Écrevisses au Québec

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Les écrevisses font partie intégrante des cours d’eau, marais, tourbières, étangs et lacs du Québec. Ces animaux dulcicoles peuvent se cacher sous des pierres on à l’intérieur des caves en eau peu profonde. On les observe fréquemment au processus de déambuler à découvert sur le fond d’un ruisseau.

Ces animaux aquatiques constituent une proie pour plusieurs poissons et c’est pourquoi ils servent d’appât pour la pêche. D’ailleurs de nombreux reptiles, amphibiens, mammifères et oiseaux aiment goûter de la viande des écrevisses. Ainsi, ils sont un maillon indispensable de la chaîne alimentaire.

On retrouve au Québec huit espèces d’écrevisse. Ils sont des invertébrés appartenant au phylum ou embranchement des arthropodes (pattes articulées), classe des crustacés, ordre des décapodes (c’est-à-dire, ils ont dix pattes). Toutes nos espèces des écrevisses québécois font partie de la famille des cambaridés ou écrevisses nordaméricaines.

On a dit mentionné que les écrevisses sont des crustacés dulcicole (leur habitat est l’eau douce). Ces animaux sont nocturnes. Munies de branchies, les écrevisses peuvent tout de même faire des incursions en milieu terrestre, notamment pour passer d’un plan d’eau à un autre.

Omnivores, les écrevisses se nourrissent de vers, de larves d’insectes, de micro crustacés, de petits poissons, gastéropodes, d’amphibiens, de restes d’animaux morts et de plantes.

Parmi leurs prédateurs figurent des poissons, des tortues, des oiseaux, des mammifères. Il faut noter que chez les écrivisses existe le cannibalisme.

La reproduction des écrevisses a lieu à l’automne. Après la copulation, qui peut durer quelques heures, les deux géniteurs retournent à leurs activités et peuvent s’accoupler à nouveau. Quelques semaines à plusieurs mois plus tard, la femelle pond ses œufs, parfois plus d’une centaine, et les garde sous son abdomen. Après l’éclosion, les larves restent accrochées à la femelle jusqu’à leur seconde mue, soit environ deux semaines plus tard, période à partir de laquelle ils risquent quelques virées aux alentours avant de quitter définitivement la mère.

Les écrevisses possèdent un exosquelette (squelette externe) qui offre une bonne protection mais qui n’est pas extensible. Lorsqu’elles grandissent, elles doivent muer.

Les jeunes écrevisses muent plusieurs fois dans l’année; ce phénomène est réglé par la disponibilité de la nourriture et des conditions du milieu.

Durant l’hiver, les écrevisses fonctionnent au ralenti et les faibles pertes d’énergie encourues leur permettent de jeûner plusieurs mois.

La maturité sexuelle est atteinte au deuxième été, tandis que leur espérance de vie ne dépasserait pas quatre ans.

Les écrevisses peuvent régénérer une patte ou une pince perdue. L’appendice amputé sera remplacé graduellement lors des mues subséquentes jusqu’à atteindre sa taille normale.

Écrevisses qui habitent au Québec

Écrevisse de ruisseau (Cambarus barton) : un animal de petite taille qui n’a pas d’épines latérales rur le rostre, ni d’épines de chaque côté de la carapace. Comme son nom l’indique, elle fréquente les petits cours d’eau, mais on peut la retrouver aussi dans les rivières et les lacs. Cependant son habitat typique est un ruisseau claire et rocheux, à eau plutôt froide. Quant à sa répartition géographique, elle est omniprésente un peu partout au Québec.

Écrevisse géante (Cambarus robustus) : Il s’agit de la plus grande écrevisse au Québec. Elle possède les pinces les plus volumineuses. Elle présente une épine e chaque côté de la carapace. Son habitat préféré est un cours d’eau rapide. Elle peut se maintenir sur un fond rocheux jusqu’à des vitesses de courant atteignant 50 cm par seconde. On la trouve principalement dans la région de l’Outaouais, en Montérégie, en Chaudière-Appalaches.

Écrevisse à épines (Orconectes limosus) : Est un animal de grande taille et est la seule au Québec à posséder deux épines ou plus sur au moins l’un des côtés de la carapace. Elle habite dans le lac Saint-Pierre, dans le lac Champlain, dans la rivière Richelieu, En Estrie, elle se retrouvent dans le lac Memphrémagog, dans la rivière au Saumon et dans d’autres rivières. En Mauricie, on la observe dans la rivière Saint-Maurice.

