Bestiaire du Québec

Opossum d’Amérique du Nord

Opossum d’Amérique du Nord

Opossum d’Amérique du Nord – Didelphis virginiana – Famille des didelphidés

Autres noms : Opossum d’Amérique, opossum de Virginie

Répartition géographique : L’opossum d’Amérique du Nord, seul marsupial de l’Amérique septentrionale, fréquente la côte ouest et tout l’est des États-Unis jusqu’à l’extrême sud de l’Ontario et du Québec, limite nord de son aire de répartition. L’espèce est régulièrement observée dans le sud-est de l’Ontario.

Au Québec, sa présence a été notée près de la frontière avec les États-Unis, entre le lac Mégantic et la baie Missisquoi. On l’a signalée depuis le sud du Canada jusqu’au Costa Rica. L’espèce a été introduite dans l’ouest de l’Amérique du Nord. Elle s’est établie le long du Pacifique, de la Basse-Californie jusqu’au sud de la Colombie-Britannique.

Mensuration : Longueur totale : 650 à 850 mm ; queue : 220 à 400 mm ; pied : 60 à 80 mm ; oreille : 45 mm.

Poids : Les opossums adultes pèsent de 1,36 à 5,04 kg. Les mâles sont légèrement plus gros que les femelles. Les nouveau-nés pèsent de 0,13 à 0.16 g.

Caractères distinctifs : L’opossum d’Amérique du Nord a la tête et la gorge blanches et de longues oreilles noires. De la taille d’un chat domestique, il possède une longue queue glabre préhensile et un museau pointu.

Habitat : L’opossum d’Amérique du Nord habite les forêts humides et clairsemées et les champs broussailleux à proximité des marécages et des cours d’eau.

Gîte : Le nid de l’opossum est aménagé dans un terrier abandonné de marmotte commune, de mouffette rayée ou de blaireau, un arbre creux, sous une souche, un tas de pierres ou un bâtiment, ou entre les racines d’un arbre. Plutôt nomade, l’opossum change souvent de gîte. Il a l’habitude de ramasser avec sa bouche les herbes et les feuilles dont il tapisse son nid. Il les fait passer sous son thorax et les transporte en les encerclant avec sa queue qu’il ramène vers l’avant entre ses pattes postérieures.

Reproduction : On note deux périodes d’accouplement chez cette espèce : de la fin de janvier à la fin de mars et de la mi-mai au début de juin. Es femelles produisent habituellement 2 portées par années. Les petits, au nombre de 5 à 21 (moyenne 6 à 9), naissent après une gestation de 12 ou 13 jours. Chez le nouveau-né, les yeux et les oreilles ne sont pas encore apparents et les pattes postérieures ne sont pas développées. Les pattes antérieures sont toutefois bien musclées et les doigts, pourvus de petites griffes. À la naissance, le petit se glisse dans la poche marsupiale en grimpant le long du ventre de la mère et saisit l’une des 11 à 13 mamelles dans sa bouche. Les jeunes surnuméraires sont voués à une mort rapide. Les petits restent attachés aux mamelles pendant 50 à 65 jours. Ils ouvrent les yeux et commencent à sortir de la poche à 2 mois. Ils sont sevrés au bout de 95 à 105 jours et atteignent leur maturité vers la fin de leur premier été ou au printemps suivant. Entre le moment de leur première sortie de la poche ventrale et le sevrage, la mère transporte ses petits sur son dos.

Régime alimentaire : Ce marsupial se nourrit d’insectes, de petits mammifères, d’œufs, d’oiseaux, de grenouilles, de salamandres, de graines et de fruits. Il ne dédaigne pas la charogne.

Comportement social : Plutôt agressif envers ses congénères, l’opossum d’Amérique du Nord mène une existence solitaire sauf pendant la période de reproduction et l’élevage des petits.

Longévité : Il vit rarement plus de 3 ans à l’état sauvage et jusqu’à 7 ans en captivité.

Prédateurs : Outre l’homme qui le chasse pour sa fourrure et sa chair, le grand duc, le chien, le coyote, le renard gris, le renard roux et le lynx roux sont des prédateurs de l’opossum d’Amérique du Nord.

Statut des populations : Certains hivers difficiles, les populations canadiennes d’opossums d’Amérique du Nord disparaissent presque complètement jusqu’à ce que des animaux venant du nord-est des États-Unis viennent les remplacer.

Notes : Ces opossum est le seul marsupial présent en Amérique du Nord. Presque exclusivement nocturne, il est actif toute l’année sauf à la fin de l’automne et en hiver où il reste au nid les jours de grand froid. Il n’hiberne pas et souffre souvent d’engelures au niveau des oreilles et de la queue. Il se déplace lentement et grimpe aisément aux arbres en s’aidant de sa queue préhensile et de ses pouces opposables. Il nage bien et peut plonger sous l’eau en cas de danger. Lorsqu’il est menacé, l’opossum pousse des cris aigus et grogne en montrant les dents. Il peut aussi excréter un liquide verdâtre et malodorant de deux glandes situées de part et d’autre de l’anus. En cas de danger grave, l’opossum tombe dans un état catatonique. Feignant d’être mort, il reste immobile, couché sur le côté, bouche ouverte. Une fois le danger passé, il se « réveille » et prend la fuite.

Source : Mammifères du Québec et de l’est du Canada. Éditions Michel Quintin. 2004. Imprimé en Chine.

Maman opossum avec sa progéniture.  Photo libre de droits.
Maman opossum avec sa progéniture. Photo libre de droits.

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