Les femmes et l’emploi au Québec
Aujourd’hui, les employeurs québécois ne peuvent plus refuser un emploi à une femme à cause de son sexe. La loi stipule également que l’employeur n’a pas le droit non plus de rémunérer une femme moins cher qu’un homme. Pourtant, les femmes gagnent encore moins d’argent que les hommes.
Comment se fait-il que le revenu moyen des femmes soit inférieur à celui des hommes ? Plusieurs raisons expliquent la réalité : l’éducation, les préjugés, les emplois traditionnels, la maternité, etc.
L’éducation : Autrefois, on pensait que c’était plus important de faire instruire les hommes que les femmes qui n’avaient ou presque d’accès à l’école. De plus, même quand une femme était allée à l’école, elle choisissait de se former dans des secteurs traditionnels : l’enseignement, le secrétariat et les soins infirmiers. Comme ces domaines d’emplois sont généralement sous-payés, ils n’aident pas à remonter la moyenne. C’est l’une des raisons pour lesquelles il y a encore moins de femmes que d’hommes qui ont accès à des professions payantes.
Les préjugés : Avant les années 1960, dans la mentalité des Québécois, si les femmes travaillaient, c’était en attendant de se marier ou pour se payer du luxe. De plus, on considérait que leur travail demandait peu de talent, qu’il n’était que le prolongement de celui qu’elles faisaient à la maison. C’est pourquoi il semblait normal de les payer moins cher et on réservait de meilleurs salaires aux hommes. Aujourd’hui, on reconnaît que les femmes ont besoin d’un emploi autant que les hommes. Par contre, leur salaire moyen est toujours moins élevé.
Les emplois traditionnels : L’entrée des femmes sur le marché du travail s’est d’abord faite dans des secteurs qui étaient liés à leurs tâches traditionnelles. Elles étaient couturières, domestiques, secrétaires, nourrices, infirmières, sages-femmes, enseignantes.
Comme les femmes faisaient déjà ce travail gratuitement à la maison, celui-ci recevait très peu de considération de la part de leurs employeurs. Ces femmes étaient donc mal payées.
D’ailleurs, pendant longtemps, c’était surtout les communautés religieuses qui, pour presque rien, ont assuré les services sociaux, d’éducation et de santé. Quand elles se sont retirées de ces domaines, il y avait beaucoup de rattrapage salarial à faire. Malheureusement, l’équité n’est toujours pas atteinte.
La maternité : Avoir des enfants prend du temps et demande de l’énergie ainsi que de la disponibilité. Les femmes en assument souvent seules la responsabilité. Ainsi, leurs chances d’avoir accès à des emplois de qualité sont moins grandes. La réalité des femmes monoparentales contribue également à élargir l’écart entre les revenus des femmes et des hommes. En effet, à cause de la lourdeur des tâches et des responsabilités familiales, ces mères sont souvent obligées de travailler à temps partiel. Ce sont les femmes qui plus doivent se contenter d’un petit salaire. De plus, plusieurs femmes choisissent d’avoir un emploi à la maison ce qui leur permet de maintenir une stabilité au foyer. Mais, elles sont souvent condamnées à vivoter de contrats en contrats, ce qui n’améliore pas leur situation financière.
Mentionnons aussi le concept de la fausse égalité : Malgré tous les obstacles, certaines femmes réussissent à faire de belles carrières et on voit un nombre grandissant des femmes qui se distinguent en politique, en affaires, dans la fonction publique, dans les arts, etc. Toutefois, ces femmes sont toutes d’accord : pour réussir, garder leur place et avoir un salaire équivalent, elles doivent travailler beaucoup plus dur que les hommes. Encore là, ce travail supplémentaire n’est pas reconnu. De plus, lorsqu’une femme prend un congé sans solde pour prendre soin de ses jeunes enfants, elle n’est pas payée. Cette absence de revenu aura des effets permanents sur leur revenu de retraite.
Force est d’admettre qu’avec le temps, les femmes ont réussi à faire adopter des nouvelles lois, à commencer par le droit de vote. Ces lois ont permis d’améliorer leur situation. Aujourd’hui, les femmes touchent l’accès à l’éducation, à l’emploi, à des congés parentaux, à des salaires décents. Ces lois visent à atteindre finalement l’égalité entre les hommes et les femmes.
Aujourd’hui, les femmes québécoises se sont engagées dans des centres communautaires ou d’éducation populaire, des groupes écologiques ou de défense des droits, des associations, des fondations, des syndicats et des partis politiques…
Dans le domaine de l’éducation, il y a plus de femmes que d’hommes qui obtiennent un diplôme collégial ou universitaire. Cette tendance permet de croire qu’il y aura de plus en plus de femmes qui occuperont des emplois de prestige et bien payés.
Résumons que les femmes ont réclamé plus de justice à la fois pour elles et pour toutes les personnes défavorisées. À la longue, les pressions, les revendications et les contestations ont provoqué un large mouvement social et ont fini par porter fruit et les femmes ont fait des gains admirables. Les choses ne peuvent retourner en arrière.
Les femmes d’aujourd’hui ne sont plus uniquement présentes dans des secteurs traditionnels. Elles choisissent des formations dans les secteurs de la mécanique, de la soudure ou de la menuiserie. Par ailleurs, plus de filles que de garçons poursuivent des études en droit et en médecine.

Voir aussi :
- Trouver un emploi au Québec
- Professions et métiers
- Femmes et sciences infirmières
- Femmes avocates
- Travail non rémunéré