Collines et buttes

Collines et buttes du Québec

Voici quelques-unes des collines et buttes du Québec. En fait, une butte est une petite colline, un monticule qui se détache dans le paysage. Encore là, il y a des diminutifs, tels buttereau (mot d’origine acadienne), buton ou button.

Une colline est une élévation de dimensions modestes aux versants généralement en pente douce, qui se démarque du relief environnant. Selon les endroits, l’usage recourt souvent aux synonymes mont et montagne, même si ces entités présentent des masses plus considérables.

À l’intérieur de la Gaspésie, une MRC s’appelle Les Collines-du-Basque. La MRC Les Collines-de-l’Outaouais regroupe six municipalités dans la vallée de la Gatineau. En Abitibi, au nord de Joutel, les collines Cartwright déploient leur arc de cercle sur une quinzaine de kilomètres ; elles comprennent de petits sommets qui dominent les alentours de quelques centaines de mètres. À Havre-Aubert, aux îles de la Madeleine, les Demoiselles sont deux faibles collines dressées devant la mer.

Pour sa part, un dôme est un relief arrondi, en forme de coupole. On trouve un chemin du Dôme à Bolton-Est, dans les Cantons-de-l’Est et à L’Ange-Gardien en Outaouais.

L’utilisation de ces génériques est assez répandue. On retrouve un chemin des Buttes à Rimouski, un chemin de la Butte à Rouyn-Noranda, un chemin de la Butte à Rouyn-Noranda, un chemin de la Butte-aux-Renards à Varennes, une rue de la Butte à Lévis, la butte Obadawaga à Val-Saint-Gilles au nord de La Sarre en Abitibi et la butte à Caya à l’île aux Coudres.

Aux îles de la Madeleine, il y a la butte à Cajetan, la butte à Mounette, les buttes Pelée, le chemin des Buttes, le ruisseau des Buttes et la source de la Butte Ronde. Pour sa part, le butterau du Nègre (une petite butte de sable qui aurait servi de sépulcre à un homme de race noire, trouvé mort sur le rivage au début du XXe siècle) a été désofficialisé pour cause de son non-rectitude politique. Notons que parfois le terme butte est utilisé dans un sens assez élastique. À preuve, la butte du Vent qui, à 166 mètres, constitue le deuxième plus haut sommet des îles de la Madeleine.

(D’après Normand Cazelais, Dictionnaire Géographique du Québec, groupe Fides Inc, 2018, p. 44).

Collines Fenouillet

Entourées par des petits cours d’eau, notamment par le ruisseau Hal, les collines Fenouillet culminent à 450 m d’altitude. Elles sont situées à 6 km à l’est de Villebois dans le nord de l’Abitibi. Ce toponyme qui doit remonter à l’époque de la fondation de Villebois, soit 1935, désigne des petites pommes grises ayant le goût et l’arôme du fenouil.

Mont des Fleurs de Gel

Haut de 610 m et situé dans la réserve faunique de Sept-Îles-Port-Cartier, sur la Côte-Nord, entre le Grand lac Caotibi et le lac Alphonse-Ouimet, à 2 km de chacun d’eau, la colline ou le mont des Fleurs de Gel surplombe le lac du même nom. Il tient sa dénomination du poème Fleurs de gel composé par le géographe et poète québécois Camille Laverdière, poème dans lequel le Québec est qualifié de « terre des fleurs de gel ». C’est en 1989 que la Commission de toponymie a dénommé ce mont, alors que, à la demande des autorités de la réserve faunique, elle attribuait de façon systématique un nom aux accidents géographiques majeurs de ce territoire.

Mornes de Godbout

Sur la Côte-Nord, dans le canton de De Monts, ce groupe de collines, ayant une altitude moyenne de 150 m, forme une muraille qui débute à environ 5 km à l’est de la municipalité du village de Godbout et de l’embouchure de la rivière du même nom. En face du Saint-Laurent, les mornes de Godbout s’étendent donc vers l’est sur une distance de plus de 20 km, puis tombent abruptement dans la mer à la hauteur de la pointe des Monts. Mot créole des Antilles, désignant une petite montagne isolée de forme arrondie, morne dérive de l’espagnol morro, monticule, rocher, lequel se rattache au radical préroman murr, éminence. Le terme morne est en usage dans les Antilles, à la réunion, à Saint-Pierre-et-Miquelon et au Québec. Le spécifique Godbout a d’abord servi à désigner une rivière de la Côte-Nord. Le père Albanel y arrive le 18 juin 1670 afin de rencontrer et d’instruire les Amérindiens. À la même époque, un poste servant à la pêche et au commerce des fourrures est établi à l’embouchure du cours d’eau. Il est vraisemblablement l’œuvre du navigateur normand Nicolas Godeboust, Godebout ou Godbout (1634-1674). On nomma d’ailleurs plusieurs entités de la région (rivière, baie, village, mornes, etc.) en son honneur.

