Mont Logan et Mont Hog’s Back en Gaspésie
À 25 kilomètres au sud de Cap-Chat, dans le territoire non organisé de Rivière-Bonjour, et à 1335 mètres d’altitude, le mont Logan constitue, en quelque sorte, une tour de garde du parc de la Gaspésie, puisqu’il en est la limite ouest. Avec les monts Albert, Jacques-Cartier, McGerrigle et de nombreux autres, il fait partie du haut plateau étroit, aligné parallèlement au Saint-Laurent, que l’on appelle Monts Chic Chocs. S’élevant davantage comme une paroi rocheuse du côté nord, le mont Logan s’étire en douceur sur son versant sud, d’où tirent leur origine, de part et d’autre le ruisseau Ouellet et la rivière Cap-Chat Est qui alimentent la rivière Cap-Chat. C’est par cette rivière d’ailleurs qu’Alexander Murray et William Edmond Logan parviendront au mont qui prendra plus tard le nom de ce dernier, bien contre son gré, dit-on. Cette expédition menée au cours de l’été 1844, faisait partie d’une campagne de prospection, visant la découverte de charbon, cette précieuse ressource minérale de l’époque. Celle-ci fut, toutefois, vaine sur ce plan, mais contribua à compléter plusieurs données topographiques et géologiques utiles.
Attribué en 1898 dans le premier rapport de la Commission de géographie du Canada, l’usage du nom Mont Logan courait déjà depuis longtemps pour identifier ce mont de la Gaspésie. Taché l’avait d’ailleurs inscrit en 1870 sur sa carte. Géologue et cartographe autodidacte né à Montréal en 1798, sir William Edmond Logan marquera l’histoire de la géologie du Canada après avoir contribué grandement à celle du pays de Galles, en Grande-Bretagne. Parti à 16 ans pour étudier à Edimbourg, il s’inscrit en médecine, mais abandonne ses études après la première année. Il deviendra comptable au service de son oncle, Hart Logan, dont les affaires évoluent dans les secteurs de l’exploitation minière et des minéraux de construction dont la pierre. Le domaine l’intéresse suffisamment pour y rester vingt ans au cours desquels il développe ses talents de dessinateur, cartographe et géologue, talents qui furent reconnus par son élection en 1837 à la Geological Society of London. En 1842, il revient à Montréal pour combler de géologue de la province du Canada, correspondant aux parties sud des provinces actuelles du Québec et de l’Ontario – dont la tâche principale sera d’organiser et de diriger la Commission géologique du Canada, poste qu’il occupera jusqu’en 1869. Durant ces années, il se consacre à plusieurs expéditions géologiques et produit différentes études sur les formations rocheuses du Québec dont celles de la Gaspésie et des Cantons-de-l’Est.
En 1863, il publie son important ouvrage de référence Geology of Canada, essentiel encore aujourd’hui pour les géologues du Canada.
L’atlas de cartes géologiques qui s’ensuivit et sa contribution au développement de cette science au Canada lui valent, en 1867, la médaille d’or royale, décernée par la Royal Society of London. Onze années plus tôt il avait été fait chevalier par la reine Victoria. Il meurt au pays de Galles en 1875 et est inhume à Cilgerran, dans le Pembrokeshire.
La toponymie officielle au Canada a largement utilisé le nom de ce géologue illustre par la désignation notamment d’un des sommets appalachiens en Gaspésie, ainsi que du point culminant du Canada (5951 mètres), au Yukon. Un canton, situé à l’ouest du réservoir Gouin et à une centaine de kilomètres à l’est de Senterre, dans la vaste région minière de l’Abitibi, proclamé en 1966, porte également son nom. Le territoire de ce canton est parsemé de plans d’eau dont les plus importants sont les lacs Canusio, Ouiscatis, Pascagama et Dumont. Le nom de Logan fut attribué à ce canton en 1916.
Une faille d’importance au Québec est la faille de Logan. Très ancienne, elle longe le Saint-Laurent en marquant le front des Appalaches. Elle date de la formation de l’ordovicien, donc de quelque 400 millions d’années. En langage savant, on précisera qu’il s’agit d’une faille « de chevauchement », presque à l’horizontale, qui n’affecte, en conséquence, que la partie superficielle de la croûte terrestre.
Mont Hog’s Back
Rattaché à la chaîne des Appalaches, le mont Hog’s Back, un des sommets des Chics-Chocs, s’élève à une altitude de 810 m, à une vingtaine de kilomètres au sud du mont Albert. Il fait partie d’une vaste région accidentée, formée de vallées profondément encaissées et de hauts sommets. Cet omonyme apparaît sur les cartes topographiques et géologiques depuis 1923. Le terme « hog’s back » est couramment utilisé par les géologues et géomorphologues de langue anglaise, alors que ceux de langue française lui préfèrent la forme hogback. Descriptif à l’origine, description qui signifie littéralement dos d’âne, a fini par prendre un sens très précise et désigne une crête rectiligne dont l’armature est constituée par une couche de roches résistantes et de fort pendage.
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tres belles images de montagnes merci