
Femmes du Québec : ligne du temps 1800 – 1899
25 mars 1807 : Adoption de la loi portant sur l’abolition de la traite des esclaves dans l’ensemble de l’Empire britannique. Cette loi interdit le commerce des esclaves constitue un grand pas vers l’abolition de l’esclavage dans tout l’Empire qui aura lieu en 1833.
1828 : Émilie Tavernier, veuve Gamelin, membre active du groupe des Dames de la Charité, héberge chez elle et dans le bâtiment d’une école située à l’angle des rues Saint-Laurent et Sainte-Catherine, à Montréal, quelques veuves âgées pauvres et infirmes. Aucune mesure sociale n’existe alors au Québec pour s’occuper des ces personnes nécessiteuses. C’est le début de l’œuvre des Sœurs de la Providence.
1832 : Année d’une des pires épidémies que l’on ait jamais vues. Le choléra qui sévit en Europe arrive Canada au printemps. On dénombre 3 292 morts à Québec, et la ville de Montréal perd le dixième de sa population. Femmes et enfants sont particulièrement affectés par la crise économique qui sévit et la maladie.
Octobre 1832 : Mary Graddon Gosselin, « première femme à fonder un journal bas-canadien destiné aux femmes » lance le Musée de Montréal, ou Journal de littérature et des arts. Pourtant, seul le premier numéro est totalement rédigé en français ; par la suite cette publication familièrement connue sous le nom de Ladies’ Museum sera bilingue. Les modèles de femmes qui sont véhiculés dans le Musée de Montréal, mis à part celui de la femme de lettres, sont ceux de l’épouse et de la mère, nous rapporte Janice Harvey en « Ces femmes qui ont bâti Montréal, Les Éditions du remue-ménage, 1994 » (Collectif Clio, Histoire des femmes au Québec, Le Jour, 1992).
1833 : Fondation du Club des femmes patriotes. Julie Bruneau, épouse de Louis-Joseph Papineau, y participe avec d’autres épouses de Patriotes. Les réunions du club se tiennent rue Bonsecours, dans le Vieux-Montréal.
28 août 1833 : L’abolition de l’esclavage dans l’ensemble de l’Empire britannique met un terme à l’exploitation des femmes noires et amérindiennes qui servaient comme domestiques non payées dans certaines familles montréalaises.
1834 : Les parlementaires du Bas-Canada, de même que les Patriotes de Louis-Joseph Papineau, expriment leur intention de retirer leur droit de vote aux femmes.
1845 : Une ordonnance interdit à quiconque n’est pas médecin diplômé d’une université, ou n’a pas l’autorisation expresse du gouverneur, d’exercer la profession d’accoucheur dans les villes de Québec et de Montréal. À partir de 1847, la formation des sages-femmes est contrôlée par le Collège des médecins et chirurgiens du Bas-Canada. Au recensement de 1871, une quarantaine de femmes se déclarent sages-femmes. En réalité, elles sont beaucoup plus nombreuses. À partir de 1891, les sages-femmes disparaissent des recensements et au tournant du siècle le métier de sage-femme apparaît comme chose du passé.
1848 : Rosalie Cadron-Jettée fonde l’hospice Sainte-Pélagie pour accueillir les célibataires enceintes sans ressources.
1849 : Le Parlement du Canada-Uni retire le droit de vote aux femmes sous prétexte qu’elles sont trop vulnérables, dépendent de leur entourage, agiront sous la pression de leurs familles, seront menacées, etc. Admettons que dès 1834, les Patriotes, Louis-Joseph Papineau en tête, se comportent en hommes de leur temps et manifestent leur désir de corriger une « anomalie historique » en retirant le droit de vote aux femmes canadiennes.
1858 : Les Sœurs Grises mettent sur pied les premières garderies au Québec (salles d’asile). Ces salles sont installées dans les quartiers ouvriers de Montréal, à Longueuil, à Saint-Jean, à Québec, à Saint-Hyacinthe, à Saint-Jérôme. Elles permettent aux mères de se livrer à une activité rémunérée ou aux familles de surmonter une période difficile.
