Clone de Dolly : Création du premier clone de mammifère adulte
Clone de Dollyn: Première mondiale. Des chercheurs britanniques ont créé un clone de mammifère adulte, une prouesse scientifique qui devrait faire avancer la recherche sur la génétique.
Il s’agit d’une brebis, prénommée Dolly, née en juillet dernier à partir d’une cellule unique prélevée sur une autre brebis.
Les scientifiques de l’Institut Roslin, près d’Édimbourg, ont prélevé des cellules mammaires de brebis, contenant la totalité du patrimoine génétique, et les ont ajoutées, en laboratoire, à des ovocytes vidés de leur noyau, en laboratoire. Après ces fusions, ils ont procédé à des inséminations. Sur 277 « fusions », une seule a abouti à un clone, Dolly.
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Cette expérience ouvre la voie au clonage d’autres animaux; elle devrait aussi faire progresser la recherche sur la génétique et le vieillissement.
Selon les spécialistes, cette technique pourrait être employée pour créer des clones humains, mais une telle expérience irait à l’encontre de toutes les règles éthiques.
« Nous nous opposions au clonage humain lorsqu’il s’agissait d’une théorie, a déclaré Carl Feldbaum, président de l’Organisation de l’industrie de biotechnologie. Maintenant que c’est possible, nous réclamons son interdiction par la loi ».
Clone wars : Ottawa doit agir
Le gouvernement fédéral canadien tente de rendre illégal le clonage d’embryons humains, mais il y a un fort risque que le projet de loi ne soit pas adopté avant les prochaines élections.
Patricia Baird, généticienne et présidente de la Commission royale sur les nouvelles techniques de reproduction, s’est inquiétée que la porte soit encore ouverte au clonage de mammifères de grande taille et a enjoint Ottawa de faire en sorte que le projet de loi soit adopté au plus vite. Plusieurs spécialistes craignent que la première mondiale réalisée par les chercheurs britanniques n’ouvre la voie au clonage d’êtres humains. « C’est inquiétant parce que c’est un des exemples très frappants qui justifient le besoin de limites et d’un système de gestion responsable dans le domaine des nouvelles techniques de reproduction », a déclaré Mme Baird. « Cela fait partie du nombre grandissant de choses qui vont devenir possibles en nous devons avoir des normes et des lois en place pour utiliser ces nouvelles techniques de façon intelligente et humaine.
Le clonage d’êtres humains avait été étudié par la commission royale, qui avait recommandé dans son rapport en 1993 qu’on impose des limites très strictes sur les percées scientifiques dans ce domaine. En théorie, un scientifique pourrait cloner un être humain en toute légalité au Canada car il n’y a aucune loi l’interdisant.
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Le projet de loi, qui interdirait également le recours à des mères porteuses et la sélection du sexe du bébé à des fins non médicales, est présentement à l’étude devant un comité de la Chambre des communes. Des audiences publiques doivent débuter à la mi-mars. Après les audiences, le projet de loi sera débattu et éventuellement adopté en Chambre et ensuite au Sénat. Si des élections sont déclenchées avant l’adoption par les deux chambres, le projet de loi meurt au feuilleton.
Margaret Sommerville, professeur d’éthique médicale à l’Université McGill à Montréal, fait valoir que le consensus éthique sur le clonage d’êtres humains est essentiel. « À tout le moins, c’est une menace grave envers notre perception de l’identité humaine et notre idée de l’identité individuelle », souligne-t-elle. « Il y a beaucoup de questions qui émergent de ça. Une des questions fondamentales est de savoir si nous devrions interdire aux scientifiques de développer certaines formes de savoir. C’est une question controversée parce que tout le monde a peur. C’est presque comme bannir la liberté de parole scientifique.
(Arrivé le 24 février 1997).
Temps de gestation
Pour les mammifères de type supérieur, le temps complet de gestation est normalement de dix-huit mois. Mais à neuf mois, le petit humain doit être éjecté car il est déjà trop volumineux. Si on attendait davantage, il deviendrait si grand et si gros qu’il ne pourrait plus sortir, vu l’espace offert par le bassin. Comme s’il y avait une erreur d’ajustement entre l’obus et le canon.
Le fœtus sort donc alors qu’il n’est pas encore complètement formé : nous sommes tous des prématurés. Ce qui explique aussi qu’autrefois tant de femmes mouraient en couches. Le bébé trop gros ne pouvait pas passer dans le tunnel de chair et finissait par le déchirer, entraînant l’hémorragie puis la mort de sa mère.
Les petits humains sont à la naissance incapables de voir, de marcher, de se nourrir seuls (contrairement au poulain, par exemple, qui à peine sorti du ventre de sa mère peut gambader et brouter de l’herbe).
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Il est nécessaire de prolonger les neuf mois de vie intra-utérine du fœtus par neuf mois de vie extra-utérine pour obtenir les dix-huit mois de gestation normaux.
Cette période des neuf premiers mois extérieurs devra donc s’accompagner d’une présence très forte de la mère. Les parents devront fabriquer une sorte de ventre affectif imaginaire. Là où le nouveau-né se sentira d’autant plus protégé, aimé, accepté. Pour sa part, il n’est pas encore véritablement prêt.
Enfin, neuf mois après la naissance se produira ce qu’on appelle le « deuil du bébé ». Le bébé prend conscience que lui et sa mère forment deux entités distinctes. Pire : que le monde qui l’entoure et lui sont différents. Cela pourra s’avérer une tragédie qui le préoccupera jusqu’à la fin de sa vie. Notons cependant que le fait de naître incomplet oblige l’enfant à avoir des parents qui s’occupent de lui pour survivre. Qui lui transmettent non seulement des soins mais aussi de l’affection et une éducation. Toute la culture humaine est peut-être ainsi liée à cette imperfection du bassin féminin.
Edmond Wells, Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Tome VII. Bernard Werber, Troisième Humanité. Éditions Albin Michel et Bernard Werber, Paris, 2012.