500 animaux retrouvent leurs maîtres
Pierre Barnotti ne pensait jamais en arriver là, mais la Société protectrice des animaux, qu’il préside à Montréal, va demander à être entendue lors des audiences sur la catastrophe du verglas qui présidera Roger Nicolet.
« S’il y a une chose que notre SPCA a apprise durant cette crise, c’est qu’un grand nombre de personnes sinistrées ont refusé de quitter leur résidence privée de chauffage à cause d’un animal domestique. À tout le moins, ils ont retardé leur décision.
Ça a l’ai un peu bête, mais c’est un facteur qui a compté dans les décisions des gens. Il va falloir en tenir compte en matière de planification d »urgence et de sécurité civile. »
Dans la région de Saint-Jean-sur-Richelieu seulement, au moins 500 personnes ont évacué leur maison uniquement après qu’un réseau de bénévoles eut effectué un maillage avec les SOCA de Montréal et de Laval pour recueillir les animaux familiers dans des installations chauffées de Laval.
La SPCA a participé également à l’opération Retour au bercail des 500 chiens et chats à Saint-Jean-de-Richelieu.
«Si je n’avais pas eu un endroit sûr où envoyer Prunelle et Crystal (un berger du Shetland et un bichon matais), il aurait fallu que je les fasse piquer. Et ça, jamais», a dit Lirette Gingras, de Saint-Luc, venue récupérer ses deux chiennes. « Je ne l’aurais pas fait et j’aurais réintégré ma maison, chauffage, pas chauffage, a-t-elle affirmé.
« On n’a pas hébergé que des chiens et des chats, a noté M. Barnotti. On a eu un macaque, un lot complet d’animaux de basse-cour et j’attends un boa de six pieds dont le maître a été tué dans une rixe à Victoriaville durant la crise…
La participation de la SPCA à une opération d’urgence peut paraître saugrenue, mais l’organisme n’en est pas à sa première crise.
Lors du feu de forêt de Parent, en 1995, et durant les inondations du Saguenay en 1996, M. Barnotti avait déployé là-bas une équipe de la SPCA de Montréal.
Lors du déluge de 1996, particulièrement, la SPCA s’était montrée assez pertinente pour que l’armée héliporte l’équipe de bénévoles au village évacué de Ferland-Boileau, à la rescousse d’animaux de ferme, de chats et de chiens laissés derrière.
(Cela se passait en janvier 1998).