
Réserve de biodiversité projetée du lac Opasatica
Le lac Opasatica couvre une superficie de 48 kilomètres carrés dans la région administrative d’Abitibi-Témiscamingue, entre les 47°52’ et 48°10’ de latitude nord et les 79°15’ et 79°31’ de longitude ouest. Le projet de réserve de biodiversité s’étend sur 245 kilomètres carrés et se trouve à environ vingt-cinq kilomètres au sud-ouest de Rouyn-Noranda. Il se trouve pour l’essentiel sur le territoire de cette municipalité, mais au sud-ouest l’aire protégée empiète sur le territoire de la municipalité de Nédélec.
Cette aire protégée appartient à la zone des Basses-terres de l’Abitibi et de la Baie James. La réserve comporte des écosystèmes représentatifs de la région naturelle des Basses-terres du lac Témiscamingue. L’altitude varie entre 263 et 373 mètres et le relief général constitue une plaine vallonnée, ponctuée de buttes.
Il s’agit du bassin versant de la rivière des Outaouais à l’est, et de celui de la rivière Blanche à l’ouest. La réserve de biodiversité englobe l’intégralité du lac Opasatica ainsi que neuf autres lacs.
Le climat est continental, de type subpolaire doux, subhumide et à longue saison de croissance. Le territoire appartient au domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau jaune, dans la sous-zone de végétation de la forêt mélangée.
Il existe huit sites possédant un intérêt au plan culturel ou archéologique à l’intérieur de la réserve de biodiversité projetée et neuf dans ses environs immédiats. Le lac Opasatica a en effet joué un rôle majeur dans l’histoire amérindienne, en raison de sa position stratégique sur la grande voie d’eau reliant le Saint-Laurent à la baie d’Hudson. On trouve également des sites attestant de la présence euro-québécoise.
La Corporation Archéo-08 a entrepris plusieurs fouilles archéologiques sur les rives du lac.
La réserve de biodiversité du lac Opasatica est accessible depuis les routes 117 et 101, situées respectivement au nord et à l’est.
Lac Opasatica
Ce grand lac long et étroit dans sa partie sud est sis à la limite nord du bassin hydrographique de la rivière des Outaouais. Il arrose plusieurs cantons du Témiscamingue : Dufay, Montbeillard, Ponteroy et Desandrouins. À cause de sa configuration, on l’a souvent désigné sous le nom de Lac Long (34 km). Large de 6 km au nord, il forme de grandes baies : Klock, Lamy, Verte, à l’Orignal ; il s’amincit à moins de 1 km à l’extrémité sud, site de la baie Solitaire. La rivière Solitaire lui sert alors de décharge vers le lac Rémigny.
Le toponyme déborde sur le territoire de l’Ontario. Là-bas il identifie notamment une rivière et un village près de Chochrane. Le lac Opasatica a joué un rôle important dans l’histoire, car il occupait une position stratégique sur la grande voie d’eau qui menait du Saint-Laurent à la baie d’Hudson. Cette voie aurait été empruntée en 1686 par le chevalier de Troyes, envoyé pour chasser les Anglais de la baie James. Le lac n’est pas identifié nommément dans son journal de l’expédition.
Cependant, la narration publiée de la visite pastorale de monseigneur Narcisse-Zéphirin Lorrain à la baie d’Hudson, en 1883, décrit le trajet emprunté par le militaire et mentionne le lac Obasatic (variante d’Opasatica) comme une étape de l’itinéraire suivi. D’origine algonquine, cette appellation, régulièrement répertoriée depuis le début du XXe siècle, serait formée de « obié » ou « opa », qui signifie « rétréci » et « satika », qu’on traduit par « il y a des trembles ».
Selon les sources, on obtient « lac entouré de peupliers, détroit des peupliers » ou « lac fermé par les trembles ». Plusieurs variantes graphiques existent pour ce toponyme : « Opasatikaw, Opasataca, Obasatica ». Ses eaux profondes de près de 60 m attirent encore des navigateurs de plaisance. La proximité de Rouyn-Noranda, capitale régionale située à 25 km, y a favorisé l’implantation d’une zone de villégiature.

Une île sur le lac Opasatica. Source de l’image : Humanima
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