVIIe siècle, peut-être même avant, comme poste de pêche saisonnier. Cet établissement, habité par une vingtaine de familles en 1836, fut desservi par voie de mission, de 1854 à 1858, avant de devenir une paroisse érigée canoniquement en 1860, puis civilement en 1861. Comptant environ 1500 à la fin du XIXe siècle, la municipalité de paroisse comprenait aussi quatre noyaux de peuplement nommés Petite-Rivière-au-Renard, Grands-Ruisseaux, L’Anse-à-Fougère et Les Colons. De tout temps, la pêche a constitué la base de l’économie de Rivière-au-Renard. Toutefois, parallèlement à cette activité, les habitants s’adonnaient aussi à l’agriculture. De nos jours, c’est encore la pêche qui est l’activité économique prépondérante de ce village qui emprunte son nom à la Grande R. au Renard, déjà identifiée ainsi durant la première moitié du XVIIIe siècle, comme l’attestent les cartes de Nicolas Bellin de 1744 et du sieur d’Anville de 1755.
Quant au nom de la paroisse, Saint-Martin-de-la-Rivière-au-Renard, il rappelle Martin Samuel, un pionnier reconnu pour son hospitalité à l’égard des missionnaires. Très utilisé dans la toponymie locale, le mot « renard » se retrouve également pour désigner la rivière, le village de Petite-Rivière-au-Renard, le hameau de Val-Renard et le secteur de Rivière-au-Renard-Ouest. Il évoque le renard roux, autrefois abondant dans la région. Coïncidence remarquable, la rivière au Renard traverse le canton de Fox, en français « renard » – érigé en 1842, dont le nom rappelle Charles James Fox, un lord anglais qui prit part à la discussion relative à l’Acte de Québec en 1774.
Voir aussi :
- S’établir à Gaspé
- MRC de la Côte-de-Gaspé
- Route des Phares de la Gaspésie
- Saumon de l’Atlantique
- La Gaspésie touristique
- Parc Forillon
- Parc de la Gaspésie