Éponges d’eau douce

Les éponges d’eau douce au Québec

Même si on les dit exigeantes en regard de la qualité et de la transparence de l’eau, les éponges dulcicoles semblent à aise dans la plupart des milieux aquatiques de la province. À preuve, l’eau turbide et colorée qui couvre la végétation en décomposition, caractéristique des réservoirs hydroélectriques, convient à ces invertébrés polyvalents.

Mais qui sont ces étranges créatures ? Les éponges d’eau douce sont des animaux sessiles appartenant à ls famille des Spongilladae, seul groupe de porifères d’eau douce, qui compte environ 15o espèces recensées dans le monde. Ce sont des organismes de construction simple qui forment des colonies. En les observant de plus près, on remarque que leur surface est recouverte de milliers de petits orifices, les ostioles ou pores inhalant. L’eau absorbée grâce à ces pores est distribuée à la colonie par un réseau de chenaux et de chambres. L’ensemble est tapissé de cellules ciliées à travers lesquelles Leau peut circuler avant d’être finalement rejetée par de plus grands orifices appelés oscules ou pores exhalant. C’est de cette manière ingénieuse que les animaux puisent la nourriture et l’oxygène nécessaires à leur croissance et qu’ils évacuent leurs déchets métaboliques.

Les éponges d’eau douce se présentent sous des formes et des tailles variées : lobes, branches, doigts, ou encore tapis d’une envergure allant de quelques centimètres carrés à plus de 40 mètres cube. Elles colonisent des rochers, des plantes, des morceaux de bois submergés, des artéfacts divers. Leur coloration peut passer du vert au brun et au beiges. Les éponges verdâtres vivent en association avec de minuscules algues vertes appelées zoochlorelles qui croissent à l’intérieur de leurs cellules. Ce type d’éponge vit exposé au soleil de façon à stimuler l’activité photosynthétique de ses alliées végétales.

Les éponges dulcicoles se reproduisent par voie sexuées au cœurs de l’été en produisant des organites spéciaux gemmules qui ont la faculté de résister au froid de l’hiver. Tandis que l’ensemble de la colonie se dégrade complètement, les gemmules survivent et se développeront à nouveau pour former une jeune éponge au printemps suivant.

Des études scientifiques des éponges ont montré que les éponges d’eau douce peuvent tuer des bivalves comme la moule zébrée : les éponges en croissance obstruent graduellement le siphon des mollusques, les privant ainsi de nourriture et d’oxygène.

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Éponge d'eau douce.
Une colonie d’éponges d’eau douce. Photographie libre de droits.

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