L’œil grand ouvert sur les parcs du Saguenay
Parcs du Saguenay : Après s’être frayé un chemin entre des parois hautes de plus de 400 mètres par endroits, le Saguenay débouche avec majesté dans l’estuaire du Saint-Laurent. À cet endroit précis, le courant froid des profondeurs du Saint-Laurent et de l’Atlantique fait résurgence et se mêle progressivement, avec force courants et remous, aux eaux plus chaudes du Saguenay et du Saint-Laurent. Le site, dont le littoral sinueux est battu par de fortes marées, marque également la rencontre des régions de Charlevoix et de la Côte-Nord. Le paysage d’une beauté légendaire présente des falaises rocheuses, des forêts et des anses où la vie sauvage s’exprime librement. Les baleines, les poissons et les invertébrés marins y abondent.
Deux parcs de conservation veillent sur cette enclave unique : le parc national du Saguenay, qui gère 284 kilomètres carrés de terrains boisés, de berges, de lacs et de rivières, et le parc marin du Saguenay – Saint-Laurent, qui protège un incomparable patrimoine maritime de 1 138 kilomètres carrés. Chaque centimètre de roc, chaque carré de sable, chaque goutte d’eau entre le fond et la surface du fjord contribuent à la splendeur de l’ensemble. Des plans de conservation et d’interprétation de la nature en font découvrir les charmes à tous ceux qui, par chois ou par hasard, s’y arrêtent un moment.
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Peu d’endroits de villégiature ont réussi, entre deux plongeons et sans changement de site, à jumeler l’exploration des fonds marins et l’observation des phoques, des baleines et des oiseaux. Pey d’entre eux sont équipés pour qu’un ensemble de visiteurs puissent profiter pleinement, les pieds au sec sur le littoral et grâce à des programmes d’interprétation et d’animation, d’une visite guidée des jardins sous-marins. Entre le centre d’interprétation et d’observation du Cap-de-Bon-Désir et celui de Pointe-Noire, de tels équipements ne manquent pas.
Parmi les destinations québécoises recherchées, la région du Saguenay figure sur la liste des mieux pourvues et des plus accueillantes. Les hôtels, les auberges, les parcs et les innombrables entreprises récréotouristiques y reçoivent les vacanciers avec l’efficacité et l’enthousiasme d’un personnel réputé et compétent. Par la promenade en forêt ou sur le littoral, à la voile, à cheval, en canot ou simplement muni d’une longue-vue, chacun visite le pays magique du Saguenay à sa façon pour s’imprégner de la beauté et de la vitalité qui font sa renommée sur tout le continent.
La faune et la flore du Saguenay
En plus de compter au moins 400 espèces d’invertébrés benthiques et quelque 290 espèces d’oiseaux, le Saguenay abrite près de 80 espèces marines et dulcicoles de poissons. Parmi les variétés d’eau douce, mentionnons l’épinoche, le poulamon atlantique, l’éperlan arc-en-ciel, l’omble de fontaine, l’esturgeon noir, le grand brochet, le grand corégone, le meunier noir, le doré jaune, la perchaude et l’anguille d’Amérique.
La majorité des 60 espèces de poissons d’eau salée du fjord fréquentent assidûment l’estuaire maritime du Saint-Laurent. Ainsi font la morue franche, le sébaste, le flétan du Groenland et l’hémitriptère atlantique. Les animaux les mieux connus demeurent les mammifères marins nombreux dans les parages du Saguenay durant l’été.
Parmi eux, le béluga et le phoque commun remontent le fjord. Alors ils se reproduisent dans les environs à la façon de résidents permanents. Le petit rorqual se balade quant à lui avec sa progéniture. Ainsi il le fait le plus souvent dans le secteur de Tadoussac. Parfois en compagnie du phoque gris, du rorqual commun, du rorqual à bosse. Ou encore on y voit le rorqual bleu en de rares et brèves apparitions à l’embouchure du Saguenay.
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La flore saguenéenne subit l’influence d’un environnement accidenté, influencé par d’importantes variations d’altitude. On reconnaît deux principaux types de végétation. Les massifs des Laurentides et des monts Valin sont caractérisés par un climat rude. D’ailleurs, on y voit un sol plutôt mince et acide. Il est propice à l’implantation de la forêt boréale dominée par plusieurs espèces. En fait, on y trouvera l’épinette noire, l’épinette blanche, le sapin baumier et le pin gris. Les feuilles regroupent quant à eux le bouleau blanc et le peuplier faux-tremble. Ce sont donc des espèces pionnières qui font éventuellement place aux conifères de la forêt mature.
Les basses terres du Saguenay présentent un climat plus doux et un sol humifère sur lequel se dresse la forêt laurentienne. D’ailleurs, aux essences des hautes terres s’ajoutent le bouleau jaune, le pin blanc, le pin rouge, le frêne noir, l’érable rouge et l’érable à sucre. L’inventaire végétal des quatre secteurs du parc national du Saguenay fait état de près de 450 espèces vasculaires.
(Source : Rivières du Québec, Découverte d’une richesse patrimoniale et naturelle. Par Annie Mercier et Jean-François Hamel. Les éditions de l’Homme, une division du groupe Sogides).