Les oiseaux, les conditions atmosphériques, comportements et froids
Les oies seraient de bons indicateurs du changement des conditions atmosphériques. Pour faciliter leur vol, ces oiseaux choisissent une altitude où l’air est relativement dense. Durant les belles journées, habituellement accompagnées d’un front de haute pression, la zone optimale peut se trouver à des centaines de mètres d’altitude. Toutefois, lorsque s’impose une masse de basses pressions, cette zone optimale se trouve beaucoup plus près du sol. Les mouettes, les hirondelles ainsi que les rouges-gorges réagissent aussi aux changements de pression et ont tendance à voler au ras du sol à l’approche d’un orage.
Des comportements étonnants
Saviez-vous, par exemple, que chez le Phalarope de Wilson l’émancipation est de mise: en effet, Les comportements sexuels sont inversés, la femelle porte les couleurs, courtise les mâles et confie ses différentes couvées à autant d’élus qui ont à assumer l’incubation et l’élevage des jeunes. Qui aurait cru que la nature devancerait les civilisations les plus avant-gardistes?
Il est aussi surprenant d’apprendre que, chez la Sturnelle des prés, il arrive que le mâle prenne en charge l’alimentation des jeunes hors du nid pendant que la femelle niche de nouveau!
Chez le Gros-bec à poitrine rose, fait étonnant, la femelle chante presqu’autant que le male et ce dernier est appelé à participer à la construction du nid, à l’incubation et à l’élevage des jeunes.
Saviez-vous aussi que le Canard huppé préfère nicher dans les cavités des troncs d’arbres, parfois creusées par les pics, situés à proximité d’un étang ou d’un cours d’eau et que son nid se situe entre 1 et 15 mètres au-dessus du sol ou de l’eau? Après l’éclosion, il vous sera peut-être donné de voir la femelle inciter ses jeunes à sauter hors du nid, souvent d’une hauteur appréciable.
Chez d’autres espèces comme Le Viréo aux yeux rouges, il arrive que Le nid soit sélectionné par le Vacher à tête brune qui y dépose un œuf. Le couple de viréos assume alors l’élevage de cette nichée mixte, parfois même au détriment des siens. Dans un tel cas, on parte alors de parasitisme pour le Vacher à tête brune. Il s’agit là de quelques-uns des comportements que présentent les oiseaux et que tout participant sera probablement amené à découvrir Lors de ses randonnées dans la nature.
Comment les oiseaux résistent-ils au froid?
Bien que les oiseaux aient généralement une plus grande résistance au froid que les mammifères, il existe des températures au delà desquelles ils ne peuvent survivre. Les limites varient selon l’espèce et selon l’âge et la santé des individus. Règle générale, la température corporelle d’un oiseau ne peut descendre sous 21.7° Celsius sans qu’il n’en meure. Pour survivre, il doit minimiser ses pertes de chaleur et maximiser sa quête d’énergie durant la journée.
En plus du froid, la courte durée du jour en hiver rend la vie des oiseaux plus difficile. Ils doivent acquérir la nourriture nécessaire à leur survie en peu de temps et rester inactifs plus longtemps durant la nuit. Une étude a montré que le Moineau domestique peut survivre plus de 67 heures sans nourriture lorsque la température ambiante est de 30° Celsius mais, quand la température descend à 15°, il ne peut vivre que 15 heures (durée approximative d’une nuit de décembre). A -30°, son espérance de vie sans nourriture n’est plus que de 7 heures.
