Ligne du temps : Femmes du Québec de 1910 à 1919
1911 : Marie Gérin-Lajoie, fille de la féministe Marie Lacoste-Gérin-Lajoie, devient la première diplômée de l’École d’enseignement supérieur pour jeunes filles dans la province de Québec. Elle obtient la première place lors des examens du baccalauréat, devançant tous les hommes inscrits (mais elle ne pourra poursuivre ses études au Québec et devra s’inscrire à l’université Colombia, aux États-Unis).
1911 : La Faculté de droit de l’Université McGill ouvre ses portes aux femmes.
1912 : Caroline Leclerc-Hamilton, démarre l’Assistance maternelle pour aider les mères nécessiteuses. L’œuvre veut secourir la mère pauvre, avant, pendant et après la naissance de son enfant. L’association donnera des soins à des dizaines de milliers de mères accouchées.
1912 : Carrie Matilda Derick fonde la Montreal Suffrage Association. Ce premier mouvement organisé est voué et orienté à l’obtention du droit de vote des femmes au fédéral. La même année Mme Derick devient la première professeure attitrée de l’Université McGill.
1913 : Premier numéro du journal La bonne parole, fondé par Marie Gérin-Lajoie et Mme François-Liguori Béique (épouse du sénateur F.-L. Béique). Ce journal sera un organe officiel de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste (voir 1907 de la ligne du temps Femmes au Québec) ayant pour but de faire jouer pleinement le rôle patriotique des femmes au Canada français. Le journal La bonne parole disparaîtra en 1958.
1914 : Année MacDonald Langstaff devient la première diplômée de la Faculté de droit de l’Université McGill et la pionnière d’une longue bataille qui s’échelonnera jusqu’en 1941, pour que les femmes obtiennent le droit de la pratique juridique.
12 février 1915 : Le président de la Cour supérieure de la province de Québec, présidé par le juge H.C. St-Pierre, rend son jugement sur l’admission des femmes au Barreau du Québec. Le tribunal retient les arguments du Barreau considérant que la loi d’incorporation de 1849 n’inclut pas les femmes et que seul le parlement de la province pourrait la modifier. De plus, un tel amendement, s’il venait à être adopté, devrait respecter les dispositions du code civil obligeant les femmes en pareil cas à obtenir le consentement de leur mari.
9 avril 1915 : Renaissance du mouvement Goutte de lait, fondée en 1905 et disparu en 1908. Cet organisme est voué à la lutter contre le taux élevé de mortalité infantile. On y prodigue des conseils aux jeunes mamans sur la technique de l’allaitement maternel, du sevrage et de l’allaitement artificiel. On y distribue du lait de vache dont la salubrité a été contrôlée. (Voir aussi 1905).
2 novembre 1915 : La Cour d’appel à Montréal refuse la requête d’Annie Langstaff d’être admissible aux examens pour devenir avocat du Barreau du Québec. La dissidence du juge Joseph Lavergne revêt une importance considérable en faisant la démonstration qu’une personne en autorité peut se prononcer en faveur de l’admission des femmes au barreau. La cause devient désormais politique et c’est au parlement de Québec que se jouera l’avenir des femmes de profession jusqu’en avril 1941.
1915 : Fondation des Cercles des Fermières, à Chicoutimi, sous les auspices du ministère de l’Agriculture pour contrer l’exode rural. Ce mouvement s’occupera d’agriculture, d’artisanat, de problèmes ruraux et sociaux et recevra octrois et services du ministère.
1916 : Emily Murphy (1868-1933), de l’Ontario, devient la première femme membre de la magistrature au Canada.
1916 : L’Université Laval accorde la reconnaissance d’un certificat officiel de fin d’études aux finissantes des grands pensionnats. Il s’agit du cours lettres-sciences, le plus haut degré d’instruction possible pour les feilles du Québec.
1917 : Les femmes qui ont un lien de parenté avec une personne ayant servi ou étant en service dans les forces armées canadiennes ont le droit de voter au élections fédérales.
1917 : La faculté de médecine de l’Université McGill ouvre ses portes aux femmes.
1917 : L’Assemblée législative adopte la première loi sur le salaire minimum pour les femmes (cette loi demeurera inopérante jusqu’en 1925).
1918 : Fondation du Council of Jewish Women (Conseils des femmes juives) de la province de Québec.
1918 : Les femmes canadiennes obtiennent le droit de vote aux élections fédérales. Au niveau provincial, ce droit est accordé aux femmes en 1916 en Alberta, au Manitoba et en Saskatchewan ; en 1917 en Colombie-Britannique et en Ontario ; en 1918 en Nouvelle-Écosse, en 1919 au Nouveau-Brunswick ; en 1922 à l’île-du-Prince-Édouard, en 1925 à Terre-Neuve ; en 1940, au Québec.
13 janvier 1918 : Le gouvernement libéral du Québec, présidé par Lomer Gouin, adopte un décret permettant aux femmes de travailler la nuit dans les manufactures. Ce décret est justifié par les efforts de guerre du Canada parce que les usines souffrent d’une importante pénurie de main-d’œuvre. Le décret sera annulé le 12 janvier 1919.
1919 : Anne-Marie Gleason (Madeleine Huguenin), fonde La revue Moderne.
1919 : Fondation de la Young Women’s Hebrew Association.
1919 : La loi du salaire minimum pour les femmes entre officiellement en vigueur, mais cette loi ne sera pas appliquée avant la mise sur pied d’une commission instituée en 1925.
Décembre 1919 : Un sérieux conflit oppose les allumettières de la ville de Hull à la compagnie Eddy. Le litige repose sur la question des doubles équipes de travail requises par l’employeur pour faire face à la demande accrue du marché. Les allumettières sont membres de la section féminine de l’Association ouvrière de Hull. Malgré le lock-out imposé par la compagnie, les allumettières obtiennent gain de cause et se voient accorder des augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail.
Voir aussi :