1866 : Le parlement de la province du Canada-Uni enlève plusieurs droits aux femmes mariées : elles ne peuvent plus recevoir un salaire, hériter, intenter une action en cour ni même être les gardiennes légales de leurs enfants. Inspiré par le Code Napoléon de 1804, le Code civil du Bas-Canada est promulgué au pays. Ce code civil perpétue le principe de l’incapacité juridique de la femme mariée qui figurait déjà dans la Coutume de Paris (voir Femmes en Nouvelle-France). Les femmes mariées sont considérées sur le même pied que les mineurs et les interdits. Elles ne peuvent être tutrices, se défendre intenter une action ou contracter. Elles ne peuvent disposer de leur salaire. Cette loi agira profondément sur les perceptions et les attitudes.
22 juin 1869 : Loi sur l’avortement au Canada. Le Parlement du Canada vote une loi qui prohibe l’avortement. L’avorteur, l’avorteuse ou l’avortée sont passibles d’emprisonnement à perpétuité et la femme qui provoque son propre avortement risque sept ans de prison. Ainsi, l’État fait l’affaire publique de la limitation des naissances et de la contraception.
22 juin 1869 : Le gouvernement du Canada décide de priver de leur statut les Amérindiennes épousant des non-Amérindiens ainsi que leurs descendants. Si une femme se marie avec un autochtone d’une autre bande ou d’une autre tribu, elle appartient désormais au groupe de son mari. Si son mari, par décision du surintendant de la réserve, est expulsé de la réserve, sa femme subit le même sort. La loi prévoit aussi qu’à la mort de son mari, la femme ne peut hériter : seuls ses enfants sont les héritiers du père et il revient à ces derniers de pourvoir à la subsistance de leur mère. Les femmes sont exclues du pouvoir politique à l’intérieur de leurs communautés : les conseils de bande sont élus par les seuls mâles majeurs du groupe et les femmes n’ont plus aucune voix officielle. Il faudra attendre 1987 pour que ces femmes retrouvent leurs droits.
1874 : Une clause de la loi sur le statut des Amérindiens, adoptée en 1869, est modifiée : désormais, le tiers des biens du mari défunt va à l’épouse et les deux tiers aux enfants.
1878 : Un recensement démontre que le corps enseignant se féminise, mais ce sont les hommes qui enseignent dans les classes supérieures et qui occupent les postes de direction. En éducation, à travail égal, les femmes ne touchent que 40% du salaire des hommes.
1878 : Laura Conan, nom de plus de Félicité Angers, devient célèbre comme la première femme de lettres québécoise.
1882 : La Loi du Homestead, visant à assurer la préservation de la propriété familiale, est promulguée. Elle accorde certaines protections aux femmes dans certaines régions de colonisation. Cette loi empêche le mari d’aliéner, sans le consentement de sa femme, les biens désignés à titre de patrimoine familial, généralement constitué de la maison et d’une partie de la terre. Un homme peu épouser la sœur de sa défunte épouse (45 Vict., c. 42) ; les femmes demeurent privées de ce droit avec leur beau-frère. Cependant, la loi modifiée en 1909 et fait perdre aux femmes cette protection.
1887 : L’organisation syndicale les Chevaliers du travail publie un manifeste dans lequel elle exige qu’on mette en application le principe « à travail égal, salaire égal pour les deux sexes ». Le Parti socialiste ouvrier adopte une résolution similaire dans son manifeste de 1894.
1888 : L’Université McGill remet les premiers diplômes de baccalauréat à des femmes. L’Université McGill n’admet cependant les femmes qu’à son École normale et à la faculté des arts. Les autres facultés leurs sont fermées. Dans le milieu francophone, l’éducation supérieure est refusée carrément aux femmes qui ne son autorisées qu’à venir écouter des conférences.
1890 : L’école des infirmières affiliée au Montreal General Hospital, ouvre ses portes. Il s’agit de la première école professionnelle dans le domaine de la médecine pour les femmes au Québec. L’enseignement se dispense en anglais. C’est l’infirmière diplômée Gertrude Elizabeth Livingston qui ouvre cette école.
