Ligne du temps : Femmes du Québec entre 1900 et 1909
1900 : Fondation des Caisses populaires Desjardin par Alphonse Desjardins. Son épouse Dorimène Roy Desjardins est la co-fondatrice de l’institution et sans elle les caisses populaires Desjardins n’existeraient probablement pas (Elle décédera le 14 juin 1932).
1900 : La faculté de médecine de l’Université Bishop, la seule faculté de médecine ouverte aux femmes au Québec, se fusionne à la faculté de médecine de l’Université McGill, qui n’accepte pas les femmes. Il n’est plus possible pour une femme de suivre un cours de médecine au Québec, et ce jusqu’en 1918.
1900 : Irma Levasseur obtient son diplôme en médecine de l’Université Saint-Paul, au Minnesota. Elle est la première Québécoise à obtenir un diplôme universitaire en médecine.
27 juillet 1900 : Une grève éclate à la Dominion Cotton Mills de Magog alors que quelques 400 tisserands, hommes et femmes, protestent contre la décision de la compagnie de reporter la remise de la paye du vendredi au lundi.
1902 : Marie Gérin-Lajoie publie Traité de droit usuel, un ouvrage de vulgarisation et de simplification du droit civil et constitutionnel.
1902 : Anne Greenup fonde le Coloured Women’s Club de Montréal avec six autres femmes. Immigrante, Anne Greenup fait partie d’un groupe doublement opprimé au moment où elle fonde la première association de femmes noires au Canada, vouée à l’entraide, à la lutte contre la pauvreté et les exclusions. Parmi les services qu’il rendait à l’époque à la population du quartier Saint-Antoine, qui s’appelle aujourd’hui Saint-Henri-Petite-Bourgogne, le club venait en aide à des étudiants noirs dont les parents n’arrivaient pas à financer les études. Les femmes ont également organisé des refuges pour les soldats revenant de la guerre des Boers, distribué des soupes populaires, travaillé dans les hôpitaux, conseillé les mères célibataires, et sont venues en aide aux sans-abri et aux sans-emploi.
29 mars 1902 : Robertine Barry, une journaliste canadienne-française, fonde Le Journal de Françoise. La publication disparaîtra en 1909 (voir aussi 1909).
1903 : Eva Circé-Côté (1871-1949) fonde la Bibliothèque municipale de Montréal, après de nombreuses démarches auprès des autorités municipales et malgré les réticences de l’archevêque Mgr Bruchési. D’abord une bibliothèque technique sise au Monument national dont elle est la première conservatrice, plus tard, elle en sera bibliothécaire adjointe avec le célèbre journaliste Hector Garneau.
5 septembre 1903 : Irma Levasseur obtient l’autorisation d’être admise au Collège des médecins et chirurgiens du Québec grâce à un projet de loi émanant d’un député de l’Assemblée législative du Québec. Aucune des facultés de médecine au Québec n’admettait les femmes, elle dut aller donc étudier à l’université Saint-Paul du Minnesota aux États-Unis. Elle sera à l’origine de l’hôpital Sainte-Justine de Montréal avec madame Justine Lacoste-Beaubien et en 1923, avec deux collègues, elle fondera l’hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec.
1904 : Marie Sirous devient la première femme diplômée d’une université francophone, l’Université Laval.
Février 1905 : À Québec naît le mouvement Goutte de lait, à la suite de l’initiative de la supérieure des Sœurs du Bon Pasteur, sœur Marie-de-Saint-Vincent-de-Paul et de la collaboration d’un pédiatre, le Dr René Fortier. Pour lutter contre le taux élevé de mortalité infantile, on y prodigue des conseils aux jeunes mamans qui reçoivent des feuillets d’instruction sur la technique de l’allaitement maternel qui est recommandé, du sevrage et de l’allaitement artificiel. On y distribue du lait de vache dont la salubrité a été contrôlée. Voué à une clientèle urbaine, l’organisme mettra fin à ses activités en 1908 lors du déménagement de la crèche à la campagne et renaîtra en 1915. (Voir aussi 1915).
1907 : Fondation de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, première organisation féministe francophone catholique au Québec. La Fédération est fondée par Marie Gérin-Lajoie et Caroline Béique. Elle regroupe les associations féminines de tous ordres et polarise son action autour des œuvres d’éducation, de charité, des œuvres économiques, etc. La Fédération s’intègre au Conseil local des femmes de Montréal (MLCW).
1908 : Fondation de l’hôpital Sainte-Justine de Montréal par Justine Lacoste-Beaubien. On retrouve dans le premier comité honoraire les noms des grandes bourgeoises montréalaises : mesdames Caroline Béique, Joséphine Dandurand, Marie Thibaudeau, Marie Gérin-Lajoie et madame Leman. Afin d’être en mesure de gérer l’hôpital, ces femmes demandent au Parlement québécois d’être relevées de leur incapacité juridique, ce que leur permettra l’incorporation.
Septembre 1908 : La militante féministe et femme politique Éva Circé-Côté et la journaliste Georgina Bélanger ouvrent à Montréal un lycée laïc pour filles, qui fermera toutefois en 1910.
8 octobre 1908 : L’École d’enseignement supérieur pour jeunes filles ouvre ses portes. C’est le premier collège classique pour fille qui est créé à Montréal par Mère Sainte-Anne-Marie de la Congrégation de Notre-Dame. Après l’annonce de la création de l’ouverture d’un lycée pour jeunes filles qui serait tenu par des laïcs, le clergé autorise le projet de la religieuse qui y travaillait depuis plus de 5 ans. En 1926, l’école prendra le nom de Collège Marguerite-Bourgeoys.
1909 : Dernier numéro de la revue Le Journal de Françoise, fondée par Robertine Barry, une journaliste canadienne-française, en 1902 (v. aussi 1902).
Pour compléter la lecture :
- Ligne du temps : situation des femmes en Nouvelle-France
- Femmes du Québec au XIXe siècle
- Femmes du Québec de 1990 à 2000