Deux poissons familiers

Deux poissons familiers du Québec

Nullement des rares dans les eaux du Québec, la perchaude (Perca fluviatilis) et le crapet-soleil (Lepomis gibbosus) figurent au nombre des espèces de poissons qui ont été répertoriées dans la rivière Sainte-Anne. Les pêcher ressemble parfois à un jeu d’enfant. On croirait que l’hameçon est de trop : il suffit d’un ver de terre tenu du bout des doigts pour titiller leur appétit!

La perchaude, ou perche, a tendance à former des bancs groupant des individus de taille similaire, issus d’une même génération. Leur propension à l’attroupement les aide peut-être à faire face aux prédateurs. Poisson aux flancs et au dos jaunâtres striés de sept bandes caractéristiques, aux yeux tirant sur le vert, il consomme des larves d’insectes, des vers, de petits poissons et des alevins. La perchaude est la proie du brochet, de la loutre, du vison et d’une multitude d’experts dans le maniement de la canne à pêche.

Dans plusieurs régions du Québec, l’espèce est récoltée pour le commerce et fait l’objet d’une pêche sportive très populaire, hiver comme été. Elle se reproduit au printemps à travers les souches et les broussailles. Les femelles relâchent quelque 60 000 œufs liés entre eux dans une espèce de tube gélatineux transparent qui peut atteindre deux mètres de longueur. L’éclosion prend de 8 à 27 jours, selon la température de l’eau. Après avoir résorbé leur sac vitellin, les jeunes se nourriront de larves d’insectes et de minuscules crustacés. Ils atteindront la maturité sexuelle après trois ou quatre ans. Ils disposent d’une espérance de vie d’environ dix ans.

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Comme la perchaude, le crapet-soleil est facilement reconnaissable. Ses couleurs vivantes et contrastées en font l’un des plus beaux poissons d’eau douce du Québec. Peu de pêcheurs lui accordent leur attention, pressés qu’ils sont de s’en débarrasser. Le craper-soleil pond à la fin du printemps. Il le fait dans un nid que le mâle a construit dans le lit du cours d’eau. Après la ponte, les œufs fécondés adhèrent au substrat. Le mâle les tient aérés et jalousement gardés. En fait, le mâle a un comportement très territorial. Les jeunes atteindront environ 8 centimètres après deux ans de croissance; la taille moyenne des adultes est de 20 centimètres. Le crapet-soleil consomme toutes sortes d’invertébrés, surtout des mollusques.

(Source : Rivières du Québec, Découverte d’une richesse patrimoniale et naturelle. Par Annie Mercier et Jean-François Hamel. Les éditions de l’Homme, une division du groupe Sogides).

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