Comportement des chats et les études de l’éthologue Paul Leyhausen
Paul Leyhausen, un éthologue allemand, est reconnu pour ses études pionnières sur le comportement des chats domestiques et sauvages. Ses travaux, menés principalement au milieu du 20e siècle, ont grandement contribué à notre compréhension de la psychologie féline et de ses comportements sociaux et territoriaux. Voici quelques-unes de ses principales découvertes sur le comportement des chats :
1. Comportement territorial :
Leyhausen a observé que les chats ont un sens aigu du territoire. Il a démontré que les chats marquent et défendent leurs territoires par des comportements tels que le marquage à l’urine, le frottement des glandes faciales contre des objets, et le griffage. Le territoire d’un chat peut être divisé en zones de chasse, de repos, de jeu, et de toilettage.
2. Comportement de chasse et jeu :
Il a mis en lumière le lien entre le jeu et la chasse chez les chats. Selon Leyhausen, le jeu chez les chats domestiques est en fait une expression de leur instinct de chasse. Il a décrit comment les jeunes chats perfectionnent leurs compétences de chasse par le jeu et comment ce comportement persiste chez les adultes.
3. Communication féline :
Leyhausen a étudié les différents modes de communication chez les chats, notamment le langage corporel, les vocalisations, et les signaux olfactifs. Il a expliqué que les miaulements, les ronronnements, les sifflements, et autres sons servent différents objectifs, allant de l’appel à l’attention au signal de mécontentement.
4. Comportement social et hiérarchie :
Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les chats sont des animaux strictement solitaires, Leyhausen a observé que les chats peuvent avoir des structures sociales complexes, surtout lorsqu’ils vivent en colonies. Dans ces groupes, une hiérarchie subtile peut exister, souvent déterminée par des interactions territoriales et des combats simulés.
5. Comportement maternel et attachement :
Il a également étudié le comportement maternel des chattes, mettant en évidence l’importance du rôle de la mère dans l’apprentissage et la socialisation des chatons. Il a observé que les chatons apprennent en imitant leur mère, non seulement pour la chasse, mais aussi pour les interactions sociales.
6. L’Instinct de propreté :
Leyhausen a documenté l’instinct naturel des chats pour la propreté, expliquant leurs comportements de toilettage et leur préférence pour les endroits spécifiques pour uriner et déféquer. Cette compréhension a contribué à expliquer pourquoi les chats domestiques s’adaptent facilement à l’utilisation de bacs à litière.
7. Expression du stress et de l’agression :
Il a décrit comment les chats manifestent le stress et l’agression, identifiant les comportements de substitution tels que le toilettage excessif ou les griffades. Il a également examiné les comportements agressifs liés à la peur, au territoire, et à la prédation.
Les découvertes de Paul Leyhausen restent une référence dans l’étude du comportement des chats et continuent d’influencer les recherches en éthologie et en comportement animal aujourd’hui.
Les chats pensent-ils vraiment que nous sommes des chats aussi ?
Paul Leyhausen, un scientifique qui a étudié le comportement des chats (sauvages, domestiques, grands et petits), a conclu que les chats classent les autres animaux de trois manières : comme proies, comme menaces ou comme congénères (c’est-à-dire des membres d’un groupe partagé — donc d’autres chats).
Pour les chats domestiques, les humains sont bien trop grands pour être des proies, et si nous ne sommes pas des ennemis des chats, nous ne sommes pas des menaces (bien au contraire; nous sommes des sources de confort et des nécessités de la vie). De plus, les visages humains sont suffisamment similaires aux visages des chats pour qu’ils puissent nous percevoir comme faisant partie de leur structure sociale, mais les indices qui déclenchent les instincts territoriaux des chats — notre taille et notre odeur — ne sont pas présents.
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Leyhausen a également conclu que les chats sont capables de former des liens sociaux plus forts avec les humains qu’avec d’autres chats. Ils se soumettent à notre taille et adoptent un rôle similaire à celui d’un chaton, ce qui explique pourquoi les chats vivant avec des humains continuent de montrer des comportements de chaton bien à l’âge adulte et même jusqu’à un âge avancé. C’est aussi la raison pour laquelle ils vocalisent avec les humains mais pas avec d’autres chats. Ils deviennent en effet nos enfants poilus. Nous avons également ces choses appelées « mains », qui sont très pratiques pour les caresser et les câliner.
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Et leur ronronnement ? L’interprétation de Leyhausen est que le ronronnement est la façon pour le chat de dire « Je ne suis pas une menace ». Les mères ronronnent pour leurs chatons, les chats ronronnent quand ils sont en détresse ou souffrent comme pour dire : « Soyez gentils avec moi, je me sens mal », et ils ronronnent pour nous dire qu’ils ne sont pas en mode attaque. Cela n’a pas grand-chose à voir avec le bonheur ou la satisfaction réels, bien que nous choisissions souvent de supposer que c’est le cas. Un chat heureux peut ronronner, mais ronronner ne signifie pas nécessairement que Minou est heureux. Elle peut avoir besoin d’une visite chez le vétérinaire.