Bestiaire du Québec

Faucon pèlerin

Faucon pèlerin

Faucon pèlerin au Québec

Chez la sous-espèce nominale Falco peregrinus peregrinus, le dos est gris foncé, le ventre est crème avec des dessins noirs.

Les joues de ce rapace sont blanches, avec une sorte de tache noire en forme de moustache. Les pattes sont jaunes, le bec est noir-bleuté, court et recourbé dès la base et les yeux sont noirs. Les juvéniles sont bruns avant de prendre la couleur des adultes.

La femelle est plus grande et plus lourde que le mâle, parfois de 30 %.  En effet, si le poids du mâle atteint de 600 à 700 grammes, la femelle peut  atteindre de 900 grammes à 1200 grammes.

Le faucon pèlerin compte une vingtaine de sous-espèces et il est présent sur tous les continents sauf l’Antarctique. Ce rapace ne peut pas être confondu avec les autres faucons à cause de sa taille bien supérieure.

Le dessus du corps est gris bleuté alors que le dessous clair est traversé par des taches sombres qui forment des rayures horizontales. La tête de ce bel oiseau est ornée de grosses moustaches noires sur les joues blanches.

Le bec est par ailleurs muni d’une échancrure spécifique qui l’aide à sectionner les vertèbres de sa proie.

Le faucon pèlerin se nourrit presque exclusivement d’oiseaux qu’il chasse en vol. Il peut également s’attaquer à de petits animaux terrestres. Il vole haut et attaque ses proies en piquant sur elles à une vitesse vertigineuse.

Ce rapace vit dans les forêts et dans les plaines et il aime nicher dans les falaises ou les vieux nids dans les arbres, des bâtiments ou à même le sol. Il ne construit pas de ses propres nids. Cependant, les faucons conservent souvent le même abri plusieurs années.

Au printemps, le mâle fait la cour à la femelle en exécutant des acrobaties aériennes : des spirales, des piqués, des ascensions.

En mars-avril, la femelle pond trois ou quatre œufs jaunâtres tachetés de brun. Après la naissance des oisillons, les parents les soignent pendant 40 jours au nid et deux mois après l’envol. Après l’envol, les parents apprennent aux jeunes à chasser, en volant à leur côté avec une proie morte dans leurs serres, puis en la lâchant, jusqu’à ce que les jeunes arrivent à la toucher. Cette phase d’apprentissage peut durer de 6 à 9 semaines, après quoi les jeunes se séparent des adultes.

La maturité sexuelle est atteinte vers 20 mois et les premières reproductions ont lieu vers 2 ans.

Le faucon pèlerin est un animal plutôt silencieux, mais il émet des sons « ka yak, ka yak » assez perçants et secs. En cas d’alerte, le cri est un rapide « kek-kek-kek ». Il existe aussi un cri plus traînant au moment des parades d’accouplement.

Certains animaux captifs ont vécu jusqu’à 25 ans, mais la durée de vie dans la nature est beaucoup plus courte, de l’ordre de 13 ans en moyenne.

Le faucon pèlerin est considéré comme l’oiseau le plus rapide du monde, du moins en piqué. Cependant, malgré ses attaques foudroyantes, le faucon rate régulièrement ses proies : il n’est pas facile de manœuvrer en piqué pour suivre un oiseau qui a repéré son attaquant.

Deux sous-espèces de cet oiseau sont présentes au Québec : Falco pèlerin tundrius et Falco pèlerin anatum.

Le faucon pèlerin anatum est présent dans plusieurs régions du Québec, de l’Abitibi-Témiscamingue à la Gaspésie, le long des rives du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Saguenay, ainsi que le long de la rivière des Outaouais et de la frontière ontarienne. Cependant, les limites des aires de répartition entre ces deux sous-espèces ne sont pas clairement définies. Falco pèlerin tundrius niche au nord de la limite des arbres.

Au Québec, des collisions avec les lignes à haute tension, les voitures ou les vitres d’édifices, le dérangement par l’escalade ou les randonneurs et l’abattage constituent les principales menaces identifiées. À ces menaces s’ajoutent l’usage de pesticides organochlorés et d’autres contaminants qui sont encore présents dans certains pays où hivernent les oiseaux, de même que l’installation de parcs éoliens à proximité des sites de nidification. La persistance de ces substances dans l’environnement et leur accumulation dans la chaîne alimentaire ont mené à une défaillance massive de la reproduction de l’espèce causée par la stérilité, l’amincissement de la coquille des œufs, la mortalité embryonnaire et le comportement anormal des parents.

Un premier inventaire quinquennal, instauré en 1970, révéla que la sous-espèce anatum était pratiquement disparue de la vallée du Saint-Laurent, tandis que la sous-espèce tundrius montrait des signes de faiblesse.  Un programme de repeuplement a permis, de 1976 à 1994, la libération le long du fleuve Saint-Laurent de 256 fauconneaux élevés en captivité. En 2000, la sous-espèce anatum atteignait 25 couples territoriaux, lesquels ont produit un minimum de 39 jeunes.

Malgré le succès du programme de repeuplement, la situation du faucon pèlerin demeure relativement précaire et des mesures doivent être mises en place afin de maintenir les effectifs et suivre la tendance de la population. En 2003, le faucon pèlerin anatum a été désigné « espèce vulnérable » selon la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec. De plus, en vertu de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune du Québec, il ne peut pas être chassé ou piégé. Cette loi protège également le nid et les œufs de l’espèce.

Au niveau international, l’espèce est protégée par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Cette convention réglemente et régit le commerce entre les pays des spécimens vivants ou morts, des parties, des produits qui en sont tirés ou des dérivés. L’application de ces mesures relève du ministère des Ressources naturelles et de la Faune pour les espèces fauniques. Ainsi, la localisation des nids connus de faucons pèlerins doit être intégrée aux plans d’aménagement forestier des compagnies forestières.

La présence de nids de faucon pèlerin est aussi considérée dans la planification du développement éolien. La présence du faucon pèlerin fait actuellement l’objet d’un suivi au Québec. Des observations sont disponibles au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ).

En Europe surtout, cet oiseau a souvent été apprivoisé dans le cadre de la fauconnerie. D’ailleurs, l’image de faucon pèlerin est très répandue en héraldique.

faucon pelerin

Faucon pèlerin. Photo : Marina Dubé, photo du domaine public.

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1 commentaire

  1. angele fortier dit :

    bonjour
    en marchant dans la forêt, j’ai surpris quatre très gros oiseaux qui se sont envolés immédiatement. Je crois que ce sont des faucons pèlerin, très gros oiseaux, gris, avec le bout de la queue blanche.
    J’ai photographié la trace de leurs serres, dans la neige (je pourrais vous faire parvenir cette photo pour identification)
    est-ce possible dans la région de st-nicolas?(rive sud de Québec)
    merci

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