Les femmes et l’art au Québec
Il suffit d’arpenter les salles de peu importe quel musée pour découvrir que l’histoire de l’art, aussi loin qu’on remonte, n’est qu’une longue succession de représentations féminines, de leurs images, plus ou moins réussies : madones, saintes, déesses, pécheresses, parfois idéalisée qui incarnent la beauté ou la sagesse.
Mais pendant longtemps de doctes penseurs ont cru bon de gloser sur l’incapacité naturelle des femmes à créer… Puis du début du XXe siècle un nombre toujours grandissant des femmes artistes viennent occuper leur place dans le domaine des arts.
Aujourd’hui, 75 % des étudiants en art sont des femmes. Il en reste que 75 % des œuvres exposées dans les musées sont réalisées par des hommes. La situation dans le milieu du cinéma et du théâtre est encore plus dramatique (notons en passant que la population humaine est composée de 52 % de femmes).
D’ailleurs, jusqu’à une date très récente l’image féminine répondait à une demande masculine. Grosso modo, les représentations artistiques dépendaient de l’esthétique générale de l’époque, et l’allure était en relation avec la morale publique du moment, avec le rôle assigné aux femmes comme épouses, mères et filles, comme un symbole incarné de la faiblesse, de la fragilité de la femme.
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Dans les représentations de la femme véhiculées à travers les âges, on constate en général que l’homme ne peut se priver d’elle, mais elle doit lui être soumise pour que rien n’attente à sa supériorité. Image : © Megan Jorgensen.
N’empêche que la femme soit créatrice d’un monde à mesure humaine, élégante et cultivée, parfois insoumise. Image : © Megan Jorgensen.
Pendant longtemps, la femme n’est représentée que dans des scènes religieuses et dans des portraits de cour ou de familles aisées. Image : © Megan Jorgensen.
Au fil des ans, les modèles qui régentaient les arts et donnaient en partage la création artistique aux hommes et la procréation aux femmes se transforment. Image : © Megan Jorgensen.
À partir de la Renaissance, la femme devient « modèle », un genre pictural au même titre que le paysage ou la nature morte. Le thème de la femme envahit l’art noble, la peinture sophistique. Image : © Megan Jorgensen.
Dans sa représentation, le XVIIIe siècle positionne la femme comme élégante, cultivée, mais soumise. Image : © Megan Jorgensen.
Traditionnellement, la beauté est incarnée par la femme mais conserver cette beauté devient une contrainte et représente une tyrannie impensable. Image : © Megan Jorgensen.
Au XIXe siècle, l’art concède à la femme le jeu de l’élégance, le zeste d’esprit dans la conversation de salon, la bonne tenue du ménage et de l’éducation. Elle reste l’associée indispensable maintenue en position subalterne et soumise. Image : © Megan Jorgensen.
Par tradition, la femme doit être faible et représenter auprès de l’homme un contrepoids des valeurs proprement masculines. Image : © Megan Jorgensen.
Au Moyen Âge, le christianisme dominé par les moines, la virginité est valeur suprême et l’image de la femme évoque souvent la fornication, l’incarnation du mal absolu. Image : © Megan Jorgensen.
Au cœur des consciences masculines, la femme est d’abord la vertu, la prudence, la tempérance, la domesticité, l’éducation… Image : © Megan Jorgensen.
Sous les traits de l’amante, la femme aide l’homme à passer à l’acte, à se surpasser. Image : © Megan Jorgensen.
L’image de la femme est le moyen privilégié d’évoquer une série de dispositions mentales historiquement et socialement interdites à l’homme, telles la fatigue, le désespoir, la tendresse, la pudeur… Image : © Megan Jorgensen.
Les sociétés patriarcales concèdent volontiers aux femmes d’âge mûr un certain pouvoir, où les femmes deviennent des conseillères, mais à conditions que ces femmes sont veuves ou « libérées » de leur féminité. Image : © Megan Jorgensen.
L’image de la femme aux XXI siècle séduit, on voit une femme active est féconde. On explore les grands thèmes de la féminité moderne ainsi que les marginalités féminines. Image : © Megan Jorgensen.
De nos jours l’image de la femme incarne de plus en plus un croisement entre réalisme et beauté et ce constat permet de découvrir une palette beaucoup large de sa représentation. Image : © Megan Jorgensen.
Au fil des ans, la régente s’impose au respect des peuples, déesse-mère, gardienne. On attend des femmes abondance, guérison, médiation. Image : © Megan Jorgensen.
Aujourd’hui, la femme est représentée plutôt dans sa dignité. Elle est majestueuse, inébranlable, forte de ce dont elle a fait preuve au cours des siècles. Image : © Megan Jorgensen.
L’image moderne se veut toujours romantique mais assez réaliste. Image : © Megan Jorgensen.
La figure féminin, est-elle toujours l’incarnation de pouvoirs occultes, envoûtants et séducteurs ? Image : © Megan Jorgensen.
Aujourd’hui, le nouveau devoir de la femme est l’union des contraires qui prime sur la procréation. Elle est devenue le symbole de la contradiction éternelle de la civilisation humaine. Image : © Megan Jorgensen.
Pouvant être épouse et vierge, vierge et mère, épouse et mère, la femme fait basculer l’humanité en la détournant de la destruction pour l’amener à la construction. Image : © Megan Jorgensen.
Avec l’arrivée de la photographie et du mouvement impressionniste, on sort de l’idéalisation; le regard sur le monde et sur la femme est plus réaliste. Image : © Megan Jorgensen.
Le regard que nous renvoie la femme moderne est parfois épuisé par les contraintes de la civilisation, l’artiste s’en fait le démiurge qui n’en finit pas de la recréer. Image : © Megan Jorgensen.
Pourtant, tout n’est pas rose… dans les magazines, malgré une grande libération de la représentation féminine, on peut observer la permanence d’un regard machiste. Image : © Megan Jorgensen.
Les arts visuels ouvrent la voie de l’abandon des entraves religieuses ou morales, et rivalisent d’adulation pour le corps féminin. Image : © Megan Jorgensen.
L’image de la femme incarne de plus en plus un croisement entre réalisme et beauté. Image : © Megan Jorgensen.
Beaucoup d’artistes, comme Megan Jorgensen, se consacrent durablement aux images multiples d’une seule femme, souvent d’elles-mêmes, et les représentent à tout âge. Image : © Megan Jorgensen.