Femme élégante…

La véritable élégante est toujours une femme sensée…

… et son bon goût lui interdit en quoi que ce soit, de tomber dans l’excès

(Le courrier d’Odette du 6 février 1952)

Question : Je voudrais vous parler aujourd’hui des toilettes féminines. Il ne faut pas croire que les hommes ne s’y intéressent pas. Les femmes ne savent peut-être pas de quels péchés elles rendent ces pauvres hommes coupables quand elles se présentent avec des blouses trop transparentes, des petites robes sans manches et autres. Ne croyez-vous pas qu’elles y mettent parfois un peu d’intention et d’idée de derrière la tête? (Signé : Germinal).

Réponse : Heureusement, mon cher Germinal, que vous déclariez, au début de votre roman-fleuve, espérer e pas être trop long! Je crois que je renoncerais au métier de courrieriste si je devais, tous les jours, recevoir des lettres comme la vôtre, 18 pages biens tassées, que vous auriez bien pu résumer en deux ou trois feuilles. Vous m’avez l’air d’aimer cela écrire…

Dans le moût un peu difficile à édulcorer de cette interminable missive, j’ai cru résumer votre idée.

Il m’est difficile de deviner dans quel milieu vous vivez et quelles sont les femmes que vous rencontrez. Mais je puis vous assurer une chose : c’est que la femme de goût, la véritable élégante, qui sait toujours que porter au moment voulu ne tombe jamais dans aucun des excès que vous vous plaisez à dénoncer.

La mode est actuellement en faveur des blouses transparentes, de nylon, tissu ou tricot. Mais croyez-vous qu’une femme vraiment chic ne saura pas placer, sous cette transparente blousette, la combinaison qu’il faut et qu’elle ne prendra pas garde aux indiscrétions ? Elle sait bien, si vraiment elle est élégante, que l’excès en tout est un défaut, et elle ne s’en rendra pas coupable. Et c’est peut-être sur celle qui prendra moins de précautions que vous jugerez.

La robe sans manche, j’ai souvent dit ce que j’en pensai. Elle n’est pas du tout, comme on croit, moins chaude en été, car ne protégeant pas les bras contre les rayons du soleil, elle est plus fatigante que celle qui met entre les rayons cosmiques et l’épiderme, un écran protecteur.

Je ne suis pas non plus en faveur des robes – soleil, pour la même raison et surtout, je ne pense pas qu’elles soient indiquées pour être portées en ville.

Mais je ne crois pas que, lorsqu’elles achètent une robe qu’on leur affirme être à la mode, les jeunes filles, les jeunes femmes pensent à troubler les hommes, ou du moins, pas dans le sens méchant et cruel.

Elles aiment bien paraître, c’est leur droit. On ne commence pas à penser à la toilette quand on a 50 ans, mais bien quand on a cette fleur de jeunesse qui nous permet de tout porter et d’être charmante avec une petite robe de 4 sous.

J’espère, mon cher Germinal, que si vous me récrive, ce sera un peu moins longuement, car rien n’est plus difficile à résumer qu’une lettre comme celle-là et franchement, l’en ai trop d’autres pour passer près d’une demi-heure à lire quelque 18 pages écrites serré. Soyez plus concis à l’avenir, je vous le demande en grâce.

À compléter la lecture :

Poupées Barbie
Poupées Barbie, habillées comme dans les années 1940. Photographie de Megan Jorgensen.

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