Réserve faunique Ashuapmushuan
La réserve faunique Ashuapmushuan est située dans la région administrative Saguenay-Lac-Saint-Jean. au nord-ouest du lac Saint-Jean, à environ 35 kilomètres de Saint-Félicien. C’est sous le nom de Réserve de Chibougamau qu’on établit d’abord une réserve de chasse et de pêche, en 1946. Elle tire alors son nom du village minier de Chibougamau dont on prévoit, à l’époque, la liaison prochaine à Saint-Félicien par une route qui, incidemment, traverse la réserve sur toute la longueur.
Déjà tracée sur une bonne distance, la route de Chibougamau attire nombre de chasseurs et de pêcheurs. Le gouvernement de l’époque juge donc nécessaire de légiférer et d’établir une réserve afin de protéger adéquatement le potentiel faunique du territoire. Souvent désigné populairement sous les noms de Parc Chibougamau et parc de Chibougamau, le territoire prend le non de Réserve faunique Ashuapmushuan en 1985. C’est à la demande des autorités du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, responsable de cette réserve, que le changement est apporté. On s’appuie alors sur le fait que la ville de Chibougamau est située à près de 145 kilomètres des limites de la réserve, d’une part, et que la rivière Ashuapmushuan sert de limite naturelle à la réserve sur près de 75 kilomètres, d’autre part. D’une superficie de 4 487 kilomètres carrés, cette réserve comprend près de 1 200 plans d’eau dont le lac Charron, le lac La Blanche, le lac Aigremont, le lac Nicabau, le lac Chigoubiche et le lac Ashuapmushuan sont les plus importants. Bornée par la rivière Ashuapmushuan et le lac Saint-Jean, le territoire se divise en deux parties à peu près égales : à l’ouest, un terrain boisé et inhabité dont l’altitude atteint 343 mètres; à l’est, une bande de terre plus basse et plane, irriguée par les rivières de l’Ours, du Castor, aux Iroquois, à la Chasse et par le ruisseau Perron. Ce dernier secteur est partagé entre la municipalité de Saint-Félicien, au nord, et celle de Saint-Prine, au sud.
Le territoire de cette réserve faunique fait partie du territoire non organisé Lac-Ashuapmushuan et la municipalité régionale de comté Le Domaine-du-Roy. Le canton Ashuapmushuan occupe également une partie de la réserve. Les humains qui habitent ce territoire s’agglutinent le long d’une route, à l’ouest de celle qui longe le lac Ashuapmushuan.
Le canton d’Ailleboust, proclamé en 1965 et traversé par la route qui relie Saint-Félicien à Chibougamau, est compris dans la réserve faunique Ashuapmushuan. Partiellement marécageux au sud, son terrain, qui se maintient presque partout aux alentours de 330 mètres d’altitude, s’élève à 548 mètres au sud-ouest. Cette appellation honore la mémoire du Champenois remarquable qu’était Louis d’Ailleboust de Coulonge et d’Argentenay (vers 1612 – 1660), ingénieur militaire, architecte, administrateur, homme politique, seigneur et même commerçant de fourrures à la fin de sa carrière. Gouverneur de Montréal par intérim (1645-1651), il fut de nouveau gouverneur général de la Nouvelle-France, cette fois par intérim (1658 – 1658) et directeur de la traite en 1658. Il décéda à Montréal à l’âge de 48 ans seulement. Son importance historique est telle que son nom et ses surnoms furent utilisés de son vivant pour désigner un fief à l’île d’Orléans, un lieu-dit et une propriété à Québec.
Canton de Louvigny
Proclamé en 1965. La plus grande partie de ce canton de la Municipalité régionale de comté du Domaine-du-Roy, situé au nord-ouest de Girardville et dénommé en 1917, est aujourd’hui occupée par la réserve faunique Ashuapmushuan. L’ensemble du quadrilatère est parsemé d’une multitude de nappes d’eau plus ou moins étendues dont les plus importantes sont le lac Turenne, le lac Brillard et le lac Agréable. Son nom évoque Louis La Porte de Louvigny (vers 1662-1725), lieutenant de la Marine, arrivé en Nouvelle-France en 1683. Devenu capitaine, il fut nommé commandant du fort Frontenac (1699) puis major de Québec (1703). Devenu l’un des principaux conseillers du gouverneur Rigaud de Vaudreuil, in conduisit plusieurs expéditions de pacification ou de représailles dans la région des Grands Lacs et présenta de nombreux mémoires sur la conduites des affaires de la Nouvelle-France. En 1724, pendant qu’il se trouvait en France, Louvigny fut nommé gouverneur de Trois-Rivières, mais il n’occupa jamais le poste puisqu’il périt dans le naufrage du Chameau, au large de l’île du Cap-Breton.
Chute Écumeuse
La chute Écumeuse, située à 100 km au sud de Chibougamau et à 30 km au nord-est du réservoir Gouin, brise le cours de la rivière Normandin, à la pointe sud du lac Buade. L’appellation Écumeuse évoque la mousse blanchâtre se formant depuis le pied des chutes résultat de l’agitation des eaux. Variante : Chute Foam.
Rivière Pémonca
Prenant sa source aux lacs du Crapaud et à la Truite, la rivière Pémonca coule en direction est, sur quelques 15 km, avant d’atteindre la rivière Ashuapmushuan, à 10 km au sud-ouest de Normandin. Sur la première moitié de son parcours, elle sert de limite à la réserve faunique Ashuapmushuan.
Spécifique descriptif et mot de la langue montagnaise, Pémonca signifie « la rivière est bordée par le sable ». Dans le même secteur, un hameau, un lac et des rapides portent également ce nom. Le toponyme Rivière Pemonka paraît dans le « Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec » de 1914. Les Montagnais l’appellent la Mongouche. Par ailleurs, son cours supérieur a été longtemps identifié à la rivière aux Trembles.
Lac du Kakawi
Ainsi dénommé officiellement depuis 1972, ce petit lac est situé dans la partie sud de la réserve faunique Ashuapmushuan, que l’on traverse en empruntant la route 167 reliant Chibougamau au lac Saint-Jean. D’origine amérindienne probable, le terme « kakawi » reproduit par onomatopée le chant d’une variété de canard de mer, dit aussi harcelde, qui, lors de ses migrations annuelles, s’arrête souvent près de certains lacs. Cacaoui et cacouite se rencontrent fréquemment pour désigner le canard kakawi (Clangula hyemalis). Ce volatile est appelé oldsquaw en anglais parce que, dit-on, il émet des sons qui évoquent les lamentations d’une vieille Amérindienne.
Canton Le Ber
Canton de la MRC du Domaine-du-Roy qui se situe à environ 55 km au sud-est de Chibougamau et à quelques kilomètres de la réserve faunique Ashuapmushuan. Son territoire est parsemé d’un grand nombre de nappes d’eau. Ce toponyme, adopté en 1917, rappelle Jeanne Le Ber (1662-1714), née à Montréal et qui prononce en 1685 un vœu simple. Ses vœux sont renouvelés en 1695. Depuis cette date jusqu’à sa mort, elle vit dans un oratoire contigu à la chapelle des sœurs de la congrégation de Notre-Dame de Ville-Marie. Elle institue la pratique de l’adoration perpétuelle du saint sacrement et consacre beaucoup de temps à la broderie ainsi qu’à la confection de vêtements d’église et de linge d’autel. Plusieurs de ses travaux sont demeurés des chefs-d’œuvre fort admirés.
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