Ne pas nourrir les animaux
Nourrir les animaux sauvages : une gentillesse beaucoup plus nuisible qu’utile
Bien des gens aiment nourrir les animaux sauvages parce que cela les rapproche de la nature. Ces gens sont inspirés des meilleurs intentions et ils sont sûrs qu’en nourrissant les animaux, ils améliorent leur bien-être. Ils pensent aussi que d’offrir une source de nourriture aux animaux sauvages les aide à survivre.
Toutefois, l’alimentation des animaux sauvages entraîne presque toujours des conséquences négatives pour les animaux nourris.
De la proximité de la nature découle la responsabilité d’en préserver le fragile équilibre. Nous devons donc unir nos efforts pour que la faune reste sauvage et qu’elle tire sa nourriture et son gîte des habitats naturels et dans des conditions naturelles.
En fait, en nourrissant les animaux sauvages, vous diminuez leurs capacités de recherche de nourriture. Quand les jeunes animaux commencent à se fier aux humains pour se nourrir, leur survie est compromise si la source de nourriture disparaît. Une foule de sources naturelles de nourriture se retrouve un peu partout.
D’ailleurs, certains types d’aliments laissés aux animaux sauvages peuvent les rendre malades ou les blesser. Par contre, les sources naturelles assurent une meilleure nutrition que la nourriture destinée à la consommation humaine.
En nourrissant les animaux sauvages, vous les accoutumez à la présence humaine et ils risquent devenir une nuisance, voire même un danger.

Accroître la dépendance des animaux sauvages à l’obtention passive de nourriture augmente la taille des portées qui seront alors trop nombreuses par rapport à la quantité naturelle suffisante. La taille accrue des portes mène à la surpopulation et par conséquence à des maladies et épidémies. On constate d’ailleurs l’accroissement des mortalités attribuables aux collisions avec des véhicules, l’endommagement de biens et les problèmes de nuisance.
La nourriture laissée à l’intention des animaux sauvages accroît le risque d’attirer des rongeurs.
Il faut donc observer la règle générale de « ne pas nourrir les animaux sauvages ».
Prenons les cerfs de Virginie, comme un exemple typique :
Les travaux de recherche ont révélé qu’il n’y a effectivement peu ou pas d’avantage de nourrir les chevreuils en hiver. De fait, il existe plutôt un certain nombre d’inconvénients, et voici quelques raisons pour lesquelles vous ne devriez pas nourrir les cerfs de Virginie :
- L’alimentation artificielle n’améliore pas nécessairement le taux de survie à l’hiver.
- Les animaux qui visitent les zones d’alimentation perdent leur nature sauvage et leur crainte des gens.
- Les produits alimentaires commerciaux suppriment la capacité d’adaptation naturelle des animaux qui leur permet de résister aux hivers rigoureux dans leur habitat naturel.
- Les habitudes migratoires naturelles des chevreuils et leur migration vers les zones d’hivernage peuvent être perturbées quand les animaux sont incités à rester dans une zone d’alimentation.
- Les cerfs se concentrent autour des zones d’alimentation et contribuent ainsi à détruire l’habitat naturel.
- Les concentrations aux postes d’alimentation augmentent aussi le risque de transmission de maladies entre les animaux.
- Le système digestif du chevreuil s’adapte au brout forestier, leur aliment naturel, qui est disponible en hiver.La nourriture artificielle peut causer des problèmes digestifs et entraîner la mort dans certains cas.
- Quelques chevreuils dominants s’accaparent généralement la plus grande quantité de nourriture à la zone d’alimentation. Ainsi, tout avantage pour la population locale est beaucoup moins considérable qu’il ne semble compte tenu du nombre d’animaux présents dans la zone.
- De nombreux postes d’alimentation sont établis près de zones populeuses et d’habitations, ce qui accroît le risque de poursuites par les chiens et de mortalités de chevreuils. D’ailleurs, l’emplacement de postes d’alimentation près de zones populeuses ou de routes augmente sensiblement le risque de collision entre les chevreuils et les véhicules.
- La concentration de chevreuils à des postes d’alimentation situés près d’habitations cause inévitablement un problème de nuisance pour les voisins, car les chevreuils broutent et endommagent les arbustes et les jardins avoisinants.
- L’accroissement de la population hivernante de chevreuils dans les zones périurbaines augmente le risque de propagation de maladies aux humains, notamment celles transmises par les tiques comme la maladie de Lyme.
- Finalement, soulignons que les cerfs ont les capacités d’adaptation nécessaires pour survivre à l’hiver au Québec, et même s’ils ne survivent pas tous, l’alimentation artificielle n’offre pas d’avantage écologique.
Bref, les inconvénients de nourrir les animaux sauvages surpassent toujours les avantages et il faut observer une approche non interventionniste à l’égard de la faune.

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