Poulamon Atlantique

Poulamon atlantique au Québec

Le poulamon atlantique (Microgadus tomcod), connu également comme le petit poisson des chenaux, loche ou encore petite morue, est un petit poisson de la famille des morues, dont la longueur moyenne est de 15 à 20 cm (mais elle peut atteindre jusqu’à 45 cm). Ce poisson a un corps allongé et robuste. Il est presque rond en coupe transversale dans la partie antérieure et aplati vers l’arrière.

Le poulamon a un corps brun ou brun olive avec teintes jaunes ou vertes au-dessus de la ligne latérale. Le dos est plus foncé et les flancs sont plus pâles. Le poisson a des taches ou marbrures noires peu définies sur le dos, les flancs et les nageoires.

Sa tête est triangulaire, aux dents petites, avec un petit barbillon sur le menton. Le poulamon possède des écailles minuscules; trois nageoires dorsales plus ou moins arrondies; deux nageoires anales sous les deuxième et troisième nageoires dorsales; nageoires pelviennes en position thoracique avec long filament formé par le deuxième rayon presque deux fois plus long que les autres; une nageoire caudale arrondie.

Le poulamon vit dans les eaux marines côtières peu profondes, eaux saumâtres des estuaires et eaux douces des rivières en période de fraie.

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Le poulamon atlantique est vorace et se nourrit de petits crustacés, de vers marins, mollusques et poissons, tels qu’éperlans ou épinoches.

Il se reproduit en décembre et janvier dans les eaux douces ou saumâtres, peu profonde à fond de sable ou de gravier. Sa frayère se retrouve d’habitude dans les estuaires et rivières. La maturité est atteinte à deux ans. Il ne construit aucun nid. La femelle poulamon pond, en fonction de sa taille, de 6 000 à plus de 65 000 œufs minuscules de 1,5 mm de diamètre qui se fixent sur le gravier ou le sable du fond et qui se développent pendant un mois environ.

À l’éclosion, les jeunes dérivent vers les eaux saumâtres des estuaires et y passent leur premier été.

Au Québec, on trouve des populations de poulamons dans plusieurs lacs, par exemple, il y a une petite population dans le lac Saint-Jean, ainsi que dans un grand nombre de rivières. La pêche aux petits poissons des chenaux n’est pas un phénomène nouveau et on sait qu’en l’an 1000, les Iroquois, les Attikameks et autres tribus amérindiennes la connaissaient déjà. D’ailleurs, des témoignages des premiers colons français rapportent la présence du « poisson d’hiver » à Trois-Rivières et dans le fleuve Saint-Laurent.

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La technique de pêche utilisée pour attraper le poulamon est très simple. Même les enfants peuvent devenir experts en la matière.

Pour s’assurer une pêche fructueuse, il suffit de piquer un petit morceau de foie de porc sur chaque hameçon, en cachant bien la pointe, et de descendre les pesées à un demi pouce du fond. Un léger mouvement du fil avertit de la présence d’un poisson. Il faut donner un petit coup vers le haut (ferrer) et remonter la ligne… voila, le tour est joué. Pour maximiser vos chances, changez régulièrement vos morceaux de foie, parce que le poulamon ne mordra pas à un appât qui a perdu tout son sang et qui est devenu blanc.

Pour bien conserver le poisson attrapé, il faut le jeter immédiatement sur la glace, ainsi il gèlera rapidement et gardera toute sa fraîcheur.

Au Québec, la pêche sur glace au poulamon atlantique fait la renommée mondiale de Sainte-Anne-de-la-Pérade. On la identifie comme la Capitale Mondiale du Petit Poisson des Chenaux. Entre Noël et la mi-février, la rivière Sainte-Anne devient un village de cabanes. Ces petits chalets de pêches au dessus de trous donnant sur le lit au cours d’eau. C’est au cœur même de ce village, situé à une cinquantaine de kilomètres à peine de Trois-Rivières.

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Aucun permis de pêche n’est requis pour pratiquer ici la pêche aux petits poissons des chenaux. De plus, aucun quota (limite de prise) ne s’applique. Le pourvoyeur récupérera les poissons consommables laissés sur place. On les acheminera vers la banque alimentaire de Moisson Mauricie. Mais l’association des pourvoyeurs de la rivière Sainte-Anne compte sur les pêcheurs pour préserver la propreté des lieux et éviter de contaminer les eaux. À cet effet, des poubelles et des installations sanitaires sont mis partout sur le site.

Poulamon atlantique et l’association des pourvoyeurs de la rivière Sainte-Anne

L’Association des pourvoyeurs de la rivière Ste-Anne est un organisme sans but lucratif. Sa principale mission est de promouvoir et de publiciser la pêche au poulamon des chenaux à Ste-Anne-de-la-Pérade. Cette association assure à chaque saison le bon déroulement des activités extérieures gratuites connexes à la pêche. Ainsi que des opérations de la centrale de réservation.

L’Association compte une vingtaine de membres – pourvoyeurs. Étant locataire du lit de la rivière, l’Association travaille en étroite collaboration avec le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. Elle est également responsable des actions entreprises afin d’assurer la sauvegarde de l’espèce.

Notons finalement qu’au Québec, la pêche aux petits poissons des chenaux ne date pas d’hier. Elle n’a pas beaucoup changé depuis des siècles. Si autrefois les voyages s’effectuaient à cheval ou en train plutôt qu’en voiture. C’était déjà un prétexte pour s’offrir du bon temps. Quant au nom, aux débuts du XXe siècle, on disait petite morue. En fait, si on la pêchait déjà à Batsican, c’était Trois-Rivières qui était la Mecque de ce genre de pêche sur la glace.

pêche sur glace Poulamon atlantique
Pèche sur glace des poissons des chenaux a Sainte-Anne-de-la-Pérade. Source de la photographie : Hôtel Portenvois 101, Rue Simeon-Delisle, Portneuf, QC, G0A 2Y0, téléphone : 418-286-6400, 1-877-494-6400 (sans frais).

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