Réserve écologique du Père-Louis-Marie (Outaouais)
La réserve écologique du Père-Louis-Marie, d’une superficie de 315 hectares, est située dans le canton de Cameron, sur la rive occidentale du lac des Trente et Un Milles, à 25 kilomètres au sud-est de la ville de Maniwaki face aux baies de McKenzie, Desjardins et des Sables. Le site de cette réserve écologique protège une vaste forêt de résineux typique de la vallée de la Moyenne Gatineau. La création de cet espace a été décrétée le 12 mai 1993 et elle vise la conservation des pinèdes constituées de pins rouges (Pinus resinosa) et pins blancs (Pinus sirobus).
Le relief local est typique des hautes-terres du Bouclier canadien précambrien. Il prend l’aspect d’une pénéplaine formée de buttes et de collines se nivelant à des altitudes de 250 à 500 mètres et creusée par des dépressions et vallées dont le plancher se situe entre 150 et 250 mètres d’altitude. Le substrat rocheux du site est constitué de marbre et de roches calcosilicatées, sur lesquels la dernière glaciation a laissé des dépôts de tills d’épaisseur variable. Ils sont minces et discontinus en position convexe, où le roc affleure souvent. Les sols appartiennent à l’ordre des podzols ou des brunisols dystriques. Des sols organiques fibriques à mésiques occupent les dépressions mal drainées.
La réserve et nommée en l’honneur du père Louis-Marie Lalonde (1896-1978), botaniste et vulgarisateur scientifique. Il légua en 1962 à l’université Laval un herbier de 100 000 spécimens. La forêt renferme en outre du genévrier (Juniperus communis) et du cèdre occidental (Thuya occidentalis), sur des milieux secs où se trouve un important ravage de cerfs de Virginie. Le père Louis-Marie Lalonde a été un botaniste. Après des études à l’Université Laval, il entre à la Trappe d’Oka où il entreprend une carrière d’enseignant et de chercheur. En 1925, le père Louis-Marie complète une licence en sciences naturelles à l’Université de Montréal, puis se rend à l’Université Harvard où, sous la direction du botaniste Merrit Lyndon (1873-1950), il obtient un doctorat en sciences naturelles en 1928. Sa carrière se déroule par la suite sous l’angle de la vulgarisation scientifique. Dès 1929, il donne des cours en agriculture à domicile pour l’Union catholique des cultivateurs, aujourd’hui, l’Union des producteurs agricoles du Québec, lesquels seront suivis de cours de botanique par correspondance.
Pendant la même période, le père Louis-Marie fait publier « Le botaniste-amateur en campagne », ouvrage qui sera réédité à trois reprises jusqu’en 1953 et « Flore-manuel de la Province de Québec, Canada, en 1931, qui compte deux rééditions respectivement en 1951 et en 1959.
En 1962, Louis-Marie Lalonde lègue son herbier à l’Université Laval ; il comprend alors plus de 100 000 spécimens, ce qui en faisait à l’époque le quatrième en importance au Canada. La même année, l’Université Laval lui décerne un doctorat honorifique et, en 1966, il est nommé commandeur de l’Ordre du mérite agricole.
Cette réserve est située dans la région administrative de l’Outaouais, notamment dans la Municipalité régionale de comté de La Vallée-de-la-Gatineau et sur le territoire de la municipalité de Bouchette.
Voir aussi :

écologique du Père-Louis-Marie assure la protection
de vastes pinèdes blanches et d’autres espèces dans une grande érablière à bouleau jaune. Source de la photographie : Ministère de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques.