
Parcs et réserves fauniques en Mauricie
L’administration du bassin versant de la rivière Saint-Maurice a dévolu à de vastes espaces de terres publiques un rôle qui les consacre à la faune, et aux activités récréotourstiques.
La réserve faunique Mastigouche
Avec une superficie forestière de 1 423 kilomètres carrés, irriguée par 1300 plans d’eau, les belles rivières et les zones marécageuses considérables du lac Bourassa (aménagé par Canards Illimités) et du lac Saint-Bout, la réserve faunique Mastigouche dispose d’une diversité intéressante et de la meilleure qualité de pêche de la région de la Mauricie.
Le parc national du Canada de la Mauricie
La robuste ceinture forestière du parc de la Mauricie orne la rivière sur une bonne partie de son cours. La création du parc en 1970 met fin à près d’un siècle et demi d’usage intensif des forêts, par la coupe et le flottage du bois et par la chasse. Le parc veille désormais sur l’intégrité de cet immense plateau semé de collines, entrecoupé de vallées, baigné par des lacs et des ruisseaux, où la nature exhibe un échantillon de cette région la plus méridionale du Bouclier canadien. Le territoire du parc, d’une superficie de 536 kilomètres carrés, totalise 360 plans d’eau dont 162 possèdent une surface suffisante pour l’entretien de communautés de poissons. Toutefois, une étude réalisée au début des années 1980 sur 22 de ces lacs, montre que 14 d’entre eux étaient acides et 7 en voie d’acidification, un bilan qui annonce clairement une faible productivité biologique, typique des lacs dits oligotraphes.
Situé en zone temperée nordique, le parc est couvert d’une forêt décidue, particulière à l’érablière à bouleau jaune. Le remplacement graduel des érablières par des sapinières progresse du sud au nord. Une faible portion du territoire, soit 6 pourcent, convient à des formes d’utilisation plus ou moins agressives; le reste est voué à la conservation et à la préservation des ressources naturelles.
Les cinq pôles d’aménagement pour la mise en valeur du parc de la Mauricie sont dotés de terrains de camping et d’aires de pique-nique. La pêche y est considérée comme un loisir et une détente à la découverte du milieu, c’est-à-dire gérée de façon à ne pas nuire à la conservation de la faune.
La coupe du bois et la drave, pratiquées pendant plus de 120 ans, ont sérieusement affecté les écosystèmes et les paysages du parc. Des traces encore évidentes de ce passé se sont amoncelées sur le territoire : anciens barrages, traverses de chemins, accumulation de billots de bois au fond des lacs, amas de sédiments attribuable à l’érosion, nivelage des ruisseaux pour le passage du bois, murets de pierres destinés à orienter le courant de l’eau. L’imact exact des actions anthripogéniques sur le milieu demeure peu connu; l’on tente aujourd’hui d’établir le bilan des ressources et de mettre sur pied les stratégies de conservation pour protéger et maintenir les enclaves naturelle du territoire. En corrigeant les pires situations et en restaurant les habitats, on souhaite rendre ces lacs et ces forêts aux organismes vivants qui en dépendent et mettre ceux-ci à l’abri de la convoitise humaine pour le bénéfice des générations présentes et futures.
La réserve faunique Saint-Maurice
Cette réserve englobe 786 kilomètres carrés de terres publiques à vocation spéifiquement récréoforestière. Parmi les 650 plans d’eau, on remarquera les lacs Normand, Saint-Thomas et Baude, les rivières Wessoneau et Livernois, ainsi que le ruisseau du Castor Noir. Les espèces de poissons familières dans la réserve sont l’omble de fontaine, le touladi et le grand brochet.
Le réservoir Gouin
Créé en 1918 pour la production hydroélectrique, le réservoir Gouin étale une superficie d’environ 1500 kilomètres carrés. Il est situé à vol d’oiseau à plus de 150 kilomètres du lac Saint-Jean (Roberval) et à plus de 160 kilomètres ce La Tuque. Une aire faunique communautaire y a été créée en 2000 dans le but d’accommoder les différents utilisateurs du territoire, entre autres, les entreprises forestières, les pouvoyeurs et les villégiateurs. L’endroit est accessible uniquement par un réseau de chemins forestiers ou par la voie des airs.
En tant que bassin artificiel et dépendant du mode approprié de gestion de l’eau, son fonctionnement entraîne un certain nombre de problèmes ayant trait à la faune aquatique. Les sites de reproduction du doré jaune et de plusieurs autres poissons, situés dans les rivières tributaires du réservoir, deviennent peu accessibles lorsque le niveau y est bas, ce qui rend le frai hasardeux. Certes, le grand brochet s’accommode à peu près des conditions inhérentes à un réservoir et le doré jaune, pourtant lent à s’adapter, a appris à profiter des nouvelles frayères créées par l’érosion. Mais bien que l’eau du réservoir Gouin soit de bonne qualité, la chair des poissons renferme un taux élevé de mercure, un constat qui s’applique souvent aux réservoirs artificiels.
(Source : Rivières du Québec, Découverte d’une richesse patrimoniale et naturelle. Par Annie Mercier et Jean-François Hamel. Les éditions de l’Homme, une division du groupe Sogides).

Les castors placent leur hutte sur des îloys flottants afin qu’elle épouse les variations du niveau de l’eau causées par le marnage du réservoir Gouin. Photo : GrandQuebec.com.
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