Réserve faunique Rouge-Matawin
La réserve faunique Rouge-Matawin, créée en 1981, doit son nom à la fougueuse rivière Rouge qui court à l’ouest et à la sinueuse rivière Matawin qui se faufile à l’est. Ces deux rivières abritent également deux poissons recherchés par les pêcheurs sportifs, soit la truite mouchetée qui habite dans plusieurs lacs qui communiquent avec la rivière Rouge et le brochet du nord qui vit dans la rivière Matawin et ses affluents. De plus, on trouve dans ces cours d’eau la truite grise – touladi, le doré jaune et l’achigan à petite bouche.
La réserve Rouge-Matawin se trouve près de la partie nord du parc du Mont-Tremblant. Elle a été créée dans le but de mettre en valeur la faune locale et son habitat, tout en offrant la possibilité aux touristes d’y pratiquer des activités de plein air. Cette réserve faunique se situe dans les régions de Lanaudière et des Laurentides. Sa superficie est d’environ 1400 kilomètres carrés.
Au total, plus de 450 lacs, ruisseaux et rivières sillonnent le territoire de Rouge-Matawin et ses collines s’élèvent à environ 600 mètres d’altitude.
Les amateurs de canot-camping trouvent dans la réserve d’excellentes opportunités de pratiquer leur sport préféré, tout comme les motoneigistes en hiver.
La forêt de la réserve faunique Rouge-Matawin fait l’objet d’une exploitation forestière en vertu de contrats d’approvisionnement et d’aménagement forestiers (CAAF) accordés par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec. Cette exploitation assure la régénération de la forêt, procurant d’ailleurs une source de nourriture abondante pour plusieurs espèces d’animaux sauvages.
Environ une douzaine de chalets sont accessibles aux visiteurs le long du sentier National du Québec qui traverse la réserve faunique Rouge-Matawin. Chaque chalet a une capacité de 4 à 14 personnes et la plupart d’entre eux sont dotés d’une installation électrique.
De plus, on y compte une quinzaine de camps rustiques dont dix camps de prospecteurs qui sont disponibles pour la chasse et la pêche. Ces camps rustiques ne disposent pas d’eau courante ni de douche. Cependant, ils sont équipés d’un système d’éclairage, d’un réchaud au propane, d’un poêle à bois et d’une toilette sèche à proximité.
La réserve faunique Rouge-Matawin possède douze emplacements de camping rustique avec de 2 à 36 emplacements sur chacun des sites répartis sur tout le territoire de la réserve. Les sites disposent de tables de pique-nique, de toilettes sèches et de sites de feu.
De plus, le camping du lac des Sucreries offre des installations sanitaires, telles que des toilettes, des douches et une buanderie. On peut réserver un emplacement sur le site.
Ces campings se divisent comme suit:
- Secteur L`Ascension : 19 emplacements. Le site à l’entrée de L’Ascension, sur le Lac Chasy, le Lac Lenoir et le Lac Willard.
- Secteur La Macaza : 25 emplacements. Les sites de la Baie Noire, du Flat Dame, du Lac Jamet et du Lac des Sucreries.
- Secteur Saint-Michel : Baie des Dix-Milles, Lac Donsil, Lac Mosquic, Lac Odelin.
Pour rejoindre l’administration de la Réserve faunique Rouge-Matawin :
Chemin du Lac-Supérieur
Lac-Supérieur
Québec
J0T 1P0.
Téléphone : 819 688 2325, poste 2231.
Canton Viel
Proclamée en 1966, cette division territoriale est limitée à l’ouest par la rivière Rouge et elle occupe le centre de la réserve faunique Rouge-Matawin, à une quarantaine de kilomètres au nord de Labelle. Les ruisseaux Froid Ouest et Est ainsi que la rivière Macaza, reliée comme les précédents cours d’eau au réseau hydrographique de la rivière Rouge, découpent un relief assez morcelé et massif culminant à 731 m alors que la rivière Rouge coule approximativement à 300 m d’altitude. Cet espace géographique inhabité et couvert de forêts, où sillonnent quelques chemins de gravier, porte le nom de Nicolas Viel, missionnaire récollet arrivé à Québec au mois de juin 1623 avec le père Le Caron et le frère Sagard. Le père Viel passe deux ans au pays des Hurons puis, en revenant à Québec avec le néophyte huron Ahuntsic en 1625, il est présumément tué par un des trois Indiens qui l’accompagnent dans un bateau et son corps est jeté dans les eaux de la rivière des Prairies, près du lieu nommé depuis Sault-au-Récollet. Ahuntsic a subi le même sort. Le corps du missionnaire fut découvert peu de temps après et inhumé à Québec. Parmi les missionnaires, il fut la première victime des autochtones. Le canton de Viel est signalé comme nouvelle dénomination en 1916.
