Le rat musqué au Québec
Parmi les mammifères susceptibles d’être observés aux abords d’une rivière un peu partout au Québec, le rat musqué (Ondatra zibethicus) fait décidément bonne figure. Ce rongeur fréquente de préférence des lacs, des rivières, des ruisseaux, des marécages et des étangs calmes, à fond meuble et riche en plantes aquatiques. Un site adéquat compte de six à dix individus par hectare. Le rat musqué loge près des berges dans un terrier ou une hutte. Il partage occasionnellement celle du castor avec lequel il vit en parfaite harmonie.
Actif toute l’année, le rat musqué est principalement nocturne. Il se nourrit de plantes aquatiques comme les potamots, les nénuphars, les sagittaires et les quenouilles; il s’intéresse parfois aux mollusques, aux poissons, ainsi qu’aux salamandres et autres amphibiens. Excellent nageur, l’adulte reste submergé pendant 15 minutes et parcours 90 mètres d’une seule lancée sous l’eau. Le rat musqué est la proie de l’ours, du lynx, du renard roux, du loup du coyote, de plusieurs oiseaux de proie et de l’homme, qui en apprécie la fourrure. Les tortues serpentines, les ratons laveuses et les brochets s’attaquent aux jeunes à l’occasion.
Pendant la saison des amours, une compétition s’établit entre les mâles pour la conquête des femelles. Les grandes anales des deux sexes gonflent, l’animal répand un liquide dont l’odeur musquée, très prononcée est à l’origine de son nom populaire. Après L’accouplement, qui débute tôt au printemps et se prolonge jusqu’en septembre, la période de gestation dure de 25 à 30 jours. Deux semaines seront nécessaires avant que les petits puissent nager. Ils continueront à téter leur mère pendant encore 3 ou 4 semaines. Une femelle met plus d’une portée au monde par année; elle redevient réceptée immédiatement après la mise bas.
La fourrure du rat musqué est prisée et sa chair appréciée, mais ses habitudes alimentaires lui attirent des ennuis. Il dévaste certaines cultures maraîchères, endommage des ouvrages de retenue, tels que les barrages et les digues, et se pose en rival de l’horticulteur et du jardinier.
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