Aide aux oiseaux victimes de la pollution
Le fait que le Saint-Laurent soit fréquenté annuellement par plus de 4 000 navires, que certains de ceux-ci sont des pétroliers jaugeant dans les 100 000 tonnes et que cette circulation se fait dans une zone où, au sommet des migrations, on compte plus d’un million d’oiseaux aquatiques, ajouté à la constatation qu’il se produit en moyenne un déversement d’importance d’hydrocarbures chaque année sont autant de raisons qui poussent le Service canadien de la faune à vouloir mettre sur pied un plan d’intervention d’urgence visant à s’occuper des oiseaux qui pourraient être victimes de la pollution.
Le responsable du projet, le biologiste Denis Lehoux, pense qu’il faudra environ deux ans pour mettre sur pied un réseau de sept centres d’intervention répartis entre Montréal et Mingan. Leur rôle sera, à l’aide d’un équipement approprié, d’effaroucher les oiseaux pour les éloigner d’un secteur pollué et de prendre en charge ceux qui auraient été contaminés pour les nettoyer.
« IL s’agit d’être prêt à faire face à la musique dès les premières minutes, » a expliqué M. Lehoux, de sorte que l’on ne voit pas se répéter une situation comme celle de 1981, aux Iles-de-la-Madeleine, ou on avait calculé que 1 200 oiseaux migrateurs étaient morts a la suite du déversement de 12 tonnes de mazout.
Aujourd’hui, les représentants d’une cinquantaine d’organismes sont réunis à la Réserve nationale de la faune de Cap Tourmente où on leur présentera le contenu du plan d’intervention d’urgence ainsi que les méthodes d’effarouchement et de sauvetage des oiseaux.
Ce projet est une première au Canada et le seul endroit où il existe une organisation s’en rapprochant est la région de Vancouver, où on note la présence des mêmes éléments de risque.
Selon le biologiste Denis Lehoux, cela peut sembler beaucoup d’efforts pour ne sauver que quelques oiseaux, mais pareille intervention se justifie si l’on regarde ce qui se fait pour nettoyer Les plages quand il se produit un déversement d’hydrocarbures. « Ca n’est peut-être pas beaucoup, mais il faut qu’il y ait un commencement. La méthode va s’améliorer au fil des ans,” a-t-il ajouté.
L’opération « nettoyage d’oiseaux » d’Environnement Canada prévoit la participation active du Service canadien de la faune, du Service des parcs ainsi que celle du ministère québécois du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. On compte également sur la collaboration de plusieurs autres organismes gouvernementaux et non gouvernementaux voués a la protection de l’environnement ainsi que sur celle de quelque 150 personnes-ressources prêtes à intervenir Lors de déversements.
Le plan d’intervention est divisé en trois étapes principales:
- L’acheminement rapide de l’information aux responsables de la faune quand une nappe de pétrole est décelée;
- La mise en place des équipements d’effarouchement pour éloigner immédiatement Les oiseaux non contaminés;
- La prise en charge des oiseaux ayant été en contact avec les hydrocarbures afin de les soigner adéquatement.
On a donné un aperçu, hier, des moyens qui peuvent être utilisés pour faire fuir les oiseaux des lieux contaminés: épouvantails, canons activés par le gaz propane, klaxons à air comprimé et pistolets tirant diverses fusées détonantes, sifflantes ou lumineuses. Rien pour faire mal, mais de quoi faire peur aux plus téméraires.
Quand aux méthodes de soins, elles ont évolué avec les années. Il est loin Le temps où on trempait un canard enduit de mazout dans une solution de térébenthine. La pauvre bête y perdait ses plumes, sinon sa vie. Aujourd’hui, on y va avec des gants blancs. L’oiseau est d’abord gavé d’une solution physiologique pour le nourrir et lui nettoyer le tube digestif. Puis on lui nettoie les yeux et la bouche avant d’enlever l’huile à l’aide d’un détergent spécial qui est par la suite rincé dans des conditions rigoureuses. Le « patient » doit ensuite passer par diverses étapes de réadaptation avant d’être relâché.
La méthode est le fruit des recherches d’un organisme américain à but non lucratif, Le Tri Bird Rescue Center, du Delaware.
Michel Truchon. Source: Le Soleil, 15 septembre 1987.
Les effaroucheurs
Depuis 1960, on attribue des dizaines de crashs aériens à des collisions avec des oiseaux pris dans les réacteurs des avions. On compte des centaines de collisions entre avions et oiseaux et environ 15% sont jugés sérieuses.
À partir de la fin du dernier siècle, un grand nombre d’aéroports se sont équipés d’ « effaroucheurs ».
Les effaroucheurs se sont des hommes chargés de faire peur aux oiseaux qui pourraient survoler les aéroports. Au début, les effaroucheurs n’utilisaient que des fusils ou des haut-parleurs diffusant des imitations de cris de détresse de plusieurs espèces, mais les oiseaux s’y sont habitués et sont revenus. Alors, les effaroucheurs ont décidé de travailler avec de vrais faucons qu’ils ont dressés pour survoler les aéroports et faire fuir les pigeons, étourneaux, vanneaux, corneilles, buses.
Pour compléter la lecture :

J’ai aidé M.Lehoux a produire sa Brochure en cas de déversement de pétrole, ce dernier m’avait promis que mon nom serait inclus dans cette brochure a cause de l’aide que j’avais apporté. Il n’a jamais tenu sa promesse.