L’ours noir et ses ennemis

Des ennemis gros et petits de l’ours noir

On pourrait croire qu’étant donné sa taille et sa force, l’ours noir vit sans problème et peut jouir en toute tranquillité de sa liberté dans les lieux sauvages qui constituent son domaine. Eh bien, c’est loin d’être le cas.

Dans les régions où il partage son territoire avec le Grizzly et l’ours polaire, il doit constamment être sur ses gardes, car ces ours, beaucoup plus gros que lui, n’hésiteront jamais à s’attaquer à un ours noir et à le tuer si l’occasion s’en présente. Le couguar adulte peut être un terrible prédateur pour les ours jeunes ou malades. Ils ont aussi à craindre les hordes de loups. De la même manière, un gros lynx n’hésitera pas à bondir sur un petit ourson qui vient juste de sortir de la tanière et de quitter sa mère. Les oursons doivent aussi se méfier des mâles adultes à qui il arrive parfois de tuer leurs propres petits pour les manger. De leur côté, les porcs-épics et les mouffettes ne se contentent pas toujours de les piquer ou de les incommoder ; ils peuvent quoique rarement causer leur mort.

Sur une plus petite échelle, quoique présentant un égal danger, il y a les parasites, externes, comme les tiques et les puces, et internes, comme le ténia, l’ankylostome et le ver qui cause la trichinose.

Lorsqu’il se bat avec d’autres ours ou avec d’autres animaux, l’ours noir peut aussi avoir des fractures, des coupures ou des entailles, qui s’infectent facilement, comme peuvent le faire, à un moindre degré, les piqûres d’insectes. En vieillissant, l’ours peut aussi souffrir de maux de dents, et même d’arthrite et de rhumatismes.

Les catastrophes naturelles, tells que les inondations soudaines, les incendies de forêt et les avalanches, déciment également la population d’ours noirs.
Mais ce serait faire preuve d’un flagrant parti pris que d’oublier l’homme dans tout cela car il constitue pour l’ours un danger permanent, soit en le prenant bêtement comme cible d’exercice, soit en le chassant durant la saison légale de chasse, soit encore du fait des plans d’aménagement du territoire qui peuvent transformer le territoire d’un ours en lotissements, ou encore l’inonder par la construction d’un barrage.


De faux ours de peluche

L’homme a tendance à croire que, parce que l’ours noir est un animal, il n’éprouve aucun sentiment. Pourtant, une mère ourse démontre beaucoup d’amour et de dévouement pour ses petits, de même qu’un ours blessé souffre, qu’un ourson perdu a peut et qu’un ours enfermé dans un zoo peut souffrir de solitude et d’ennui au point de se laisser tomber malade. Nous oublions aussi que chaque ours a son caractère. Certains ont un tempérament facile et amical, tandis que d’autres ont mauvais caractère.

Nous avons aussi tendance à trouver comique et adorable tout ce que fait l’ours noir. Quand il s’assoit sur son derrière, nous trouvons qu’il ressemble à un petit chien, et nous rions lorsqu’il se met sur ses pattes de derrière, comme les ours qu’on montre dans les criques, ou qu’il marche en se dandinant comme dans les dessins animés. À cause de tout cela, nous le trouvons bien sympathique et nous serions tout disposés à jouer avec lui et à le prendre dans nos bras. Sans nous en rendre compte, nous éprovons facilement un sentiment de familiarité envers l’ours noir et c’est ce qui peut souvent nous mettre dans des situations difficiles.

Il est curieux de voir que, contrairement au loup, qui est toujours resté un personnage effrayant dans les histoires d’enfants, l’ours, lui, est devenu un personnage amical et enjoué. Il semble que ce soit la même chose dans la réalité, car la plupart des gens semblent avoir beaucoup plus peur d’un loup gris que d’un ours noir.

On ne sera doc pas surpris d’apprendre que la plupart des dégâts matériels et des blessures causés par des animaux au Canada sont le fait du petit ours noir. Notre manque de méfiance, combiné à la tendance qu’ont ces ours de s’approcher de l’homme dans les terrains de camping et près des décharges publiques, a été à l’origine de nombreux accidents fort regrettables. Tout comme nous, les ours sont sujets à des changements d’humeur, et on ne sait jamais ce qu’un ours va faire, ni comment il va réagir lorsqu’on s’approche de lui.

Nous ne devons pas non plus oublier que les troubles ne sont pas l’apanage exclusif de l’homme. Il peut y avoir des « ours fous » dont le comportement s’écarte de la ligne normale, tout comme cela peut arriver chez les humains. Il existe de nombreuses histoires, toutes plus saisissantes les unes que les autres, mettant en scène des ours ayant perdu la tête et leurs victimes. L’ours noir est un animal très spécial qu’il vaut mieux observer de loin et traiter avec prudence.

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«La création a toujours besoin de hasard.» Les Têtes à Papineau. Photographie de Megan Jorgensen : Un monument à Yorkville, Ontario.
Malgré son nom, l’ours noir peut arborer d’autres couleurs que le noir. Beaucoup sont d’un brun allant du brun chocolat au marron clair. D’autres sont blancs ou, très rarement, de couleur orange ou alezan. Photographie de Megan Jorgensen.

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