Ces insectes qui produisent de la lumière
Certains insectes produisent de la lumière. L’exemple le plus connu est celui du lampyre ou ver luisant, si commun chez nous. Les espaces lumineux sont assez restreints et n’ont pas d’emplacement fixe. Chez quelques animaux, la lumière se produit sur les côtes de l’abdomen. Chez d’autres, elle apparaît sur le thorax. Enfin, il en est où l’éclairage se concentre dans un prolongement céphalique plus ou moins développé.
La matière lumineuse, qui fait partie du corps de l’insecte, ne présente aucune trace de phosphore. Elle est formée par un amas de cellules montrant des granulations serrées, avec de nombreuses trachées entourant et pénétrant les cellules. Ce dispositif anatomique permet de supposer que l’éclairage est produit par une combustion entretenue facilement par la surabondance de l’oxygène des trachées. Le système nerveux de la bestiole est le régulateur de la lumière qui s’intensifie, se modère ou s’éteint, selon sa volonté et son activité. Parfois, il suffit d’exciter l’animal pour arriver à lui faire donner son maximum d’effet lumineux.
Les pyrophores sont des coléoptères de la famille des élatéridés ou taupins. On les rencontre dans toutes les régions chaudes de l’Amérique où ils sont connus sous le nom de « coyauyou » ou « cucuyos ». Ces singulières bestioles ont à la patrie nostéro-externe du thorax, deux petites plaques ovalaires, produisant une lumière assez intense pour permettre de lire dans l’obscurité, si on pose un de ces animaux sur un livre ou un journal.
Autrefois, les dames mexicaines attachaient dans leur chevelure des pyrophores, ce qui devait produire un très agréable effet. Tant que l’insecte vit, ses plaques lumineuses conservent une apparence de verre éclairé en dessous. Quand il est mort, elles s’opacisent et prennent l’aspect de fragments de vieil ivoire terni et jauni.
Les fulgores vrais sont des insectes de grande taille, de la famille des hémiptères. Voisins des cicadelles ou cigales, ils ne possèdent pas d’appareil musical, mais présentent d’autres particularités, tout aussi intéressantes. Ils ont le front prolongé par une sorte de vessie irrégulière, assez 1ongue, aussi large que la tête. Ce genre d’appendice devient lumineux pendant la nuit.
À la Guyane, au Brésil, le fulgore porte-lanterne n’est pas rare. C’est celui qui présente le prolongement céphalique le plus volumineux et des ailes ocellées, d’un décor délicat et varié.
En Chine. Il y a le fulgore porte-chandelle, non moins curieux que le précédent. Le prolongement céphalique, au lieu d’être vésiculiforme, est allongé. Il va se relevant et s’amincissant. L’insecte est jaunâtre: les ailes antérieures sont d’un jaune verdâtre, tachées de blanc et de noir, tandis que les postérieures sont d’un bleu verdâtre, largement bordées de noir.
Notons en conclusion que les insectes constituent le plus grand groupe d’êtres vivants du Québec, faune et flore confondues, sans compter toutes les espèces qu’on n’a pas encore trouvées. Pourtant, leurs rôles dans les écosystèmes demeurent vagues. En ces temps où la biodiversité est à l’honneur, il y a du pain sur la planche pour les entomologistes.
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