Le bois et son utilisation

Histoire du bois et de son utilisation

L’utilisation du bois remonte aux temps les plus reculés de l’histoire du monde. Dès les temps préhistoriques, l’homme a commence à utiliser l’arbre brut pour en confectionner des charpentes grossières et se mettre à l’abri. Peu à peu, au cours des siècles, il découvrit les qualités constructives du bois dont il apprit a se servir plus savamment pour l’érection de charpentes et le soutien de revêtement des habitations.

Déjà, au temps des Égyptiens, l’emploi du bois avait atteint un degré de raffinement, puisque des archéologues ont découvert des sarcophages remontant à 5,000 ou 6,000 ans avant l’ère chrétienne et recouverts de placages et de marqueterie en bois. Paradoxalement, le placage et le contreplaqué, qui sont des assemblages de feuilles de bois liés avec des colles de résines synthétiques, sont devenus aujourd’hui des matériaux qui accomplissent des miracles dans la construction comme dans la décoration moderne.

Longtemps après l’ère égyptienne, le commerce du bois et la construction navale jetaient les bases de l’Empire Romain. En effet, selon Pline, le rôle du bois fut vital pour le développement et l’expansion de cet Empire, ainsi que dans la vie de tous les jours du peuple romain…

À l’instar des Romains, les Britanniques durent aussi au commerce du bois et à la construction navale leur vaste empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais!

En fait, il y a à peine quelques siècles, en Europe comme en Amérique, le bois régnait en maître, non seulement dans la construction, mais aussi dans l’outillage et l’ameublement utilisés par les habitants des villes et des campagnes.

Ces vieilles maisons, souvent ornées de sculptures, sont loin d’avoir disparu; nous en trouvons ici au pays et surtout en Europe qui sont admirablement bien conservées et qui demeurent les antiques témoins, toujours vivants, de la suprématie du bois.

Les meilleures réputations ne résistent pas à la calomnie et la réputation de ce matériau qu’est le bois demeura intacte durant de nombreux siècles. Mais elle a été, en ces dernières années, victimes d’insinuations perfides et d’accusations trop souvent injustifiées de la part des fabricants de matériaux de remplacement dont les produits n’ont pas toujours su tenir le coup.

Ce qu’il y a de merveilleux, c’est que le bois ait su, malgré tout, conserver sa belle réputation, qu’il ait su garder sa place dans bien des domaines et qu’il ait su reprendre des positions perdues — ceci grâce aux recherches poussées de laboratoires de recherches réputés du monde entier, dont ceux de Madison, aux États Unis, Prince Risborough, en Angleterre, d’Ottawa, au Canada, ainsi qu’aux études faites en France, en Allemagne et ailleurs.

Matériau de tout repos

Donc, aujourd’hui, grâce aux nombreuses découvertes des savants du monde entier, le BOIS qui, tel que nous le soulignions précédemment, présente le paradoxe d’être à la fois l’un des plus anciens matériaux au monde, tout en demeurant aujourd’hui un matériau ultra moderne, peut être employé avantageusement et en toute sécurité aujourd’hui plus que jamais auparavant!

Par exemple, la classe des bois de charpente peut, pour certaines sortes de bois, ne comprendre que des provenances bien déterminées; un bois, suivant son origine, sa rapidité de croissance et la longueur de ses fibres, pourra faire partie de la catégorie des bois de charpentes, s’il est nerveux et à larges accroissements, au contraire, si son grain fin et recherche le fait se classer dans la catégorie des bois tendres ou dans celle des bois durs, on le destinera à la menuiserie ou à l’ébénisterie.

Par ailleurs, au Canada, la Canadian Engineering Standards qui, au cours des années, a étudié le bois au même titre que les autres matériaux, a mis au point les questions impôt tantes de la détermination du choix technologique des bois de charpente, de la standardisation des fenêtres et autres produits en bois utilises en construction.

Tout est possible avec le bois

Rien au monde ne peut égaler le bois” lisait-on récemment dans un article de réclame. “En effet, le bois se taille, se cloue, se colle, se teint et se peint. La facilité avec laquelle il se travaille nous invite à nous servir de nos mains. Sa texture et la diversité de son grain donnent satisfaction et contentement aussi bien au bricoleur qu’au sculpteur. Propre à mille usages, il laisse libre cours au génie créateur de l’architecte et du décorateur.

“Quels que soient le style, les dimensions et le prix d’une maison; quels qu’en soient l’emplacement et l’environnement, le bois est le matériau économique tout désigné. Nul besoin de spécialistes dispendieux travailler le bois est à la portée de tous les talents. Rendre une maison encore plus confortable et plus attrayante et aussi, plus conforme aux exigences de la famille devient si simple grâce au bois!

“Le bois — et ce sont là ses attributs distinctifs — crée une ambiance vivante, embellit l’extérieur d’une maison et s’harmonise également à tout thème décoratif et à tout genre d’ameublement. À l’extérieur comme à l’intérieur, le bois garantit une beauté permanente avec un minimum de soins.

« Le bois ne se démode jamais. En fait, son charme s’accentue avec les années. La beauté du bois se reflète sur tout ce qui l’entoure. Son emploi est des plus simples et ceux qui s’en servent trouvent aisément de nouvelles harmonies de formes et de textures.”

