Réserve écologique Tapani dans les Laurentides
Cette réserve écologique est située sur le territoire de Sainte-Anne-du-Lac, un pittoresque petit village à 50 kilomètres environ de Mont-Laurier, dans les Laurentides et à 3 kilomètres du centre du village Sainte-Anne-du-Lac. Constitué en réserve écologique par un décret daté du 4 mais 1988, ce territoire ressortit à l’île des Indiens, sise au centre du lac Tapani.
Le lac Tapani se situe à la limite nord du monde habité. Au milieu de ce plan d’eau se trouve l’île du Héron-Bleu, en forme d’aile d’une superficie de 17 hectares (ou de 25 hectares, selon certaines sources). En 1988, cette île, déjà habitée en 1911 par quelques familles amérindiennes est devenue réserve écologique, administrée par le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs.
Le nom de Tapani proviendrait du nom algonquin tapanee qui signifie « cresson de fontaine » (cette plante pousse dans la partie ouest du Québec et ses propriétés diurétiques et antiscorbutiques l’ont rendues populaire chez les Amérindiens. Une autre version nous apprend que le terme tapani serait un dérivé du mot otoban, qui signifie traîne sauvage ou toboggan. Une autre source souligne que la désignation rappelle la présence encore récente d’une famille attikamek à cet endroit. L’île couvre une superficie de 25 ha et on y retrouve une frênaie noire dont l’âge se situe entre 200 et 220 ans.
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La forêt de l’île du Héron-Bleu renferme une frênaie noire commune de qualité exceptionnelle et rare au Québec, d’âge de 200 ans. Les communautés végétales des frênes sont peu communes dans la région.
Le relief de cette région est typique des hautes-terres du Bouclier précambrien. Ils ont en effet l’aspect d’une pénéplaine formée de buttes et collines se nivelant à des altitudes de 300 à 500 mètres. Sise à une altitude de 250 mètres, la réserve écologique du Lac Tapani est associée à cet ensemble de vallées et de dépressions. Le sous-sol est composé de paragneiss mixtes. On y trouve aussi d’amphibolites que la dernière glaciation a recouvert de tills. Les sols sont principalement des podzols et des gleysols.
De nature insulaire, cette réserve écologique comporte un milieu littoral d’eau douce. La frênaie noire croît sur des platières, en sols argileux et imparfaitement drainés (gleysols). La frênaie forme des peuplements matures, denses. On y retrouve également la bétulaie jaune à frêne noir dans les secteurs les plus humides de l’île. Les visiteurs y verront aussi la tremblaie à frêne noir, peuplement situé à l’ouest de l’île, sur un dépôt sableux moyennement drainé.
On y observe la présence d’une espèce floristique vulnérable au Québec, soit l’ail des bois.
Pour accéder au lac Tapani, il faut emprunter la route 309. Cependant dans un but de protection de la nature, l’administration défend de séjourner sur l’île.
Lac Tapani
Ce toponyme désigne principalement un lac de la MRC d’Antoine-Labelle, situé à une quarantaine de kilomètres au nord de Mont-Laurier, dans la région des Laurentides. Long de 6 km, il s’étend sur 7 km2 de superficie, formant un large T. Il comprend une île en son centre. La municipalité de Sainte-Anne-du-Lac s’est développée du côté sud, autour d’une scierie. C’est là où le lac se décharge dans la rivière Tapani.
Ce cours d’eau serpente sur 10 km, traversant plusieurs marécages avant de se jeter dans la rivière du Lièvre. À environ 20 km en amont de ce confluent, on trouve le lieu-dit de Ferme-Tapani. Ce lieu rappelle une ancienne ferme de chantier. On l’a établie à la fin du XIXe siècle sur les bords de la rivière du Lièvre. Enfin, à 2,5 km au nord-ouest du lac Tapani, la baie Tapani constitue une échancrure profonde sur le tracé de la rivière d’Argent.
L’usage répandu du nom Tapani dans la région se relie sans doute à un fait. C’est que cette dénomination d’origine algonquine se rapporte à des éléments de la vie quotidienne. Selon les uns, ce nom provient de tapini ou tapanee, qui désigne une variété de cresson, dont la racine est comestible et qui pousse près des sources. Il pourrait s’agir du cresson de fontaine (Nasturtium officinale), qui pousse dans la partie ouest du Québec.
Ses propriétés diurétiques et antiscorbutiques on pu le rendre populaire chez les Amérindiens. Mais d’autres affirment que ce mot serait un dérivé de otaban, qui signifie traîne sauvage, toboggan. On a approuvé la graphie actuelle du toponyme en 1963. Mais antérieurement les formes Tapanee, Tapany et Tepanee ont été recueillies. La référence cartographique la plus ancienne de ce mot remonte à 1875.