Réserves fauniques Assinica et des Lacs-Albanel-Mistassini-et-Waconichi
Les réserves fauniques Assinica et des Lacs-Albanel-Mistassini-et-Waconichi sont constituées sur une superficie de plus de 25 mille kilomètres carrés, dans la région du Nord-du-Québec, à 350 kilomètres au nord-est de Rouyn-Noranda. Ces deux réserves fauniques sont administrées conjointement, c’est pourquoi elles sont toujours citées ensemble. La réserve des Lacs-Albanel-Mistassini-et-Waconichi (connue sous les sigles AMW) est la plus grande réserve faunique québécoise.
En cri, le mot assinica, ou asinikaw, signifie : rocheux. Ce mot désigne le lac Assinica, situé près de la rivière Broadback qui traverse la réserve d’Assinica.
Ces réserves recèlent des emplacements de choix pour les mordus de la pêche. On y trouve le plus grand lac naturel d’eau douce du Québec, le lac Mistassini, qui s’étend sur 176 km. Par endroits, il atteint 40 km de largeur.
Les Réserves fauniques Assinica et des Lacs Albanel-Mistassini-et-Waconichi sont situées sur d’anciens territoires utilisés pour la traite des fourrures, où les autochtones troquaient les peaux de castors contre des armes à feu ou de la nourriture. Aujourd’hui, ces vastes étendues sont administrées par la Sépaq (Société des établissements de plein air du Québec). Des Cris habitent sur ces terres, mais la plus grande partie du territoire est pratiquement vierge et encore inexploité.
Les réserves offrent divers services pour les visiteurs, allant de la pêche jusqu’à la villégiature. Cependant, pour toute activité dans les réserves, il faut s’enregistrer auprès de la Sépaq.
Pour se rendre dans les Réserves fauniques Assinica et des Lacs-Albanel-Mistassini-et-Waconichi, on passe par Chibougamau en suivant la route 167 Nord.
Lac Assinica
Frangé de baies, parsemé d’îles et de presqu’îles, ce lac du Nord-du-Québec, d’une superficie de 93 km1, nourrit la rivière Assinica, tributaire de la Broadback. Environné par de nombreux marécages, il se situe à environ 75 km à l’ouest du lac Mistassini. Assinica dérive du mot cri asinikaw – dont les racines sont asini, pierre et kaw, suffixe verbal équivalent à être – qui signifie rempli de pierres et exprime le fait d’être rocheux ou pierreux. Les documents cartographiques révèlent qu’avant 1932 ce nom s’appliquait à un ensemble de lacs du même bassin. Aujourd’hui, Assinica ne désigne plus que l’entité hydrographique la plus à l’ouest. Ce toponyme fut longtemps orthographié Assinika. La réserve faunique Assinica, d’une superficie de 8 885 km2, encerclant le lac, tient son nom de ce dernier.
Lac Coigne
À 40 kilomètres au nord du lac Assinica, dans la partie sud de la région de la Baie-James, s’étend le lac Coigne, source de la rivière du même nom, tributaire de la rivière Broadback. Le lac Coigne, long de 9 kilomètres et large de 1 kilomètre, couvre 8 kilomètres carrés. Il compte de nombreuses îles et baies très profondes. Son nom figure sur une carte topographique dressée en 1950. Il évoque le souvenir de Jacques-Louis de Chourses ou de Chouarses, seigneur de Depiacé, Bechereau, Chaigné et Coigne, lieutenant du régiment de Guyenne, dans l’armée de Montcalm.
Pour contacter les Réserves fauniques Assinica et des Lacs-Albanel-Mistassini-et-Waconichi :
C.P. 38,
Chibougamau,
Québec
G8P 2K5
Téléphone : 418 748 7748, ou sans frais : 1 800 665 6527.
Rivière Broadback
Affluent important de la baie James, la rivière Broadback s’y déverse par la baie de Rupert, au cœur du village cri de Waskaganish. Prenant sa soruce dans le lac Frotet, elle serpente vers l’ouest sur 451 kilomètres entre les rivières Rupert, au nord, et Nottaway, au sud. La superficie de son bassin-versant atteint 20 849 kilomètres carrés et les rivières Macjisip, Natouascamisie, Ouasouagami et Assinica comptent parmi ses principaux tributaires.
Même si l’origine de ce toponyme demeure énigmatique, l’on sait toutefois qu’il est en usage depuis la fin du XIXe siècle, comme le confirment les rapports d’explorations effectuées par le géologue Robert Bell (1895 et 1896) et l’arpenteur Henry O’Sullivan (1897 à 1899). Selon Bell, cette rivière est connue localement sous l’appellation de Broadback. O’Sullivan, quant à lui, rapporte que les Cris nomme la rivière de trois façons différentes, suivant la partie du cours d’eau dont il s’agit : d’abord, de l’embouchure le nom de Little Nottaway, vraisemblablement à cause de la présence juste au sud de la rivière Nottaway ; puis, plus en amont, celui de Broadback, qui peut avoir le sens de « large en arrière » et, enfin, du lac Evans en remontant vers la source, le nom de Swellback, « gonflé en arrière »
À la lumière de ces informations et en regard de la carte topographique, il est possible d’envisager que ce toponymie puisse être descriptif, traduit du cri à l’anglais. En effet, en remontant à partir de l’embouchure, de nombreux rapides marquent le cours de la rivière dont les rives se resserrent sensiblement pour ensuite s’élargir, principalement dans le secteur du lac Evans où ses eaux se gonflent de façon significative. Le de Broadback s’est imposé dès le début du XXe siècle, même si, en plus l’on a déjà tenté de lui attribuer ceux de Rapid et de Victoria. Les Cris désignent ce cours d’eau sous les noms Chistamiskau Sipi, « rivière profonde », Matauchun Sipi, « rivière où l’eau va dans différentes directions », et Chisuniweniky Sipi.
Lac Frotet
Long d’au moins 30 km et subdivisé en plusieurs baies fortement échancrées, le lac Frotet contient un grand nombre d’îles et de presqu’îles. Il se trouve en partie dans le canton de Clairy, à environ 75 km au nord de Chibougamau. Une zone marécageuse l’entoure et s’étend plus largement au nord. Il reçoit les eaux du lac Regnault qu’il déverse ensuite dans le lac Troilus, alimentant la rivière Broadback qui va se jeter dans la baie James. Le secteur environnant présente un potentiel élevé pour la pêche sportive et la chasse, mais il n’est accessible que par hydravion. Il fait d’ailleurs partie de la réserve faunique Assinica. Cette localisation nordique limite également les possibilités d’exploitation minière et forestière. Ce plan d’eau est ainsi dénommé en l’honneur de Michel Frotet de La Bardelière, capitaine de Saint-Malo qui vint au Canada en 1583. L’appellation figure sur une carte de 1945. Variante : Lac Six.
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