“Jetez un coup d’œil autour de vous. Voyez comme le bois se marie aussi bien à la texture si différente de la maçonnerie qu’à celle des tissus; comme son grain et son apparence réchauffent la froide clarté du verre et comme sa douceur tempère plus que tout autre matériau le dur éclat du métal”.

La métamorphose du bois

Jusqu’ici, nous avons exposé les grandes qualités que le bois possède à son état naturel. En excellent serviteur, U sait cependant se plier à de nombreux traitements qui lui permettent d’acquérir des propriétés additionnelles, prolonger sa durée ou même le métamorphoser en des produits de nature tout à fait différente de sa constitution première.

Avec divérs préservatifs comme la créosote, le chlorure de zinc, le fluorure de soude et les pentachlorphénols on réussit à préserver et à prolonger considérablement la durée des bois grandement exposés aux intempéries ou à un surcroît d’humidité. Et aux endroits où il peut être trop exposé au feu il est de même possible de rendre le bois ignifuge.

La transmutation des bois

Mais la plus grande métamorphose qu’on puisse faire subir au bois est sans contredit sa transmutation.

Avec ce procédé, le bois est d’abord imprégné d’une solution de dimethylolurée (DMU) dont la principale propriété consiste à provoquer, à l’intérieur des cellules du bois, la formation de résines qui se solidifiant au séchage donnent au bois une étonnante dureté. Suivant le traitement, on peut donc ainsi durcir les bois mous et donner aux bois durs la dureté du métal.

Bien qu’il ait conservé l’apparence du bois, le produit ainsi obtenu possède une telle dureté qu’on ne peut le travailler qu’à l’aide d’outils ou de machines à métal. Dans le commerce, selon les manufacturiers qui le fabriquent, ce produit se vend sous le nom d’“impreg”, “compreg”, “uralloy”, “arboneel”, “staywood”, etc. Les feuilles de placage ou les minces contreplaqués en bois peuvent aussi être comprimés dans des moules et produire une multitude d’objets divers aux formes les plus variées, cabarets, objets de décoration, etc.

La conversion chimique du bois Les cellules, ou fibres du bois, à qui la CELLULOSE doit son nom, jouent un rôle primordial quand vient le temps de choisir les bois à utiliser dans la construction ou l’industrie. Si elles sont longues, nous l’avons vu précédemment, on destinera le bois aux charpentes et aux autres travaux où il sera appelé à résister aux efforts.

Lorsqu’il s’agit de fabrication du papier, plus les fibres seront longues, plus fort sera le papier. Dans la structure du bois de charpente, les cellules ou fibres demeurent liées entre elles pour former la matière qu’est le bois; au contraire, l’industrie des pâtes et papiers, grâce à des procédés industriels, les dissocie de deux façons: soit chimiquement, par la cuisson du bois réduit en copeaux, ou soit mécaniquement, par le défibrage du bois solide — et l’on obtient ainsi les pâtes cellulosiques.

On sait que la province de Québec est le plus grand centre au monde pour la production du papier à journal.

La cellophane et la rayonne

À leur tour, les millions de fibres qui constituent la pâte cellulosique peuvent être dissoutes et, à la suite de divers traitements d’abord à la soude caustique, puis au sulfure de carbone et de nouveau à la soude caustique, devenir un corps d’apparence gélatineuse connu sous le nom de « viscose”.

La cellophane ordinaire, qui a la transparence du verre et la souplesse du papier, s’obtient par une opération de coulage qui consiste à forcer la “viscose” sous pression à travers une règle d’épaisseur ajustable, disposée dans un bain coagulateur.

La cellophane peut être imperméabilisée si l’on recouvre sa surface d’une couche très mince de nitrocellulose ou d’une substance identique. Grâce à des colorants directs, on peut la colorer.

En Amérique, la “rayonne”, ou soie artificielle, provient d’un procédé de filature centrifuge. La matière première utilisée est aussi la “viscose”.

Que dire de l’importance de la cellophane et de la rayonne. La première qu’on a aujourd’hui constamment à la portée de la main et avec laquelle on enveloppe à peu près tout, depuis les aliments qu’on veut conserver jusqu’aux vêtements et autres milliers de produits qu’on veut garder propres !

Mais le bois ne s’arrête pas là! Grâce à divers autres procédés de conversion chimique, il nous donne le celluloïde, le collodion, des vernis cellulosiques, des ciments, des explosifs et des plastiques. Par distillation, on en tire des huiles aromatiques, des baumes, des huiles essentielles servant de base aux parfums et aux insecticides; par distillation sèche, on obtient de ses cendres des engrais, des sels de potassium, le charbon de bois, des goudrons; par fusion alcaline, il donne de l’acide acétique, de l’acide oxalique et de l’acide formique. La lignine du bois, dont on connaît à peine les propriétés, nous donne l’essence de vanille, des résines synthétiques, des alcools, des substances d’ébonite, etc., etc.

Un chemin rural menant vers une forêt dans la Côte-Nord. Photo d’Anatoly Vorobyev.

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