Il n’y a pas que la couverture de plumes et de duvet qui permettent aux oiseaux de résister au froid. Ils peuvent également compter sur plusieurs adaptations physiques et comportementales. Les oiseaux ont peu d’épiderme directement exposé à l’air. Ils ne possèdent pas de pavillons d’oreille externes ni de queue charnue. De plus, leur bec corné et leurs pattes tendineuses libèrent peu de chaleur. Ils se perchent généralement sur une seule patte, cachant l’autre dans leurs plumes abdominales. Souvent, ils enfouiront leur bec sous leurs plumes ou sous une aile. Les frissonnements permettent également aux oiseaux au repos d’augmenter* la température de leur corps. Plusieurs oiseaux aquatiques sont pourvus d’une épaisse couche de graisse sous-cutanée les isolant de l’eau glacée. Les oies et les canards montrent en plus une adaptation du système circulatoire leur évitant de se geler les pattes. Leurs veines et leurs artères sont liées les unes aux autres de façon à réchauffer rapidement le sang veineux retournant au cœur. Le Gros-bec errant et plusieurs bruants peuvent emmagasiner d’importantes réserves de graines dans leur jabot ce qui semble leur permettre de maintenir un métabolisme élevé durant la nuit. Les Sizerins possèdent des poches oesophagiennes spéciales qu’ils emplissent juste avant le crépuscule. Cette adaptation leur permet de traverser des nuits plus froides que la plupart des autres oiseaux. Au niveau comportemental, certains oiseaux se rassemblent dans un endroit abrité et se serrent les uns sur les autres pour réduire leurs pertes de chaleur.
Il s’agit d’un comportement fort profitable comme l’a démontré une étude soviétique sur le Roitelet huppé (Regulus regulus). En effet, à une température de 0° Celsius, lorsque deux individus sont collés l’un sur l’autre, chacun d’eux réduit ses pertes de chaleur de 23%. Les pertes sont réduites de 37%, lorsqu’un troisième individu se joint au groupe. Un autre comportement intéressant, exprimé par les Gélinottes et les Lagopèdes, consiste à plonger dans la neige folle pour s’y enfouir durant la nuit. !l arrive cependant qu’un individu se blesse ou se tue en plongeant dans une neige durcie ou qu’il reste emprisonné sous une couche de glace formée durant la nuit. L’agrégation d’individus peut sembler moins contraignant pour réduire les pertes de chaleur mais, là aussi, il y a des risques. Les oiseaux qui se regroupent dans un endroit exigu doivent constamment lutter pour obtenir une place avantageuse et ne pas suffoquer. Il arrive que certains d’entre eux meurent d’’épuisement ou écrasés sous le poids des autres. Les avantages de ces comportements semblent cependant l’emporter sur ces quelques inconvénients.
Le froid ne leur fait pas peur!
Courageuse et acrobate : La mésange à tête noire est la plus courageuse espèce parmi nos petits oiseaux du Québec, car elle est toujours la première arrivée aux mangeoires et pousse parfois l’audace jusqu’à manger dans les mains de ses observateurs.
Présente dans de nombreux habitats, à la forêt comme à la ville, la mésange à tête noire se déplace de façon acrobatique sur les branches à la recherche d’œufs, de larves ou de nymphes d’insectes engourdis. Elle apprécie particulièrement les charançons, les poux, les mouches, à scie de même que les araignées. Pendant la période de reproduction, les invertébrés composent de 80 à 90% de son régime alors qu’en hiver, ce taux passe à environ 50%.
Dès le premier froid automnal, les mésanges à tête noire forment des groupes de quatre à 12 individus qui passeront l’hiver ensemble. Dans ce regroupement, les mésanges établissent entre elles une hiérarchie selon laquelle chaque oiseau occupe un rang, fondé sur son degré d’agressivité. Généralement les mâles dominent les femelles et les adultes dominent les petits.
Attention, mineurs au travail : Le pic mineur peut creuser des trous dans des arbres morts ou des branches d’un diamètre aussi petit que 10 cm. Il peut donc vivre et se reproduire dans une plus grande variété d’habitats que les plus gros pics, qui, eux, ont besoin d’arbres d’un plus grand diamètre pour construire leurs nids.
Le pic mineur habite dans les forêts de feuillus et les forêts mixtes. Il s’alimente principalement des petits insectes et des larves qui infestent les arbres et se cachent dans les fentes et les crevasses, éliminant ainsi plusieurs scolytes et autres insectes menaçant la santé des arbres. Le pic mineur se nourrit également de petits fruits sauvages lorsqu’ils sont disponibles.