L’Île Bonaventure

L’Île Bonaventure

L’Île Bonaventure, située au large de la côte de Gaspé, à trois kilomètres au large de Percé, dans le golfe du Saint-Laurent, occupe un territoire d’une superficie de plus de cinq kilomètres carrés. Cette île rocheuse constitue un prolongement des Appalaches dans les eaux du golfe. Ses falaises s’élèvent jusqu’à 75 mètres de hauteur.

Environ 250 mille oiseaux nichent sur cette île. La plus importante colonie est une population de 120 mille fous de Bassan (Morus bassana), c’est la colonie la plus importante en Amérique du Nord de ces oiseaux migrateurs. De plus, c’est la seule colonie de cette espèce au monde qui est facilement accessible pour des recherches.

On trouve aussi sur l’île Bonaventure la Mouette tridactyle, le Petit Pingouin, le Grand Cormoran, le Goéland argenté, le Goéland marin, le Guillemot marmotte, l’Océanite cul-blanc (!), le Macareux moine, la Mésange à tête brune, la Paruline rayée et d’autres espèces, dont certains forment des colonies imposantes.

L`Île Bonaventure possède également une flore d’environ 570 taxons, le taxon étant une unité de classification des espèces biologiques.

Le parc de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé regroupe l’île et le Rocher Percé, l’emblème touristique du Québec. On peut visiter l’Île Bonaventure accompagné de gardes-naturalistes. Les visiteurs débarquent à la Baie des Haricots (on peut même dire que c’est la fin des haricots et le début des Oiseaux d’Hitchcock en direct-live).

Baie des Marigots

Cette désignation d’une baie de l’île de Bonaventure, au large de Percé, semble remonter à l’époque où les morutiers venaient faire sécher le poisson à cet endroit. Connue aussi sous le nom de Lazy Beach, la baie des Marigots est située dans la partie sud de cette île et est délimitée par les pointes Lazy Beach et Bull’s Cove. Le terme « marigot », utilisé aux Antilles en 1654 comme nom de lieu, Anse du Marigot, résulte sans doute de la combinaison du mot français « mare » et du terme caraïbe « icopoui » de même signification. On relève trois acceptions de « marigot », s’appliquant aux pays tropicaux : mare d’eau stagnante ; bras mort d’un fleuve ou d’une rivière, qui se perd dans les terres ; lieu bas au sujet aux inondations.

Nicolas Denys, dans le second volume de son ouvrage publié en France en 1672, (Description géographique et historique des côtes de l’Amérique septentrionale) explique que, dans la langue des pêcheurs de morues, le mot marigot avait pris une signification particulière : « courir le marigot, c’est lorsque les pêcheurs vont se cacher en quelque petite anse de terre , ou à l’abri des rochers, au lieu d’aller sur le fonds, ce qui ne leur arrive que trop souvent, et là ils font du feu pour rôtir du maquereau et faire bonne chère, et puis ils dorment jusqu’à l’une heure ou deux après midi qu’ils se réveillent et s’en vont sur le fonds, prennent ce qu’ils peuvent attraper, cent ou cent cinquante moluës, et s’en retournent à l’échafaud comme les autres, crainte d’être grondés ».

La variante anglaise Lazy Beach serait donc apparentée sémantiquement à Baie des Marigots, dont le spécifique est un terme argotique des anciens morutier français, qui signifie « se dérober au travail, paresser ». Il existe une dizaine d’autres lieux de ce nom au Québec, notamment trois ruisseaux dans la MRC de Francheville et sur l’île Jésus.

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Vue de l’Île Bonaventure à l’horizon. Droit d’auteur © Oleg Mukhin.

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