Mont Haywood

D’une altitude de quelque 730 m, ce relief se dresse sur la rive gauche de la rivière Koroc, dans la partie supérieure de son bassin, à environ 110 km à vol d’oiseau de son embouchure dans la baie d’Ungava. C’est en souvenir de Brian Haywood, géographe d’origine britannique et membre du McGill Subarctic Research Laboratory, qui cet élément du relief porte ce nom. Celui-ci, de même que son assistant André Grenier, perdirent la vie en 1960, lors d’un accident en canot survenu sur la rivière Koroc, au cours d’une expédition de recherche en géomorphologie glaciaire. Du haut de grande partie de la vallée de la Koroc, principale région qu’étudiaient les deux chercheurs. Le mont avait déjà été escaladé en août 1957 par Jack D. Ives et c’est à sa demande que ce nom fut donné en 1961.

Collines Jambons

Un groupe de petites collines appelées Les Jambons ponctuent le rivage de la côte nord du golfe du Saint-Laurent, à 8 km à l’Est de Port-Cartier. De superficie réduite et d’une hauteur de quelques dizaines de mètres, elles servent de point de repère depuis plus d’un siècle pour les navigateurs dans cette partie de la côte. Déjà en 1895, l’abbé Victor-Alphonse Huard (185301929) expliquait que la forme de l’un de ces monticules rappelle la configuration de cette partie du cochon, qui est d’un usage si général pour la confection des sandwiches. La carte régionale de 1913 identifiait la pointe du rivage située à proximité comme la pointe Jambon. Par la suite, le pluriel a été employé pour, semble-t-il, couvrir l’ensemble des collines. Le spécifique Jambons s’est aussi imposé pour désigner le ruisseau qui contourne les Jambons du côté ouest ainsi qu’un havre à l’est, la pointe et une petite île sises en face des collines.

Mont Michwacho

Colline de 549 mètres surplombant le lac du même nom, dans la région de la Baie James, à 45 km à l’ouest de Chibougamau. C’est à la suggestion du géologue H.H. Beach, du ministère fédéral des Mines et des Ressources, que le mont s’est vu attribuer le nom du lac, en 1938. Cette même année, la Commission de géographie du Québec accepta le nom Michwacho Mountain. Confirmant son choix pour le constituant spécifique Michwacho, en 1956, la Commission a en outre opté pour une forme française, puisque c’est le nom Mont Michwachoinchangé depuis, qui parut dans le Répertoire géographique du Québec de 1969. Vraisemblablement d’origine algonquine, le mom Michwacho existe à travers diverses variantes : Mikwasach, qui apparaît dans le Douzième Rapport de la Commission de géographie du Canada (1913), Miwasah, Mikwasash, Wiwasash. Le sens de Michwacho n’est pas établi de façon certaine, mais il est raisonnable de croire que la signification du nom géographique se rapporte à l’écorce de bouleau ; elle pourrait éventuellement faire allusion à un lac caractérisé par la présence de bouleaux, d’après les racines de la langue algonquine.

Collines Montérégiennes

Depuis le mont Royal, la plus occidentale jusqu’aux monts Brome et Shefford – les plus orientales -, ces colline au nombre de huit, toutes d’allure plutôt massive, jalonnent la partie sud de la plaine du Saint-Laurent de part et d’autres du Richelieu, jusqu’aux abords de la zone plissée des Appalaches. Le toponyme collectif Collines Montérégiennes détermine les monts Roya, Saint-Brune, Saint-Hilaire, Rougemont, Yamaska, Shefford, Brome et Saint-Grégoire. L’espacement entre les collines est de l’ordre de 10 à 15 km, l’ensemble formant une ligne un peu arquée orienté ouest – est. Il s’agit de culots volcaniques érodés (roches intrusives très anciennes), qui ont mieux résisté à l’érosion que les matériaux environnants. On peut donc les qualifier de collines résiduelles qui dépassent le niveau général de la plaine de plus ou moins 300 m. Quelques affleurements de nature semblable existent également, mais aucun n’est justifié du nom de colline. Le géologue Frank D. Adams a proposé d’appeler ces reliefs Collines Montérigiennes, en 1903. Il a créé ce nom à partir de la forme latinisée de Mont Royal, mons regius, parce que celui-ci était le plus connu. Depuis sa création en 1903, l’usage s’est imposé presque immédiatement. Le régionyme Montérégie, nom formé à partir de Montérégiennes, déborde assez considérablement la zone propre des collines. Le nom de chacune d’elles a connu bien des variantes. Si certaines ne sont plus usitées (Réal, Fort, Chambly, Richelieu), d’autres ont plus ou moins disparu de l’usage (Johnson, Monnoir, Montarville, Belœil).

