Ecologie et environnement

Forêt de Xishuangbanna

Forêt de Xishuangbanna

Forêt de Xishuangbanna en Chine

On peut en apprendre plus sur forêt de Xishuangbanna en visitant le Jardin des Rêves qui fait partie du Jardin botanique de Montréal.

Beauté menacée

Xishuangbanna signifie « Terre des 12 000 rizières » en langue dai. En fait, deux ethnies – les dai et les hani ont compris depuis longtemps que leur survie dépend de l’équilibre naturel.

Riche…

Surnommée « joyau sur la couronne du royaume des plantes », la forêt tropicale du Xhishuangbanna est luxuriante. Arbres gigantesques, feuillages denses, sous-bois garnis de plantes grimpantes et rampantes, orchidées, fougères…

En tout, on y retrouve plus de 5 000 espèces végétales. Les peuples environnants font usage d’environ 1 500 de ces espèces. On estime à près de 600 le nombre d’espèces rares ou en danger et autant auraient déjà disparu.

… mais fragile

Depuis 1950, la superficie de la forêt du Xishuangbana a diminué de moitié. La population s’accroît, les plantations de caoutchouc prennent le pas sur la biodiversité locale. La destruction des habitats et la fragmentation de la forêt ne permettent plus aux grands mammifères de se nourrir. Parallèlement, la production agricole pollue les cours d’eau, menaçant poissons et grenouilles.

Heureusement, dès 1958, la Chine a créé la Réserve National do Xishuangbanna qui, aux côtés des initiatives locales, permet d’œuvrer à la préservation de ce joyau naturel.

Sur 0,2 % de la superficie de la Chine, le Xishuangbanna compte 5000 espèces végétales, 500 espèces de mammifères, plus de 300 espèces d’oiseaux, plus de 60 espèces d’amphibiens et de reptiles…

Un monde en péril

En 1950, la forêt couvrait 67 % du territoire Dai. Au début du XXIe siècle, elle était réduite à moins de 30%.

Mais le tourisme de masse augmente, l’agriculture intensive progresse, les besoins en bois de chauffage grandissent, les plantations de caoutchouc se multiplient… et les forêts du Xishuangbanna rétrécissent, mettant en danger certains espèces comme le tigre d’Indochine ou le poisson-chat géant du Mékong.

Alerté par les autorités locales, le gouvernement central chinois a créé en 1958 la Réserve Nationale du Xishuangbanna. Cette réserve, devenue priorité nationale en 1980, protège une partie du territoire.

Des jardins utiles et créatifs

La casse du Siam (Senna siamea) : Cultivé dans des « jardins » de bois de chauffage, cet arbre pallie les besoins énergétiques des Dai. Vigoureux, il grandit si rapidement qu’une superficie de mille mètres carrés peut subvenir aux besoins d’une famille pendant un an.

Quant aux jardins écosystèmes, ils fournissent la nourriture quotidienne : légumes et herbes médicinales pour les petits jardins familiaux ; arbres fruitiers, bambou, coton et riz pour les grands jardins situés aux abords du village. Ces jardins sont conçus pour que chaque plante interagisse harmonieusement avec les autres et avec son milieu.

Une nature sacrée

La forêt du Xishuangbanna est menacée. Heureusement, une forme traditionnelle de gestion de l’environnement est à l’œuvre en pays dai. Les populations locales protègent férocement certaines zones de la déforestation. Elles ont ainsi réservé près de 400 collines formant de véritables îlots de biodiversité. Pour les Dai, ces collines sont sacrées et se placent au cœur d’une riche tradition orale.

Autre lieu de conservation inédit : l’arrière-cour de quelque 200 temples bouddhistes. Sous couvert du canon religieux, on crée des espaces de conservation d’espèces rares.

Le chevrotain : Muni de quatre estomacs, le chevrotain est un ruminant qui pèse tout au plus 8 kg. On retrace ses origines à 34 millions d’années. Vivant seule ou en couple, cet animal se contente d’un tout petit territoire. Remarquez ses pattes courtes et effilées. Utiles pour se déplacer rapidement dans une forêt dense.

