La vache canadienne
La race La Canadienne est la seule race bovine laitière à avoir été développée dans le continent nord-américain.
Cette race est connue également comme Jersey noire, vache Canadienne noire, Jersey du Québec ou encore vache Canadienne française.
L’apparence de cette vache est similaire à celle des Jersey et de certaines anciennes races d’origine normande bretonne. Les veaux naissent avec un pelage brun pâle qui devient brun foncé ou noir à maturité, mais certains animaux conservent un pelage brun pâle, fauve ou roux. De façon générale, la peau du corps est pigmentée de noir.
À la naissance, les veaux pèsent environ 30 kilogrammes. Les vaches atteignent à maturité un poids de 450 à 500 kg et les mâles de 700 à 800 kg.
La race a acquis une rusticité exceptionnelle et s’est adaptée aux difficiles conditions environnementales canadiennes.
La vache Canadienne est renommée pour sa fertilité et sa facilité de vêlage supérieures.
Elle est considérée comme une des races les plus productives parmi les races très anciennes et rustiques au monde. Reconnue pour le niveau élevé de gras et de protéine de son lait qui possède d’excellentes qualités pour la fabrication de fromage, elle est également reconnue pour sa grande capacité pour le pâturage. On peut envoyer les animaux au pâturage plus tôt au printemps et plus tard à l’automne lorsque les conditions de pâturage humide feraient en sorte que les animaux plus imposants pourraient occasionner des dommages aux champs.
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Cette race de bétail est unique au Canada et sa fondation se base sur des animaux importés de la région de la Normandie en France, de 1601 à 1665. C’est Jean de Poutrincourt (1557 – 1615), baron de Poutrincourt et de Saint-Just, fondateur de la colonie de Port-Royal, en Nouvelle-France qui ordonne la première livraison fructueuse.
Les importations subséquentes des vaches ont été effectuées à partir de la Bretagne et de la Gascogne.
Alors que la population restait largement fermée aux autres races, les vaches importées de la France ont éventuellement pris une apparence et une conformation qui leur étaient propres. La race donc a été désignée comme la race Canadienne, Canadienne noire ou Canadienne française.
On ne possède aucune indication sur le type de bétail importé et aucun effort n’a été fait pour élever les différentes races séparément. L’effet de melting pot a dominé.
En 1850, le Parlement du Bas-Canada a été avisé que les bovins de race Canadienne étaient les seuls au Québec (sauf pour quelques troupeaux de sujets Ayrshire et Shorthorn).
Cependant, vers 1880, la race était en extinction. C’est alors à ce moment que deux ou trois personnes ont décidé de sauver la vache Canadienne en mettant sur pied une nouvelle association de race. Cela se passe grâce au docteur J.-A. Couture, médecin-vétérinaire. Il a été fondateur et premier secrétaire de la Société des éleveurs de bovins canadiens. Cette société débuta la période de réorganisation et d’amélioration de la race bovine canadienne.
Ainsi, en 1886, on a ouvert un livre généalogique. Et en 1895, l’Association des éleveurs de bovins canadiens français se fonde. Ce bétail améliora ses performances à un tel point que l’on reconnait la vache Canadienne comme la productrice laitière la plus économique lors de la Pan-American de Buffalo (États-Unis) en 1901.
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En 1885, on organise finalement la Société des éleveurs de bovins canadiens. Ensuite on l’incorpore sous la loi de la Généalogie du bétail en 1905. Par la suite, jusqu’en 1914, Thomas Bassett Macaulay (vice-président de la SEBC, de 1906 à 1911) joua un rôle important en amorçant un audacieux programme d’élevage. Ce programme se basait principalement sur l’accouplement consanguin contrôlé et intensif des meilleurs sujets de la race.
Il est bon de citer que, en 1940, lors d’un concours interraces, c’est le taureau de race canadienne Maurice d’Etchemin qui remporta la palme. Il a vaincu sur tous ses compétiteurs de races Holstein et Ayrshire. En 1946, à l’Exposition royale de Toronto, le taureau Tixandre Ferme Centrale, âgé de 16 ans, remporta le grand championnat. Cela sur un total de 1 200 bêtes appartenant à toutes les races.
