Parc écoforestier de Johnville

Parc écoforestier de Johnville

Le parc écoforestier de Johnville offre une aire protégée de 225 hectares pour le plaisir des randonneurs en recherche de calme absolu, à quelques kilomètres à peine de l’arrondissement de Lennoxville.

Pendant la belle saison, on peut parcourir ses sentiers aménagés où l’on retrouve des panneaux d’interprétation de la nature. En saison hivernale, environ neuf kilomètres de sentiers sont aménagés pour le ski de fond et pour la raquette. On y traversera une plantation d’épinettes blanches ou de pins rouges.

Le Parc écoforestier de Johnville recèle des écosystèmes plutôt rares pour la région : ce sont la tourbière et les étangs ombrotrophes qui contrastent avec le paysage agro-forestier qui les entoure. Cela fait du Parc un îlot où l’on retrouve de nombreuses espèces de plantes et d’animaux qui sont complètement absentes des milieux voisins. Ainsi, la conservation du Parc contribue à la préservation de la biodiversité du paysage, en plus de protéger les espèces qui y sont présentes.

La végétation de la tourbière de Johnville est représentative des tourbières du haut bassin de la rivière Saint-François, tout en étant celle qui possède la flore la plus diversifiée. On a compté 34 mousses et plus de 400 espèces de plantes vasculaires sur le territoire du Parc, desquelles 350 seraient indigènes. Certaines zones ont une valeur floristique et écologique élevée; c’est le cas notamment de la tourbière ouverte.

Le relief de l’ensemble du territoire du parc a été modelé par la dernière glaciation, dont on peut encore observer des signes tangibles. Un esker traverse le territoire du parc à l’ouest de la tourbière jusqu’aux villages de Johnville et de Martinville. Il s’agit de dépôts de sable, de rochers et de gravier qui forment de longs et sinueux bourrelets escarpés. Leur présence aurait concouru à la formation de la tourbière, en restreignant le drainage des terres situées au nord et à l’est.

Pour bien mesurer le caractère unique du site, mentionnons qu’on ne trouve des tourbières que sur moins de 1 % de la superficie des Appalaches. De surcroît, la plupart des tourbières sont complètement refermées par l’accumulation de la tourbe, une matière organique partiellement décomposée, et peu d’entre-elles renferment toujours des plans d’eau, comme c’est le cas pour la tourbière de Johnville.

Le Parc écoforestier de Johnville est aussi l’habitat de nombreuses espèces fauniques. On y trouve abondance de papillons, de libellules et de demoiselles. Quatorze espèces de l’herpétofaune, dont douze amphibiens et deux reptiles y ont été inventoriées.

C’est aussi un très bon site d’observation des oiseaux. On peut y voir notamment le Bruant de Lincoln, la Paruline à couronne rousse, le Busard Saint-Martin et plusieurs espèces de sauvagine. Des mammifères y sont en grand nombre, comme l’orignal, le cerf de Virginie, l’ours noir, le renard roux, le castor, le porc-épic, des petits rongeurs…

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La tourbière de Johnville. Source de la photo : © Gisèle et Denis Planté, Site Web du parc.

D’ailleurs, on y a identifié deux espèces de plantes désignées vulnérables (sanguinaire du Canada et matteucie-fougère-à-l’autruche) ainsi que trois espèces de plantes vasculaires et quatre espèces de vertébrés qui figurent sur les listes d’espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables (plathantère à gorge frangée, wolffie de Colombie, dryoptère de Clinton, campagnol-lemming de Cooper, campagnol des rochers, chauve-souris cendrée et chauve-souris argentée).

Bref, la tourbière de Johnville contribue de façon importante au maintien d’une biodiversité élevée dans la région puisqu’elle constitue un écosystème relativement rare où l’on trouve des espèces qui sont pratiquement absentes des milieux environnants.

Les terrains qui constituent le Parc écoforestier de Johnville ont été acquis par la Ville de Lennoxville dans la première moitié du XXe siècle, afin de construire un ouvrage de captage et de transport d’eau potable. En 1949, des puits artésiens ont été construits. En 1989, Lorsque l’usage de l’eau a été abandonné, Lennoxville a mandaté Nature Cantons-de-l’Est (NCE, auparavant nommé la Corporation de conservation du boisé de Johnville) pour assurer la conservation et la mise en valeur de ses terrains du secteur de Johnville, ainsi que l’éducation, la sensibilisation du public, la création de conditions favorables pour la recherche.  La fusion municipale en 2001 a transféré la propriété du Parc écoforestier de Johnville à la Ville de Sherbrooke.

Aujourd’hui, Nature Cantons-de-l’Est poursuit ces objectifs pour les nouveaux propriétaires, l’Université de Sherbrooke et l’Université Bishop’s qui ont acquis conjointement le Parc écoforestier de Johnville en décembre 2010. Pleinement engagées à assurer la conservation à perpétuité des écosystèmes d’intérêt que renferme le site, elles ont confié la gestion et la surveillance du site à NCE.

Depuis son exercice de planification stratégique de 2010, NCE a élargi son territoire d’action en matière de conservation afin de l’étendre au moyen et haut bassin de la rivière Saint-François.

Notons que NCE a développé le projet Conservation et mise en valeur intégrée du massif forestier des Monts Stoke. Ce projet vise l’une des dernières grandes forêts non-fragmentées à ne faire l’objet d’aucune mesure de protection dans la région, tout en s’inscrivant dans une vision du développement régional fondée sur la richesse du capital naturel.

Ce projet est rendu possible grâce à la contribution financière de la Conférence régionale des élus de l’Estrie via le Volet II du Programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier du ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, ainsi que des municipalités de Stoke, Dudswell, Ascot Corner et Westbur).

Nature Cantons-de-l’Est offre au grand public des visites guidées de la tourbière durant l’été. Les groupes organisés peuvent demander une visite guidée sur réservation en toute saison.

Au printemps, on peut y voir les orchidées et les géophytes (plantes printanières), les parulines en migration et le chant des grenouilles. En été, on y observera les plantes carnivores et les plantes de tourbières,  l’automne, ce sont les couleurs de l’érablière et la migration des outardes et l’hiver on peut retracer les traces d’animaux et l’identifier des arbres par les bourgeons.

Pour y arriver, il faut emprunter la route 108 à partir de Sherbrooke, puis tourner à droite sur la route 251, direction sud, jusqu’à Johnville. Une fois au village, tournez à gauche sur le chemin North et roule un kilomètre.

Pour en apprendre plus sur le Parc écoforestier de Johnville, visitez le site Web.

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Belvédère de l’étang Arthur N. Langford. Source de la photo : © Gisèle et Denis Planté, Site Web du parc.

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