Buttes Pelées

Situées au sud-est de l’île du Havre aux Maisons aux îles de la Madeleine les buttes Pelées, formées de la Petite et de la Grosse Pelée, dominant du haut de leurs 108 m un abrupt arrosé par les eaux du golfe du Saint-Laurent. Relevé en 1922 sur la carte accompagnant le Dix-septième Rapport de la Commission de géographie du Canada, ce toponyme descriptif et de signification évidente désigne un lieu dépourvu de végétation. L’appellation Colline Pelées est également utilisée.

Colline Pinguq

Située à quelque 100 km au nord de Povungnituk, cette colline ungavienne de 183 m, longue de 3,5 km et large de 1 km flanque de spectaculaire façon la rive droite de la rivière Chukotat, à 2,5 km au sud de l’escarpement des monts D’Youville. Son nom, qui fait, qui fait partie du vocabulaire courant des Inuits, signifie le bouton éruptif. Il doit s’interpréter de manière métaphorique, dans le sens où le paysage assimilé à un épiderme se déforme sous la poussée soudaine d’un bouton. Le père Lucien Schneider, pour sa part, traduit pingoq par éruption cutanée. Recueilli en 1968, ce nom a été officialisé par la Commission de géographie en 1971. Une autre colline du Nord-du-Québec située à 6 km au nord-est du lac de Povungnituk porte le même nom.

Dôme Pluton

Cette colline d’environ 410 mètres, située dans la région de Baie-James, se trouve à quelque 3 km de la rivière Chibougamau, à la hauteur du lac des Deux Orignaux. Elle n’évoque pas distinctement le dieu romain des Morts, par son nom, mais plutôt sa nature géologique même, en tant que colline de granit. Le terme pluton désigne une masse de magma qui s’est consolidé en roche cristalline, catégorie dont fait partie le granit. C’est ce type de roche cristalline, un pluton, dont la formation s’effectue à de grandes profondeurs et dans des conditions de températures très élevées, qui doit son nom au dieu grec des Enfers. La Commission de géographie a accepté le nom de Pluton Dome en 1938. Le Répertoire géographique du Québec de 1969 présente toutefois un nom entièrement de forme française, Dôme Pluton, inchangé depuis.

Mont Reed

C’est dans la MRC de Caniapiscau que se dresse le mont Reed, sur le territoire de l’ancienne ville de Gagnon, à environ 50 km au nord-est du réservoir Manicouagan. D’une hauteur de plus de 760 mètres, cette colline domine la rive ouest de la rivière Blough. Officialisée en 1957, cette appellation patronymique honore Malcolm Reed, ancien vice-président exécutif de la compagnie United States Steel Corporation. On lui doit d’avoir incité cette grande compagnie de l’acier à investir dans le développement minier de cette région.

Mont Sarriuq

D’une altitude supérieure à 400 m, cette colline est située dans le Nord québécois, à une quarantaine de kilomètres au sud-est de la municipalité du village nordique de Kangiqsujuaq. On ne connaît pas avec certitude l’origine du spécifique Sarriuq. Il s’agit vraisemblablement d’un anthroponyme, du nom d’un inuit ayant peut-être vécu dans la région. Le toponyme Mont Sarriuq paraît sur des documents cartographiques depuis le début des années 1970.

Mont Shapanico

Se dressant à l’est du lac Albanel, à une distance égale de 18 km, tant à l’ouest de la pointe sud du lac Témiscamie qu’à l’est des monts Témisamie, ce mont d’allure massive atteint une altitude de 738 m. Il est entouré de plusieurs petits lacs, particulièrement au sud. Le mot cri Shapanico signifierait, selon certains auteurs, là où il y a plusieurs lacs le long des montagnes.

