Moustiques

Moustiques (maringouins) au Québec

Les moustiques appartiennent à la classe des insectes (ordre des Diptères, famille des Culicides).

Au Québec, on répertorie 53 espèces de ces petites bêtes au corps élancé (sur les 74 qui se trouvent au Canada). Sur l’ensemble de la planète, on compte au moins 3 mille espèces de moustiques.

Notons que d’autres insectes piqueurs de l’ordre des Diptères existent au Québec, tels que les simuliides, ou mouches noires, les tabanides (taons, frappe-à-bord, mouches à chevreuil, à cheval ou à orignal), et les cératopogonides, ou brûlots.

Le corps et les pattes des moustiques ont une coloration allant d’un brun pâle à un noir soutenu. Leur tête porte deux grands yeux composés de minuscules facettes et une paire d’antennes en V. Les antennes des femelles sont ornées d’un petit nombre de soies courtes. Celles des mâles sont plumeuses, touffues et munies de soies longues.

La tête du moustique possède une longue trompe, ou proboscis. La trompe de la femelle est allongée et presque droite. Elle comporte six pièces buccales très effilées, dont quatre sont des stylets pointus. Ces pinces sont capables de percer l’épiderme des vertébrés. C’est la femelle qui pique, les pièces buccales du mâle étant moins rigides et ne pouvant percer la peau.

Le cycle vital des moustiques est complexe. Les stades de l’œuf, de la larve et de la nymphe sont aquatiques, alors que le moustique adulte est aérien. Au Québec, les moustiques adultes sont présents dès que le temps se réchauffe. Malheureusement pour les humains, les périodes d’activités des diverses espèces des moustiques se succèdent dans le temps, ce qui leur permet d’être de fidèles animaux de compagnie pendant toute la «belle saison».

Dépourvus de toute pudeur, les moustiques s’accouplent en vol ou dans la végétation. Les femelles gardent la semence du mâle dans leur spermathèque, une petite poche située dans l’abdomen. Une fois fécondées, les femelles partent en quête de sang.

Les mâles ne vivent que quelques jours, s’alimentant de nectar de fleurs.

Après avoir absorbé du sang, la femelle se dirige vers un endroit abrité pour digérer son repas. Quelques jours plus tard, elle pond dans des milieux aquatiques ou sur un sol humide. Selon l’espèce, les œufs sont déposés sur la vase bordant un étang, sur l’eau des lacs, dans le creux d’un arbre, etc.

Une femelle pond de 50 à 300 œufs en quelques heures ou en plusieurs jours, toujours selon les espèces. Après éclosion, la larve grandit en passant par quatre stades larvaires. Lorsqu’une larve termine sa croissance, elle se transforme en nymphe, en forme de virgule. La nymphe est active mais il lui arrive de rester immobile sous la surface de l’eau, absorbant l’air par ses tubes respiratoires. La nymphe des moustiques plonge vers le fond pour échapper aux prédateurs. Elle ne se nourrit pas.

En général, la durée de vie des moustiques adultes varie d‘une semaine à plus d’un mois. En élevage, un moustique peut vivre jusqu’à deux mois. Cependant, comme chez les humains, les femelles vivent plus longtemps que les mâles.

Au Québec, la majorité des moustiques appartiennent au genre des Aedes. Les œufs de ces moustiques sont pondus en été et passent l’hiver sous la neige. Les œufs éclosent au début du printemps. Les larves se développent dans l’eau froide des étangs après la fonte des neiges.

Notons que les moustiques québécois transmettent peu de maladies, mais ils causent parfois des encéphalites. Les plus importants virus pathogènes transmis par les moustiques de cette province sont les arbovirus, qui affectent certains mammifères et oiseaux sauvages.

À l’intérieur des maisons, on utilise souvent des appareils électriques pour éloigner ou tuer les moustiques, mais malgré les espoirs suscités par la publicité, ces appareils s’avèrent généralement peu efficaces.

Il existe des électrocuteurs qui comportent une source lumineuse émettant des rayons ultraviolets, qui sont très efficaces contre plusieurs insectes, mais qui tuent très peu de moustiques. Selon certaines études, les maringouins comptent pour seulement 3 à 5 % des insectes attirés par ces installations.

On trouve également des émetteurs d’ultrasons qui génèrent des sons très aigus, inaudibles par les humains. Mais il semblerait que les maringouins femelles soient insensibles à ce type de vibrations. On a même vu des moustiques courageux ou arrogants (ou les deux), se poser sans aucun inconvénient sur ces appareils en affichant un large sourire.

Au Québec, les mois de juin et juillet sont les plus propices à la prolifération des touristes et des maringouins, qui sont particulièrement actifs en fin d’après-midi et après le coucher du soleil, ainsi que tôt le matin et après la pluie. Plusieurs pensent que les moustiques sont particulièrement attirés par les haies de thuyas (appelés cèdres au Québec). Mais si les insectes piqueurs aiment effectivement se réfugier dans les haies de cèdres, ils ne les affectionnent pas davantage que d’autres arbres ou arbustes.

Lorsque le temps est humide, il faut éviter de sortir sans être vêtu de la tête aux pieds. Il est recommandé de bien couvrir ses poignets, ses chevilles et son cou, de laisser de côté les vêtements foncés ainsi que les jeans et de porter plutôt des vêtements amples de teintes claires, blanches ou kaki. Il faut aussi éviter les shampoings odorants, les parfums et les lotions après rasage. Il existe plusieurs antimoustiques relativement efficaces sur le marché.

Selon une croyance populaire, les moustiques meurent tout de suite après avoir piqué. C’est faux. Les moustiques femelles, qui piquent pour se procurer le sang nécessaire à la production de leurs œufs, doivent prendre le temps de digérer leur repas sanguin, de trouver un site de ponte adéquat et d’y déposer leurs œufs.

Notons finalement que les Relations des Jésuites qui témoignent de l’époque de la Nouvelle-France constatent que les premiers colons ont dû subir les assauts de hordes de moustiques affamés, ce qui constituait un véritable supplice. Les Amérindiens se protégeaient tant bien que mal des moustiques et des jésuites avec la fumée de leurs feux. Il est évident que l’habitude de fumer du tabac fut également encouragée pour lutter contre les moustiques.

Moustique monstre
Un moustique vu par un homme qui dort à l’air libre en été… Illustration : Megan Jorgensen.

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