L’hibernation : Une adaptation étonnante
Lorsque les températures se réchauffent au printemps, les animaux commencent à sortir de leur hibernation. Mais ils n’ont pas passé les mois précédents à simplement rattraper leur sommeil. L’hibernation est un état physiologique complexe qui aide les animaux à survivre aux saisons où les ressources sont limitées. Voici quelques faits sur cette adaptation inhabituelle et sur les animaux qui la maîtrisent.
L’hibernation sert à économiser de l’énergie
L’hibernation est une forme de torpeur — un état de dormance où la température corporelle d’un animal diminue, tandis que son rythme cardiaque et son métabolisme ralentissent pour économiser de l’énergie. La torpeur peut ne durer que quelques heures : par exemple, les colibris des Andes abaissent leur température interne jusqu’à 33°C et entrent en torpeur durant la nuit pour économiser de l’énergie jusqu’au matin suivant. L’hibernation est en réalité une torpeur qui s’étend sur plusieurs semaines ou plusieurs mois. L’intensité de l’hibernation varie selon les espèces : certains animaux semblent presque morts (le spermophile arctique peut abaisser sa température corporelle sous le point de congélation de l’eau), tandis que d’autres, comme les ours, restent relativement actifs et se réveillent périodiquement.
Un manque de nourriture déclenche souvent ce processus
Les biologistes pensaient autrefois que le froid était le signal déclencheur de l’hibernation, puisque dans l’hémisphère nord tempéré, les animaux se retiraient dans leurs tanières à l’automne et en ressortaient au printemps. Mais les scientifiques ont découvert que de nombreuses espèces tropicales hibernent également, ce qui suggère que l’hibernation est déclenchée par une pénurie saisonnière de nourriture plutôt que par un simple changement de température. Ces espèces tropicales entrent dans un état semblable à l’hibernation, appelé estivation, pendant les périodes chaudes et sèches où l’eau et la nourriture se font rares.
L’hibernation est différente du sommeil
Lorsque les animaux hibernent, ils ne dorment pas simplement pendant des semaines d’affilée. Les « petits hibernateurs » comme les ours alternent entre des périodes de repos, où leur température corporelle et leurs fonctions ralentissent, et de courtes périodes d’éveil durant lesquelles ils changent de position, urinent ou dorment réellement. Les femelles ours et d’autres mammifères peuvent même donner naissance et élever leurs petits pendant cette période. Les grands hibernateurs, comme certaines espèces de marmottes, de souris et de chauves-souris, peuvent rester pratiquement immobiles pendant des mois.
Les animaux hibernants se réveillent affamés
Les animaux en hibernation finissent par se réveiller. Généralement à cause d’un changement de température extérieure ou peut-être d’une sorte d’« horloge interne ». Mais les mois passés en dormance ne sont pas vraiment reposants. En fait, lorsqu’ils émergent de leur torpeur, ils sont souvent amaigris, fatigués, affamés et assoiffés. Leurs premières actions après l’hibernation sont généralement de boire de l’eau. Aussi de chercher de la nourriture et d’évaluer leurs partenaires potentiels pour la reproduction.
Une grande variété d’animaux hibernent
De nombreuses espèces d’animaux à sang chaud connaissent une forme de torpeur. Maison considère seuls quelques-uns comme de véritables hibernateurs. Un seul oiseau, le poorwill commun, et un seul poisson, la morue antarctique (qui n’est pas à sang chaud, mais produit des protéines antigel dans son corps), sont connus pour hiberner. L’hibernation est bien plus répandue chez les mammifères. Parmi eux, on trouve les échidnés, les chauves-souris insectivores, certaines espèces de tatous, le microcèbe à queue grasse, les blaireaux, les spermophiles, les marmottes, les souris sauteuses, les loirs, ainsi que les ours noirs et bruns.
Quelques cas chez l’homme
Vous avez peut-être remarqué qu’un mammifère ne figure pas sur la liste des hibernants : l’être humain. Cependant, il existe quelques cas où des personnes ont survécu à une hypothermie extrême sans séquelles. Le plus célèbre est celui de Mitsutaka Uchikoshi, un fonctionnaire japonais de 35 ans. Il a glissé sur un sentier de montagne. Il se fracture alors la hanche en octobre 2006. On l’a retrouvé 24 jours plus tard dans un état d’hypothermie extrême, décrit par ses médecins comme « similaire à l’hibernation ». Après près de deux mois d’hospitalisation, il se rétablit sans aucune séquelle.
En 2012, un Suédois bloqué dans sa voiture enneigée pendant deux mois a également survécu. Malgré une hypothermie sévère et un manque de nourriture, il survit possiblement en entrant dans un état de torpeur.
Ce processus pourrait aider les humains à aller sur Mars
L’étude de l’hibernation animale pourrait être bénéfique pour l’humanité. Comprendre comment les hibernateurs supportent des températures corporelles extrêmement basses et un métabolisme ralenti sans subir de dommages pourrait nous aider à améliorer la récupération après une crise cardiaqueé Aussi à préserver des organes pour les transplantations ou encore à réaliser des chirurgies complexes. Les scientifiques explorent même l’idée d’une hibernation induite pour économiser l’énergie des astronautes lors de longs voyages spatiaux et réduire les ressources nécessaires aux futures missions vers Mars.
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