Parc national de Pingualuit
Le Nunavik est une région très riche en merveilles naturelles. Des démarches ont été entreprises dans l’espoir de créer des parcs nationaux dans ce vaste territoire. Ces parcs protégeraient la faune et la flore du Nunavik et rendraient plus accessibles aux touristes certains attraits naturels de la région nordique du Québec.
Un des plus beaux parcs a été établi en 2003 autour du cratère Pingualuit, formé à la suite de l’écrasement d’une météorite. En 2008, ce parc a été officiellement inauguré. Il recouvre le territoire du cratère, dont le diamètre est de 3,4 kilomètres, ainsi que des terres entourant cette formation unique au monde, le plus grand cratère connu sur Terre.
Le cratère de Pingualuit portait le nom de cratère Chubb entre 1950 et 1968. Jusqu’à 1999, on le connaissait sous celui de cratère du Nouveau-Québec. En 1999, on lui a rendu son nom d’origine – Pingualuit.
Ce cratère est le point central du parc. Le lac de Pingualuit de 252 mètres de profondeur présente une eau limpide et pure, reconnue partout au monde pour ses qualités uniques.
En plus d’avoir comme centre d’intérêt principal le cratère Pingualuit, le parc est constitué de nombreux lacs et de terrains représentatifs de la toundra, entourant le cratère.
Le village de Kangiqsujuaq est situé à 88 kilomètres du cratère. Ce village constitue la porte d’entrée du parc de Pingualuit.
Le cratère de Pingualuit
Ce cratère se trouve à environ cent kilomètres au sud-ouest de la ville de Kanjiqsujuaq, au Nunavik. Il est situé dans le nord-ouest de la région de la baie James.
Pingualuit est un mot inuit qui est le pluriel de Pingualuk signifiant «bouton éruptif». On explique cette appellation par la présence de nombreuses petites collines en forme de bouton éruptif autour du cratère. Le cratère était appelé Chubb Crater de 1950 à 1968, puis cratère du Nouveau-Québec de 1968 à 1999, pour enfin retrouver en 1999 son nom originel de Pingualuit.
Le Cratère a un diamètre de 3,4 kilomètres en moyenne et une superficie de près de 6,6 kilomètres carrés. Sa profondeur est d’environ 260 mètres. Il a été formé il y a 1,4 million d’années (ce qui est assez récent par rapport à d’autres cratères) par un météorite de près de 120 m de diamètre.
En 1943, un avion de l’armée américaine découvre le cratère de Pingualuit que les Inuits connaissent déjà. Le cratère aurait d’ailleurs servi de repère pour la livraison d’avions en Europe durant la deuxième guerre mondiale. C’est en 1946 que Jake F. Drake, lieutenant de l’Aviation Royale du Canada, en prend les premières photos.
C’est alors que commence une série d’expéditions scientifiques. En 1950, Frederick W. Chubb, un prospecteur, et le docteur V. Ben Meen, directeur du Royal Ontario Museum of Mineralogy sont les premiers à étudier le cratère. En 1951, des chercheurs de la National Geographic Society et du Royal Ontario Museum révèlent les résultats des premières analyses sur les eaux du cratère.
Un chercheur de l’Université de Montréal, Michel A. Bouchard dirige en 1988 une équipe d’une vingtaine de scientifiques qui réalisera une étude approfondie du site. Les scientifiques de l’équipe du professeur Bouchard ont établi la transparence de l’eau par la technique du disque de Secchi. Le disque noir et blanc de 20 cm de diamètre est immergé dans l’eau jusqu’à ce qu’il devienne invisible. Le disque a disparu à une profondeur de 37 mètres. Un professeur de l’Université de Laval, Reinhard Pienitiz a conduit en 2007 une expédition pour extraire des sédiments du fond du lac.
L’eau du cratère est d’une pureté absolue, on dit que cette eau compte parmi les plus douces de la planète. Le lac est un des plans d’eau les plus purs du monde car il n’est alimenté que par les précipitations et par le lac Laflamme voisin. Seul l’omble chevalier (Salvelinus alpinus) habite ses eaux.
Le 30 novembre 2007, après des années de planification, le Parc des Pingualuit a pu ouvrir ses portes. Le parc est désormais protégé de l’exploitation minière ou commerciale, les Inuits peuvent toutefois y pratiquer la chasse et la pêche sous l’autorité du Gouvernement régional inuit. La région compte en effet le plus important troupeau de caribous au monde (600 000 têtes).
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