
Comment les ours se nourrissent-t-ils ?
Ils se régalent de miel et surtout de guêpes
Bien que classé parmi les carnivores, l’ours noir est en fait un omnivore, qui se nourrit surtout en fonction de ce qui se présente. La majeure partie de son alimentation, plus de 75 pour cent, est constituée de végétaux, herbes, feuillages, racines, baies et noix. Mais ce qu’il aime le plus, ce sont les graines cultivées, les fruits et les légumes. L’ours noir a des lèvres étonnamment mobiles ; cela est dû au fait qu’elles ne sont pas attachées aux gencives. Ce trait particulier, combiné à une langue plutôt longue, permet à l’ours de saisir sans mal baies et insectes, cela malgré leur petite taille.
Tout le monde sait que les ours adorent le miel. Pourtant, ce n’est pas tellement le nectar doré qui les intéresse, mais plutôt les abeilles et les larves, qui constituent une excellente source de protéines que peu d’ours dédaignent. L’ours apprécie aussi beaucoup guêpes, fourmis et termites, ainsi que leurs larves. Il raffole de poisson, dans les régions où il y en a, et pour beaucoup d’ours de la côte ouest, les migrations annuelles du saumon sont l’occasion de grand festins.
C’est au cours des premiers mois du printemps, alors qu’il vient juste de sortir de sa tanière que l’ours mange la plus grande partie de la viande qu’il consomme. La végétation est rare à cette période de l’année, et l’ours noir devient pour quelque temps un nécrophage, parcourant la forêt à la recherche de charognes de chevreuils et d’orignaux morts durant l’hiver.
L’ours noir ne s’attaque à d’autres animaux pour les manger que s’il est sûr de pouvoir les tuer facilement. Il arrive fréquemment que des ours noirs tuent des animaux domestiques, veaux, cochons et moutons. Les statistiques indiquent que, dans 90 pour cent des cas, il s’agit de mâles, généralement très gros ou âgés et malades. C’est comme s’ils étaient prêts à jouer le tout pour le tout dans l’espoir de se procurer beaucoup de nourriture d’un coup. Chez les animaux malades et âgés, il pourrait s’agir d’un acte de désespoir, alors que chez les gros ours, il s’agirait d’un mouvement inhabituel d’agressivité.
On sait que les décharges à ciel ouvert attirent beaucoup les ours, qui sont à peu près certains d’y trouver toujours de quoi manger, il y a à peu près de tout et il ne leur reste plus qu’à faire leur choix. Mais la présence de ces décharges signifie aussi que l’homme n’est pas très loin et, avec lui, tous les dangers qu’il représente. C’est en général tôt le matin et en fin d’après-midi que l’ours est le plus actif, mais, lorsqu’il sent la présence des hommes, il préfère éviter la lumière du jour, et se déplace surtout le soir et pendant la nuit.
Mettre les forces en communauté
La dimension du territoire de chaque ours est directement fonction de la nourriture qu’il y trouve, au début du printemps et à la fin de l’automne, lorsque la végétation est rare, il occupera un vaste territoire, pouvant faire jusqu’à 40 km carrés, alors qu’en été, lorsque la végétation est à son plein, il se contentera facilement de trois à 15 km carrés.
Dans les endroits où les ours noirs se rassemblent – près des rivières à saumons, des champs de baies, en saison, et des décharges publiques – il s’établit rapidement une hiérarchie, allant de l’animal le plus gros et le plus fort, en général un mâle adulte, à celui qui est le plus jeune et le plus faible qui sera habituellement un ourson de deux ans, venant juste de quitter sa mère. Pour trouver de la nourriture en abondance, les ours seront prêts à abandonner une sécurité relative. Lorsqu’ils sont en groupe, ils sont souvent tendus et sur leurs gardes, une rencontre avec un animal plus fort pouvant toujours mener au combat ou les obliger à fuir à toute vitesse.
Dans certaines situations, il arrive que deux ou trois ours mettent leurs forces en commun. On verra, par exemple, deux femelles se déplacer ensemble, accompagnées de leurs petits : pendant que l’une mange ou se repose, l’autre s’occupe des oursons. Elles se partagent ainsi les responsabilités. De leur côté, les jeunes oursons et les adolescents se mettent parfois en bande ; ils se méfient tous beaucoup du caractère difficile et de l’humeur belliqueuse que manifestent quelquefois les mâles adultes.
Dans les deux cas, l’idée est de former un bloc offrant davantage de résistance aux attaques éventuelles, les femelles ayant en plus le souci de prendre soin de leurs petits et de les protéger. Un agresseur réfléchira deux fois avant de s’attaquer à un de ces groupes d’ours.

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