Le phare de Cap-de-Madeleine
Le premier phare de Sainte-Madeleine, fut construit en 1871 pour permettre la navigation de nuit le long des côtes gaspésiennes. C’était une construction en bois. La tour mesurait environ 17 mètres de hauteur. Comme tous les phares, il portait des couleurs distinctives qui permettaient de le différencier des autres phares, il était peint en blanc et rouge, avec une bande verticale en noir. Ce phare était alimenté au moyen de lampes à l’huile de pétrole.
C’est en 1908 qu’on procède à la construction d’un nouveau phare en béton armé. La nouvelle structure mesure 18 mètres de haut. Il émettait des signaux lumineux, donnant un éclat rouge et blanc toutes les deux minutes, sa signature distinctive. Lors des brouillards, le phare émettait des signaux sonores par sa corne de brume. Ce signal était particulier à ce phare, alors, les marins, en l’écoutant, savaient où ils se trouvaient.
En tout, de 1871 à 1985, la dernière année des opérations du phare du Cap-de-Madeleine, six gardiens de phare assurèrent le service ininterrompu des mécanismes.
Aujourd’hui, le phare est ouvert au grand public en saison touristique et un centre d’interprétation d’histoire de Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine y a été aménagé.
Sur le site du phare, on peut voir les anciennes maisons des gardiens de phare. On y trouve un café, une boutique et les bureaux de la zec avoisinante.
Des guides chevronnés racontent l’histoire du phare, de la municipalité et de ces gens, dont l’histoire du moulin à papier. En montant, on voit une grandiose panorama.
Rappelons qu’en 2008, on célèbre le 100e anniversaire de la construction du phare actuel du Cap-de-Madeleine, ce bâtiment patrimonial, témoin de tant d’événements.
Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine
Deux petits hameaux et un village distincts (Manch-d’Épée, Rivière-la-Madeleine et Madeleine-Centre) forment ce territoire municipal parsemé de nombreux petits lacs dont le plus important est le lac au Diable. Voisine de Saint-Maxime-du-Mont-Louis, Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine se situe à 80 km à l’est de Sainte-Anne-des-Monts. Même si le constituant Madeleine demeure présent dans la dénomination des entités qui gravitent autour de cette municipalité de la Gaspésie, chacune comporte une appellation différente. En effet, la paroisse fondée e 1874 et canoniquement érigée en 1921 répond à celle de Sainte-Marie-Madeleine, alors que le bureau de poste local était ouvert en 1889 sous le nom de Petite-Magdaleine, les graphies Madeleine, Madelaine (1863) et Magdaleine ayant également eu cours.
Pour sa part, la municipalité comporte depuis sa création, en 1916, une dénomination en écho que les usagers ont rapidement abrégée sous la désignation courante de Rivière-Madeleine.
Le nom municipal évoque la seigneurie de la Rivière-de-la-Madeleine, d’abord concédée à Antoine Caddé en 1679, puis à Denis Riverin en 1689, dont la mère se prénommait Madeleine.
La rivière Madeleine, l’un des plus importants cours d’eau de la région de Gaspé, parcourt 20 km avant de se jeter dans le fleuve après avoir traversé la seigneurie qui a repris son nom. On ignore toujours le motif exact d’attribution de cette appellation. Carmen Roy, pour sa part, avance, suivant le témoignage de James White, que le toponyme évoque l’abbé Jacques de La Ferté de La Madeleine, le premier missionnaire de l’endroit qui, pourtant, ne s’est jamais rendu au Canada, ni en Gaspésie.
Toutefois, il pourrait exister un certain lien entre les désignations toponymiques de la seigneurie de La Madeleine (1636) qui lui a été concédée dans la région de Trois-Rivières et dont a été détachée celle du Cap-de-la-Madeleine en 1651 et celle de la Rivière-de-la-Madeleine.
Il n’est pas sans intérêt de signaler que la « Relation » de 1647 fait état de la générosité de l’abbé de La Madeleine pour l’établissement d’une habitation sur l’île Miscou, située plus au sud et donnant sur la baie des Chaleurs. Un missionnaire ou des Amérindiens pourraient avoir voulu inscrire tangiblement dans le paysage leur reconnaissance à l’endroit de ce bienfaiteur, en attribuant son nom à la rivière qui coule sur le territoire.
La toponymie locale, avec ses Rivière Madeleine, Cap de la Madeleine, Rivière-Madeleine (Grande-Madeleine), Petite-Madeleine ou Madeleine-Centre, Cap à l’Ours… se révèle riche et complexe.
De nos jours, on peut encore recueillir auprès des Madeleinoriverains la légende du braillard de la Madeleine, véhiculée par la littérature du XIXe siècle. En 1814, l’abbé Charles-François Painchud délivre les habitants d’un fantôme surnommé « le braillard », à l’occasion d’une mission à cet endroit. Il lui avait suffi de couper les branches de deux arbres qui frottaient sous l’action du vent, imitant des plaintes ou des gémissements que l’imagination fertile des anciens attribuait à l’âme en peine de quelque esprit.

Voir aussi :
- La route des phares de la Gaspésie
- Région administrative de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine
- Histoire et attraits de la Gaspésie
- Baleines au Québec
- Saumon au Québec
- Phare de l’Île-Verte
- Phare de l’Île Bicquet
- Phare de Pilier-de-Pierre
- Phare du Pot
- Phare de Cap-de-Bon-Désir