Mont Springer

C’est à 4 km au nord-est de Chapais qu’est située cette petite protubérance longue de 1,5 km et qui atteint plus de 530 m d’altitude, soit environ 140 m de plus que le relief environnant. Elle se détache à moins de 1 km à l’ouest du lac Springer qui se vidange vers le nord dans le lac Opémisca par le ruisseau qui porte également le nom de Springer. De part et d’autre du mont coulent deux petits ruisseaux : l’un vers le ruisseau Springer, l’autre vers le lac. Ce nom d’usage répandu à Chapais est entré dans le corpus toponymique au moins depuis 1938 puisque, à cette date, une carte topographique indique la forme Mount Springer. Il est dédié à la mémoire de Leo Springer, prospecteur qui, avec Lloyd Rochester, a découvert un gisement de cuivre à Chapais, en 1929, exploité seulement à partir de 1951 et entré en production trois ans plus tard. Une mine de cuivre porte d’ailleurs son nom. Leo Springer est mort dans un accident d’avion au début des années 1950.

Mornes des Caouis

Ces collines, appelées mornes, surplombent le littoral de la municipalité de Rivière-Pentecôte, à 25 km à l’ouest de Port-Cartier, sur la Côte-Nord. Leur dénomination reprend le toponyme Les Caouis identifiant deux îles de granite gris, l’île du Petit Caouis et l’île du grand Caouis, qui surgissent près du rivage, en face des collines. La première attestation de ce nom de lieu, qui est orthographié Caouch, paraît sur la carte de Guérard en 1631. Sur les cartes subséquentes, on rencontre plusieurs variantes : Île de Caouy (Franquelin, 1678), Le Caouy (Deshayes, 1695) et Le Caouit (Bellin, 1744). La forme actuelle, Les Caouis, figure sur les cartes du père Laure (1733) et du père Charlevoix (1744). L’appellation s’est étendue à plusieurs autres entités géographiques environnantes soit Haut-Fond du Grand Caouis et Rocher Caouis, ainsi qu’à un ensemble de rochers nommés Brisants Caouis. Quant à la provenance de Caouis, il s’agit d’une onomatopée qui fait allusion au canard kakawi ou cacaoui, de la famille des Anatidés. Son cri se caractérise par une vocalise sonore en trois tonalités, d’où son nom.

Collines de Kekeko

Ce groupe de collines occupe la partie sud du canton de Beauchastel, un peu à l’ouest de Rouyn-Noranda. Composé de neuf petits sommets dont le plus élevé atteint 478 m, il fait partie des hauteurs des terres abitibiennes où s’effectue le partage des eaux entre les bassins de la baie James et de l’Outaouais – Saint-Laurent. D’origine algonquine, le nom Kekeko signifie épervier, oiseau rapace diurne. Ce nom a d’abord servi à désigner le lac Beauchasterl (Kekeko Sagahigan), qui s’étend au sud-est des collines, et sa décharge, la rivière Beauchastel (Kekeko Sibi), qui se jette dans la rivière Kinojévis. Le lac Kekeko est indiqué en 1911 sur une carte de la région de l’Abitibi. Le « Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec » (1914) mentionne d’une part la rivière Kekek et ajoute : « Sur la côte ouest de cette rivière on rencontre des collines de 200 pieds (sic) de hauteur ». Il mentionne aussi le lac Kekeko. À la séance du 21 décembre 1925, les membres du bureau de direction de la Commission de géographique ont changé le nom Rivière Kekek ou Kekeko, cours d’eau qui se jette dans la Kinojévis, en Rivière Boischatel aujourd’hui. Le plan officiel du canton de Beauchastel. Le plan officiel du canton de Beauchastel, dressé à Vaille-Marie au Témiscomingue, en 1940, indique Lac Beauchastel au lieu de Kekeko. Le nom Collines Kekeko est inscrit en 1929 sur une carte des comtés d’Abitibi et de Témiscamingue.

Mont Powell

Simple colline ou butte située au nord-ouest de la ville de Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue, le mont Powell domine cette localité d’environ 60 mètres. Adopté officiellement en 1985, ce toponyme rappelle la mémoire de Tom Powell, découvreur d’un riche gisement d’or à cet endroit en 1922. Sa découverte, peut être encore plus que celle de Horne, est à l’origine de la ruée minière. Le camp Powell fut l’un des premiers camps permanents de la région du lac Osisko. La Powell Gold Mines exploita le gisement de 1938 à 1956.

À lire aussi :

Mont Wright
Mont Wright. Photographie du GrandQuebec.com.

Laisser un commentaire