
Toute femme doit savoir bricoler et faire les réparations minimes
(Une femme idéale vue par un journal montréalais en janvier 1953)
Plus d’une fois dans l’année il arrive à la ménagère de faire office de menuisier, de serrurier, etc. Bien souvent aussi, incapable de se tirer d’affaires toute seule, elle est obligée de débourser de modiques sommes d’argent qui à la longue augmentent inutilement des dépenses fixées dans le budget du mois. Car enfin si par accident, vos clefs sont rouillées, point n’est besoin d’en commander d’autres. Vous n’avez qu’à les faire tremper dan un mélange d’un tiers de pétrole pour deux tiers d’huile alimentaire. Pis de bien les essuyer, et de les passer au papier sablé.
L’hiver surtout, il arrive que les fenêtres ferment mal. Vous n’avez qu’à ouvrir la fenêtre, enduire de craie les dormants du cadre. Refermer les battants. Là où la craie s’est effacée, limer ou raboter. Faites cette opération délicatement, car si vous retirez trop de bois, la fenêtre ensuite joindrait mal, laissant passer un filet d’air.
Vous habitez une maison vieille déjà de nombreuses années et comme il en coûte cher de renouveler la plomberie, le tuyau de la chambre de bain a coulé par une légère fissure. Vous avez acheté du mastic que vous avez fait ramollir en le chauffant. Vous avez bien fermé le compteur d’eau et séché parfaitement le tuyau. Après quoi vous avez appliqué le mastic à l’endroit où la fuite s’était produite. Naturellement vous n’avez ouvert l’eau que lorsque le mastic a été parfaitement durci. Un coup de peinture, et il n’y paraîtra plus. Le tiroir qui glisse mal et vous fait enrager une dizaine de fois pendant la journée, glissera comme un charme, si vous frottez les parties du tiroir et du meuble qui se trouvent en contact avec du savon ou de la bougie.
Enfin pour fixer un clou servez-vous d’une vrille pour faire le trou, dans la brique, la pierre ou le plâtre. Introduisez dans ce trou un tampon de bois. Le maintenir si nécessaire avec du plâtre. Si par suite du mauvais état du mur, le clou ne peut tenir, l’envelopper d’un coton humide et l’enfoncer à coups de marteau.
Et comme l’œuf de Christophe Colomb, on pourrait dire c’est bien facile, mais il fallait y penser !
(Texte paru dans le quotidien Le Canada, le 14 janvier 1953).

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