Écrevisses à pinces bleues (Orconectes virilis) : Une écrevisse assez grosse qui a les pointes latérales du rostre bien développées. Elle possède une épine de chaque côté de la carapace. Elle est présente très bien au nord du Saint-Laurent, mais sa répartition géographique est générale, de la frontière ontarienne jusque dans la région de Chaudière-Appalaches.

Écrevisse à rostre caréné (Orconectes propinquus) : Une écrevisse de petite taille qui possède une carène longitudinale sur le rostre. Elle vit dans les cours d’eau petits et moyens à fond graveleux ou rocheux. Elle est observée dans la région de la Mauricie, dans l’Abitibi et dans Lotbinière. Mais elle est aussi abondante en Montérégie, autour de Montréal, en Estrie.

Écrevisse à taches rouges (Orconectes rusticus) : Parmi les principaux caractères distinctifs, on remarque la présence de part et d’autre de la carapace, d’une tache rouge dorsolatérale. Elle est très répandue aux États-Unis, mais au Québec on la observe dans la région de l’Outaouais et dernièrement, en Montérégie.

Écrevisse marbrée (Orconectes immunis) : Se distingue par les pointes latérales du rostre réduites ou même absentes, ce qui lui donne une apparence effilée. Cette espèce n’était connue avant le XXIe siècle au Québec. On la voit aujourd’hui en Estrie et elle apparaît déjà en Mauricie, en Montérégie et se répand vers le nord.

Écrevisse obscure (Orconectes obscurus) : Cette écrevisse s’en rapproche de le l’écrevisse à rostre caréné, mais elle n’a pas de carène sur le rostre. On la trouvera dans un grand nombre de lacs, rivières, ruisseaux et étangs un peu partout au Québec. On croit qu’elle apparaît au Québec dès le début du XXIe siècle.

Règlementation

Au Québec, les écrevisses sont considérées, légalement, comme des poissons. La Loi sur les pêches du Canada inclut dans la définition de «poissons», les mollusques, les crustacés, leurs œufs et leurs larves. La Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune définit, pour sa part, comme «poisson», tout poisson, les œufs, et les produits sexuels d’un tel poisson, tout mollusque ou tout crustacé.

Sauf exception, tout résidant peut pêcher dans les eaux québécoises s’il est détenteur d’un permis de pêche sportive. Dans les zones où la pêche au poisson appât est autorisée, le permis de pêche sportive donne aussi au détenteur le droit de se servir, pour la capture de ses propres poissons appâts − ce qui comprend les écrevisses. C’est seulement dans ces conditions et dans les zones de pêche où l’utilisation du poisson appât vivant est permise que le transport des écrevisses vivantes est autorisé.

Toutefois, les écrevisses bénéficient d’un statut réglementaire particulier. On peut en effet les récolter sans permis à la main, à l’épuisette, au moyen d’un carrelet, d’une bouriole ou d’un engin similaire. Cela signifie que pour la pêche sportive de l’écrevisse, on pourrait utiliser un piège dont le diamètre des ouvertures excéderait les dimensions de celles de la bouriole réglementaire, ou qui posséderait une fente au lieu d’une ouverture circulaire, de manière à permettre l’entrée de spécimens de taille suffisamment intéressante pour la consommation. Toutefois, dans ce cas, tout poisson capturé autre que les crustacés ou les mollusques, devra être immédiatement libéré vivant sur les lieux mêmes de la capture.

À l’instar de la pêche à l’électricité, qui constitue une méthode très efficace pour l’inventaire des écrevisses, comme d’ailleurs de toutes les espèces de poisson, la seine, le verveux et le filet maillant sont des engins spécialisés, utilisés par des professionnels et dont l’emploi requiert non seulement une formation particulière mais aussi un permis spécial.

Celui-ci est délivré par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, à des fins commerciales, ou par la Direction de l’aménagement de la faune, à des fins scientifiques, éducatives ou de gestion de la faune (SEG).

Les lois et règlements étant toujours sujets à changements, il est de la responsabilité du citoyen de vérifier les dispositions en vigueur à un moment donné, en consultant les sources officielles.

Notons finalement qu’on retrouve des écrevisses sur la plupart des continents sauf l’Afrique.

Voir aussi :

Écrevisse
Une écrevisse dans l’Aquarium de Québec.

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