Rivière Rouge
La rivière Rouge naît dans un petit lac du nom de Fougère. De l’extrémité nord du canton de Dupont, elle coule en direction sud, forme le lac Rouge et serpente tout au long de la limite ouest de la réserve faunique Rouge-Matawin. Poursuivant sa route, elle baigne au passage les municipalités de L’Annonciation, de Labelle et de La Conception, alors que le chemin de fer du Canadien Pacifique la borde sur quelque 30 km. Après une course de 161 km, elle se déverse dans la rivière des Outaouais entre le village de Calumet et la municipalité de Pointe-au-Chêne, sur le territoire de la MRD d’Argenteuil. De nombreuses ruptures de pente marquent les 10 derniers kilomètres de son cours, dont les Premier, Deuxième et Troisième rapides Nigger-Eddy. Parmi ses principaux tributaires, mentionnons, du côté est, les rivières Lenoir, Macaza et la rivière du Diable, passant à Saint-Jovite ; du côté ouest, la rivière Maskinongé et la rivière Nominingue. Également, de nombreux ruisseaux, éléments de son bassin-versant dont la superficie totalise 5543 km2, ajoutent à son volume qui s’écoule à une allure paisible à travers de nombreux méandres en U et en S. Lors du peuplement des Laurentides, la rivière et sa vallée ont servi de voie de pénétration à des centaines de colons qui, sous l’incitation du curé Antoine Labelle, y ont fondé de nombreuses paroisses de colonisation.
En ce sens, la Rouge, mentionnée sur une carte de Franquelin datée de 1699, était considérée comme le prolongement de la rivière du Nord. Quelques hypothèses ont été émises quant au motif d’attribution du toponyme et la plus vraisemblable se rapporte à la teinte légèrement rougeâtre des eaux de la rivière provoquée par l’oxydation des roches du Bouclier canadien, au creux duquel elle a façonné son lit. À cet égard, mentionnons qu’Iroquois et Algonquins utilisaient une craie rouge ramassée dans la région du lac Nominingue, pour se peindre le corps. La rivière Rouge, qui coule à la lisière ouest de la réserve faunique Rouge-Matawin, est à l’origine du nom de cette dernière, avec la rivière Matawin qui traverse la partie est de la réserve faunique.
Canton Gouin
Au nord de Saint-Donat dans les Laurentides, le canton de Gouin couvre, dans sa partie ouest, une frange de la réserve faunique Rouge-Matawin et du parc national de Mont-Tremblant. Son terrain élevé variant entre 390 et 640 m d’altitude est baigné par trois lacs communiquant entre eux et nommés Lusignan, Anicet et Saint-Elphège. Ils se déversent par un mince filet d’eau dans la sinueuse rivière Matawin qui alimente le réservoir Taureau situé un peu plus loin au nord-est. Cette unité géographique, habitée en quelques points le long du chemin du Parc-du-Mont-Tremblant, en particulier à Saint-Guillaume-Nord, porte le nom de Lomer Gouin (1861-1929), avocat et homme politique né à Grondines. Député de la circonscription électorale qui englobe son fief natal à à compter de 1897, Lomer Gouin occupait, en 1903, année de proclamation du canton, la fonction de ministre de la Colonisation et des Travaux publics et venait d’être nommé chef du Parti libéral du Québec. Parmi les nombreuses fonctions qu’il occupa, signalons celles de premier ministre du Québec (1905-1920), procureur général (1905-1920), ministre de la Justice dans le cabinet King à la Chambre des communes (1921-1924) et lieutenant-gouverneur du Québec (1929). Il a été également bâtonnier général du Barreau de la province de Québec, directeur d’une foule d’institutions financières et d’organismes publics. Il a reçu de prestigieuses décorations, tant au Québec qu’à l’étranger. Proclamé en 1903.
Canton de Lusignan
Situé dans la partie sud-est de la réserve faunique Rouge-Matawin, à 45 km au nord-est du mont Tremblant et à une centaine de kilomètres à l’est de Mont-Laurier, ce canton est borné partiellement par le lac Lusignan. Une multitude de petites nappes d’eau tapissent son territoire, les plus importantes étant les lacs Le Tars, Marsais et Tavery. La désignation, qui remonte à 1918, évoque Alphonse Lusignan (1843-1892), connu surtout comme journaliste et homme de lettres. Collaborant à divers journaux tout en poursuivant ses études, en théologie d’abord puis en droit, Lusignan fut finalement admis au barreau en 1872. Secrétaire particulier du ministre fédéral de la justice dès 1874, il poursuivra sa carrière dans le Service des accises, jusqu’à son décès. Élu à la Société royale du Canada en 1885, Lusignan a laissé de nombreux écrits dans les domaines du folklore, du droit et de la linguistique.
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