Le binturong : Ne mettez pas le binturong en colère. Il huerlera et montrera les dents. On dit pourtant que ce petit chat-ours, comme on le surnomme, se laisse facilement apprivoiser et peut devenir un compagnon affectueux. Grand solitaire, il passe ses journées lové au creux d’un arbre, ce qui le rend vulnérable aux prédateurs. Il attendra la nuit pour cueillir les végétaux dont il est friand.

Tous solidaires dans la forêt

Autour du figuier étrangleur (Ficus spp.). Prince de la forêt tropicale, voici le célèbre figuier étrangleur. Débutant sa vie comme épiphyte, il pousse sur les branches d’un arbre qu’il étouffera lentement dès que ses propres racines atteindront le sol.

Infatigable producteur de figues, cet « arbre-forêt » entre en relation avec une multitude d’espèces. Dans ses branches sautent les gibbons acrobates. Au creux de celles-ci se cachent des insectes pollinisateurs des plantes grimpantes arrimées à son tronc.

Plantes et insectes servent à leur tour de nourriture aux petits animaux, tels que le chevrotain ou le paon. Et ces derniers figurent au menu du tigre d’Indochine et du python moulure. Quant à l’éléphant, il se nourrit des feuilles.

Les Dai, peuple de la forêt tropicale

Gardiens de la forêt

Autour des banyans aux racines tortueuses, la forêt est luxuriante, l’air chaud et humide. Nous sommes au cœur de l’unique forêt tropicale chinoise, celle de la préfecture autonome dai du Xishuangbanna, dans la province du Yunnan.

Peuple affirmé, les Dai entretiennent des liens harmonieux et sacrés avec la nature. Pour eux, la forêt est le berceau de l’humanité. Sur un territoire minuscule mais foisonnant, ils pratiquent une agriculture et un élevage de subsistance, l’agroforesterie. Ils chassent et pêchent. Pour le reste, il y a le troc ou le marché, en ville.

Xishuangbanna signifie « Terre des 12 000 rizières » en langue dai. Sur 0,2 % de la superficie de la Chine, le Xishuangbanna compte 5000 espèces végétales, 500 espèces de mammifères, plus de 300 espèces d’oiseaux, plus de 60 espèces d’amphibiens et de reptiles…

La population dai partage plusieurs traits culturels avec les Thaï.

Dans la forêt de lanternes du Jardin botanique de Montréal, quatre personnages illustrent deux peuples du Xishuangbanna qui vouent un profond respect à la nature, les Dai et les Hani. Les Dai exploitent la forêt de façon écoresponsable depuis 2000 ans.

Peuple Dai

Panneau illustratif dédié au peuple Dai dans le pavillon de l’Amitié du Jardin des rêves dans le Jardin botanique de Montréal. Photo : GrandQuebec.com.

Les Hani

Vivre en Hani au Xishuangbanna : Vénérer la nature

Peuple des collines, les Hani placent la nature au centre de leurs croyances, de leurs danses et de leurs chants. En terre Hani, tous les êtres vivants, comme les objets, on une âme respectable. Ils demandent la permission aux esprits de la nature avant d’utiliser ses ressources.

La population pratique le culte de riz et vénère la déesse du ciel Aoma, créatrice de toutes choses. Ama-archa, l’esprit de l’arbre-dragon, protège, quant à lui, l’espèce humaine.

Se loger

Sur le flanc des collines, les Hani bâtissent leurs maisons, faites de bambou, de boue et de pierre. On érige ces constructions sur deux étages : nourriture et animaux vivent au niveau du sol, et la famille à l’étage. On demeure ainsi au sec en cas d’inondation et on s’éloigne des moustiques.

Travailleur

Les Hani se considèrent comme les plus anciens producteurs de thé et les détenteurs d’un savoir-faire, unique en la matière. Ils fournissent aux amateurs près de 30 sortes de thés – certains millénaires – dont le puissant Pu’er. La culture du riz en terrasse est leur principal moyen de subsistance.

Se vêtir en danser

On reconnaît les Hani à leurs vêtements sombres, bleu indigo ou noir, et à la coiffe des femmes ornées de plumes, de pièces anciennes, de boules d’argent, de fils de soie ou de laine.

Peuple Hani

Une femme Hani avec son enfant. Photo : Exposition dans le pavillon de l’Amitié du Jardin du Lac des rêves de Montréal.

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