Les souris n’aiment pas particulièrement le fromage !
Les souris et le fromage : Contrairement au stéréotype perpétué par les dessins animés, l’idée que les souris raffolent du fromage n’est pas tout à fait exacte. Si une souris peut grignoter du fromage lorsqu’il s’agit de la seule source de nourriture disponible, elle préfère nettement les options sucrées et riches en glucides, comme les graines, les céréales, les fruits, le chocolat, et surtout le beurre de cacahuète. En réalité, le sens de l’odorat très développé de la souris la pousse même à éviter certains fromages à forte odeur. Les fromages à pâte molle présentent également un risque d’étouffement pour les souris, car ces petits rongeurs n’ont pas de réflexe nauséeux naturel.
L’origine de ce mythe est difficile à déterminer, mais une théorie l’explique par la manière dont le fromage était conservé avant l’invention de la réfrigération. Le fromage était généralement gardé à l’abri du soleil, dans un endroit frais, sombre et bien ventilé (comme une cave ou un garde-manger), et il n’était pas toujours hermétiquement fermé.
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Dans une interview accordée à Scientific American, le psychologue David Holmes a suggéré que les souris auraient pu grignoter le fromage exposé en cherchant d’autres aliments, ce qui aurait contribué à leur réputation d’amatrices de fromage.
La croyance selon laquelle les souris préfèrent le fromage n’est pas un stéréotype récent. Elle remonte en réalité à des millénaires. Le philosophe romain Sénèque, qui a vécu au premier siècle de notre ère, écrivait déjà : « ‘Souris’ est une syllabe. Or, une souris mange son fromage. Donc, une syllabe mange du fromage ». Cela suggère donc que l’association entre souris et fromage remonte à la Rome antique. Shakespeare a ensuite renforcé ce lien dans des pièces comme Le Roi Lear et Troïlus et Cressida. Il écrit ces pièces en fait bien avant que Hanna-Barbera ne l’ancre définitivement dans la culture populaire avec Tom et Jerry au XXe siècle.
Les souris et le fromage : Fromages odorants repoussent davantage les souris !
Les fromages odorants repoussent davantage les souris principalement à cause de leur odorat extrêmement développé. Les souris utilisent leur museau très sensible pour détecter si une nourriture est comestible ou non. Elles sont instinctivement attirées par des odeurs douces et sucrées. Comme, par exemple, celles des céréales, fruits ou beurre de cacahuète.
Les odeurs fortes et piquantes de certains fromages, en particulier ceux qui sont affinés ou qui commencent à se gâter, sont perçues comme désagréables, voire suspectes, par les souris. Plutôt que de les attirer, ces arômes puissants ont tendance à les éloigner, car dans la nature, une odeur trop marquée peut signaler un aliment avarié ou dangereux.
En résumé, ce n’est pas le fromage en lui-même qui rebute les souris. Mais bien l’intensité de son odeur. En effet, plus le fromage sent fort, moins il a de chances de séduire une souris. Celle-ci préférera toujours un aliment à l’odeur plus douce et sucrée.
Notons en passant : le fromage fait partie des aliments les plus fréquemment volés au monde
Selon une étude réalisée en 2011 par le Center for Retail Research, 4% du fromage mondial finit volé. Cela en fait l’aliment le plus souvent dérobé. Il ne s’agit pas seulement de simples paquets de fromage subtilisés dans les supermarchés. Plusieurs opérations criminelles d’envergure ont été responsables de vols de fromage d’une valeur de plusieurs dizaines de milliers de dollars. En fait, les fromages haut de gamme peuvent se revendre très cher sur le marché noir.
Un vol notable a eu lieu en 1998. Cette année un groupe de criminels a dérobé 30 000 £ (environ 90 000 $ aujourd’hui) de cheddar primé dans une ferme britannique. En 2022, une ferme fromagère néerlandaise a perdu 161 meules de fromage. D’une valeur de 23 000 $. Le vol de fromage le plus coûteux de tous les temps a peut-être eu lieu en octobre 2024. Un commerçant britannique s’est voit alors dérober 300 000 £ (environ 397 000 $ aujourd’hui) de cheddar primé. Le vol effectue un individu toujours inconnu se faisant passer pour un acheteur en gros.