La Gazette des Campagnes, éditée à La Pocatière au Québec, publiait le 14 avril 1947 une nouvelle sur le record de production laitière de la vache « Belle-du-lac ». C’était propriété des Ursulines de Roberval. Vêlée à 6 ans, cette vache fit une lactation de 9 580 kilogrammes de lait. Soit 417 kilogrammes de matière grasse (4,35 %).
race La Canadienne
Au début des années 1970, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) s’inquiet du niveau de consanguinité à l’intérieur de la race Canadienne. Aussi du fait qu’elle était dépassée par les autres races laitières en matière d’amélioration de la qualité du pis et de la production. Le ministère a pris la décision alors d’introduire la génétique de la race Suisse Brune dans la race.
Au début, les éleveurs se divisent quant à cette décision. Toutefois, à mesure que l’on connait les résultats, de plus en plus d’éleveurs ont adopté cette pratique. En rétrospective, l’on peut dire que l’introduction du sang de la race Suisse Brune a résulté en des améliorations significatives en matière de performance. Mais l’absence de mesures de contrôle a mené jusqu’au point où la race Canadienne devienne à risque d’être complètement dominée par l’utilisation incontrôlée de la génétique Suisse Brune.
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Pour la pureté de la race, on a mis un frein à cette pratique. Ainsi un taureau doit avoir un degré de pureté de 15/16 pour l’enregistrer et utiliser par la suite comme géniteur. Pour y arriver, le MAPAQ a donné un soutien financier à un programme connu sous le nom de Projet Embryon Plus. Ce projet avait pour objet d’identifier des vaches pures à 100 %. Ensuite, les utiliser dans des programmes de récolte d’embryons en utilisant pour les accouplements des taureaux eux aussi purs à 100 %. Le but était de développer une banque d’embryons avec un degré de pureté de 100 %. Ainsi de les rendre disponibles périodiquement.
En 2000-2001, on a mis 30 embryons à la disposition des troupeaux membres pour les implanter chez des receveuses dont les veaux étaient élevés dans ces troupeaux. On évaluait les veaux mâles. On sélectionnait les meilleurs pour la récolte de semence. Par la suite pour leur utilisation comme géniteurs à l’intérieur de la race. On inspectait aussi les femelles. On les évaluait afin d’utiliser comme vaches donneuses dans le cadre du programme. Une fois on les chercheurs rencontraient les engagements vis-à-vis des animaux, ils devenaient la propriété du membre à qui appartenait le troupeau où ils étaient nés.
Race La Canadienne
Le gouvernement du Québec a toujours démontré un vif intérêt pour la race Canadienne. En fait, il a conservé son propre troupeau jusqu’à ce qu’un incendie survenu en 1983 le détruise.
Aujourd’hui, des éleveurs québécois démontrent de l’enthousiasme vis-à-vis de la race. Ainsi une association de race bien organisée et active amène des effets positifs. Cette race donne des bons résultats dans des systèmes de gestion peu exigeants en matière de production. Ce qui la rend attrayante dans un contexte de pâturage. Son profil s’élève grâce à son statut patrimonial officiel. Ce statut lui a en fait octroyé le gouvernement du Québec le 15 décembre 1999. À cette date-là, l’Assemblée nationale adopte le projet de loi 199. On la connait comme la Loi sur les races animales du patrimoine agricole du Québec. Ainsi on désignait enfin la race de vache dite « canadienne » comme race patrimoniale du Québec.
En France, la race canadienne a reçu en 2004 son code race numéro 92. Cela lui a conféré le titre de race officielle française. Il s’agit d’ un pas important compte tenu du fait que la France n’accepte plus d’autres races bovines. De manière indirecte, cette démarche contribue à sa préservation. En particulier en cas d’épizootie au Québec.
On retrouve la vache canadienne principalement au Québec. Mais on peut retrouver également de petites populations aux États-Unis et en France. Cependant, aux États-Unis, on considère la vache canadienne une race en état critique. En fait, même au Canada, elle est en danger de disparition.

felicitation je suis facine sur tout les avancees de la vache canadiienne