Colline montérégienne de Covey Hill
Située près de la frontière américaine, en Montérégie, la colline Covey Hill constitue le piedmont des Adirondakcs. La colline surplombe la vallée de la Châteauguay à une altitude de 342 mètres. Le nom de ce promontoire fait référence à l’Américain Samuel Covey, l’un des premiers colons à s’y établir.
Implantés de la route 202 et du chemin Covey Hill, de petits hameaux se dispersent régulièrement sur ses pentes. Quelques-uns de ces localités telles Herdman, Rockburn, Bridgetown et Franklin abritent de véritables joyaux architecturaux. Taillée, la pierre a servi de matériau de construction pour les murs de ses édifices publics, des maisons et des bâtiments de ferme, qui témoignent d’un savoir-faire et de pratiques locales.
Par leurs gestes et leur mode de vie, Écossais, Irlandais et Français ont façonné et modelé les paysages du Haut-Saint-Laurent. Ces échanges culturels ont permis l’essor de styles architecturaux variés.
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Parmi ces bâtiments, on note des laiteries construites au-dessus de source d’eau naturelle alimentant un système de canaux qui servait à refroidir le lait.
Dans les environs de Rockburn et Franklin, on retrouve de petits bâtiments en pierre appelés ash house (de l’anglais « maisons de cendres »). Ces immeuble sont historiquement associés à la production de la potasse et servaient à l’entreposage des cendres domestiques durant la période hivernale.
Ensuite, la potasse, obtenue par le lessivage des cendres de bois, était utilisée dans la fabrication de détergents et de savon. À l’époque ou l’Angleterre produit à elle seule près de la moitié de tous les tissus de coton vendus dans le marché mondial, il lui faut de grandes quantités de potasse pour nettoyer et blanchir les fibres. Ainsi, pour les colons des Cantons de l’Est, c’était là un commerce lucratif : en effet, selon de journaux de l’époque, entre 1810 et 1825, le baril de potasse, qui représente le travail de deux hommes en un mois, se vend entre 35 et 60$, l’équivalent d’un salaire annuel moyen d’un débardeur!
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Plusieurs églises et petits cimetières hérités de la colonisation écossaise et irlandaise protestante ponctuent le paysage de la Covey Hill. Cet héritage enrichisse par leur emplacement et leur style architectural le paysage culturel de la région. Au total cette région compte 25 églises protestantes. Parmi les plus remarquables, on note l’église presbytérienne en pierre St. Andrew, construite en 1904 à Huntingdon, unique par son style pittoresque romantique. Elle est abondamment éclairée à l’intérieur grâce à de magnifiques vitaux à motifs géométriques qui illustrent de nombreuses scènes liturgiques. Située dans le hameau de Herdman, l’église anglicane St. Paul, datant de 1848, est tout humble à l’extérieur, mais elle se révèle une œuvre d’art et métier à l’intérieur.
Nul doute, les cimetières familiaux associés au protestantisme, constituent de magnifiques jardins spirituels. Souvent entourés de murets de pierres, ces lieux du dernier repos sont nombreux le long des routes 202 et de la 1ere concession, dans les municipalités de Hinchinbrook, Franklin et Havelock. Fait à noter, les cimetières écossais de Dundee sont pour leurs parts, entourés d’immenses pins rappelant les conifères de l’Écosse.
Remarquons que la Municipalité régionale de comté Le Haut-Saint-Laurent est membre du réseau Ville et Villages d’art et de patrimoine. Avec sa Politique culturelle, adoptée en 2000, la région du Haut-Saint-Laurent démontre clairement qu’elle entend conserver et mettre en valeur les éléments qui participent à la beauté et à la mémoire de ses paysages.
Canton de Franklin
Ce très petit canton de forme irrégulière et proclamé en 1857, longe le 45e parallèle. C’est-à-dire il se situe à la frontière canado-américaine. C’est à une vingtaine de kilomètres au sud de Salaberry-de-Valleyfield. Situé dans une zone habitée, il est occupé par le village de Saint-Antoine-Abbé. Ainsi que par les hameaux de Franklin Centre et de Dorea. S’y trouvent également les lieux-dits de Bridgetown, Ulchen et Maritana. Partiellement marécageuse autour du ruisseau Brandy, la surface qui ne dépasse pas 100 m d’altitude dans la moitié nord, s’élève graduellement. Elle atteint jusqu’à 320 m dans la moitié sud, irriguée par la rivière aux Outardes Est et le ruisseau Michel.
Le nom de ce territoire cantonal évoque sir John Franklin (1786-1847). En 1825, il a reconnu le littoral entre l’embouchure de la rivière Coppermine et celle du Mackenzie. Il meurt dans l’Arctique en 1847, après la perte de deux navires qu’il dirigeait pour trouver le passage du Nord-Ouest. Le canton fut désigné en 1857, l’année même où le capitaine McClintock, commandant un navire affrété par les soins de lady Franklin, veuve de l’explorateur, fit la découverte des restes de l’expédition. Pas moins d’une cinquantaine de tentatives avaient échoué entre ces deux dates. Proclamé en 1857.
Voir aussi :
- Rivière Châteauguay
- Circuit du Paysan
- Églises du Circuit du Paysan
- Circuit du Paysan, plaisirs de la table
- Circuit du Paysan, nature et culture
- MRC Le Haut-Saint-Laurent
- Attraits et patrimoine de la Montérégie
- Églises protestantes au Québec