1891 : Une femme sur dix occupe un emploi rémunéré au Québec. Le métier de domestique est le plus courant pour une femme. L’éventail des professions est très restreint : les femmes sont domestiques, ouvrières ou institutrices. En ville, près d’un ouvrier sur trois est en fait une ouvrière.
1891 : Robertine Barry, pseudonyme Françoise, est la première femme journaliste du Canada français. Tout au long de sa carrière elle défendra la justice sociale et les droits des femmes.
1892 : Toute diffusion d’information sur la régulation des naissances, ainsi que sur les produits contraceptifs ou abortifs devient illégale.
1892 : La distribution de matériel contraceptif ou abortif et de toute l’information sur le sujet devient illégale. Selon la loi : « Est coupable d’un acte criminel et passible de deux ans d’emprisonnement celui qui (…) offre en vente, annonce pour les vendre ou en disposer, quelque médecine, drogue ou article destiné ou représenté comme servant à prévenir la conception ou à causer l’avortement ou une fausse couche, ou publie une annonce de cette médecine drogue ou article. »
1893 : Joséphine Marchand-Dandurand fonde Le Coin du Feu, la première revue féminine du Québec, Le coin du feu. Cette publication s’adresse de façon explicite aux Canadiennes. La fondatrice de la revue écrit dans le premier numéro : « … enfin, comme M. son mari qui a son club, sa pipe, ses gazettes, madame aura aussi, et ce ne sera que justice, son journal à elle, qui ne s’occupera que d’elle » Les valeurs véhiculées dans Le coin du feu seront conservatrices et traditionnelles et presque tous les articles seront écrits par des hommes. La revue disparaîtra en 1896.
30 novembre 1893 : Fondation du Montreal Local Council of Women (MLCW) créée par des femmes protestantes. Il s’agit d’une première association féministe au Québec, organisation à majorité protestante. À l’époque, les femmes francophones catholiques ne jouissent pas de la même liberté d’action que les anglophones qui n’ont pas à faire face à un clergé hostile à leur indépendance sociale. Au fil des ans, quelques Canadiennes françaises épouseront les idées du libéralisme et rejoindront les rangs du MLCW. On y verra Marie Gérin-Lajoie, Joséphine Marchand-Dandurand, Caroline Béique, Marie Thibaudeau et d’autres femmes francophones remarquables.
Septembre 1893 : L’école des infirmières de l’Hôpital Royal Victoria voit le jour.
1894 : Le Parti socialiste ouvrier du Canada exige dans son manifeste le droit de suffrage universel pour tous, sans considération de croyance, de couleur et de sexe.
1895 : Fondation à Montréal de l’école de l’Homoepatic Hospital pour la formation des infirmières.
1896 : Dernier numéro du Coin du Feu, fondé par Joséphine Marchand-Dandurand, dont le premier numéro paraît en 1893 (v. aussi 1893).
1er janvier 1898 : Les Sœurs Grises de l’Hôpital Notre-Dame fondent la première École d’infirmières canadienne-française. Au moment, il y a trois écoles de sciences infirmières à Montréal, mais tous ces établissements offrent l’enseignement en anglais : école du Montreal General Hospital (depuis 1890), école de la Royal Victoria (fondée en 1893) et école de l’Homoepatic Hospital (existant depuis 1895).
1899 : La Loi de l’instruction publique est amendée pour interdire aux femmes de voter aux élections scolaires et des présenter à un poste de commissaire. Cette loi est votée en réaction à la tentative d’un groupe de féministes de faire élire une femme au Protestant Board of School Commissioners. Les femmes devront attendre jusqu’en 1942 pour retrouver leurs droits.
Les femmes qui veulent être les égales des hommes manquent sérieusement d’ambition. (Jean-Marc Reiser, illustrateur de BD français). Photo : © GrandQuebec.com.
Pour compléter la lecture :
- Femmes du Québec : Ligne du temps 1900 – 1909
- Femmes du Québec : Ligne du temps 1990 – 2000
- Sciences infirmières et femmes
salut moi NIcolas je cheche un femme serieu pour fais maryé avec moi .mon numéro Tél 0099xxx