Bernache du Canada

Bernache du Canada (Branta canadensis)

On a souvent voit ces oiseaux à la tête noirs, aux taches blanches des joues et à son long cou noir, qui volent en grandes bandes en forme de V lorsqu’elles migrent au sud en automne ou au nord au printemps. Lors de ses migrations, la bernache du Canada peut parcourir plus de mille kilomètres en une journée.

Les différentes races de bernaches du Canada (au nombre d’une dizaine même s’il n’existe pas d’accord général sur le nombre de races de bernaches du Canada) vont de l’une des plus petites, la Bernache du Canada minima, qui peut peser aussi peu que 1,1 kg, à la plus grande des Bernaches, la Bernache du Canada géante, qui peut peser jusqu’à 8 kg. L’envergure des ailes dépend et varie selon la race, entre 90 cm et 2 m. Les races se distinguent aussi par les proportions de leur corps, notamment par la longueur relative du cou, de la conformation et de la posture. Plus une bernache est grosse, plus son cou est long et son corps allongé.

Les Bernaches du Canada nouvellement nées ont un duvet de couleur jaune tirant sur une teinte olive qui s’assombrit en une teinte gris terne au cours des premières semaines de leur vie. À mesure que les oiseaux grandissent, des plumes couvrent petit à petit le duvet, et lorsque les jeunes Bernaches sont prêtes à voler à la fin de l’été, il est difficile de les différencier de leurs parents.

On peut souvent entendre ces oiseaux puisqu’elles cacardent en un chœur soutenu. Les cris varient d’un ka-lunk profond pour les races de moyenne et de grande tailles à des voix aiguës et caqueteuses pour les races de plus petite taille. La Bernache du Canada possède une douzaine de cris différents, variant des bruyants cris de salutation et d’alarme aux faibles gloussements et aux murmures des oiseaux qui s’alimentent.

Les oisons commencent à communiquer avec leurs parents alors même qu’ils sont encore dans leur œuf. Leurs cris se limitent à des petites salutations, à des cris de détresse et à des trilles aigus indiquant leur contentement. Les oisons répondent de façons différentes à différents cris des adultes, ce qui indique que les adultes utilisent une variété de cris possédant une gamme de significations pour communiquer avec leurs petits.

Au Québec n peut trouver la Bernache du Canada dans presque tous les types de terres humides, aussi bien de petits étangs que de grands lacs et rivières. Cet oiseaux se reproduit dans une grande variété d’habitats. Elle préfère les basses terres ayant de vastes étendues de prés herbeux et humides, et une abondance d’étangs et de lacs servant de refuge contre les renards et d’autres prédateurs terrestres.

La bernache dans les régions les plus au nord se reproduit dans la toundra sans arbres de l’Arctique. Sous la limite des arbres, la Bernache niche dans la forêt boréale claire, avec ses peuplements épars d’épinettes rabougries et de mélèzes.

Bernaches du Canada dans le Vieux Port de Montréal. Photo de GrandQuebec.com.
Bernaches du Canada dans le Vieux Port de Montréal. Photo de GrandQuebec.com.

Les liens familiaux sont forts chez la bernache du Canada. Ainsi, les oisons demeurent avec leurs parents une année entière et retournent avec eux dans les aires de reproduction après leur premier hiver. On a constaté que les bandes migratrices à l’automne et au printemps comprennent un bon nombre de familles voyageant ensemble.

Les Bernaches du Canada se reproduisent sur tout le territoire de l’Amérique du Nord, sauf dans l’Extrême-Arctique et dans les régions de l’Extrême-Sud des États-Unis et du Mexique. Une partie de la population de l’Atlantique Nord niche même dans l’Ouest du Groenland. Certaines Bernaches hivernent dans le Sud du Canada, de la Colombie-Britannique, en passant par le Sud-Ouest de l’Ontario, jusque dans les provinces Maritimes.

La migration printanière des Bernaches qui se reproduisent dans les régions septentrionales commence à la fin de l’hiver et peut durer plusieurs semaines. Les Bernaches voyagent lentement vers le nord en suivant la ligne de la fonte des neiges. Elles effectuent plusieurs arrêts pour se nourrir dans des régions clés afin de se constituer des réserves qui seront nécessaires à l’étape finale de migration et à la reproduction.

La migration automnale débute lorsque l’eau et le sol commencent à geler dans les aires de reproduction. Le voyage entre les aires de reproduction et les aires d’hivernage est plus rapide que le vol printanier vers le nord.

En plus des migrations annuelles des aires de reproduction aux aires d’hivernage, les Bernaches du Canada effectuent parfois un voyage spécial appelé migration de mue. Chaque année, les Bernaches remplacent leurs rémiges usées. Comme les plumes sont remplacées toutes en même temps, les Bernaches ne peuvent pas voler pendant les quatre à cinq semaines que dure la période de mue. Les meilleurs endroits où les Bernaches peuvent demeurer pendant cette période sont ceux qui ont beaucoup d’eaux libres sur lesquelles elles peuvent se réfugier si elles sont menacées et où elles peuvent trouver une bonne provision d’aliments riches en protéines nécessaires à la croissance de nouvelles plumes.

La plupart des Bernaches qui ne se reproduisent pas au cours de la saison entreprennent une migration de mue, qui comporte généralement un voyage vers le nord, souvent bien au-delà de l’aire habituelle de reproduction, entre la fin de mai et le début de juin. Les oiseaux qui réussissent à se reproduire muent plus tard dans la saison et restent avec leurs jeunes oisons qui n’ont pas encore commencé à voler.

Bernache du Canada. Photo de GrandQuebec.com.
Bernache du Canada. Photo de GrandQuebec.com.

Alimentation

La Bernache du Canada se nourrit surtout sur la terre. Au printemps et en été, elles s’alimentent surtout de feuilles de graminées, mais elles mangent également une grande variété de feuilles, de fleurs, de tiges, de racines, de graines et de baies. Les Bernaches doivent consommer de grandes quantités de nourriture pour obtenir les nutriments dont elles ont besoin; elles passent souvent 12 heures par jour ou plus à s’alimenter. Pendant l’hiver, les Bernaches du Canada s’alimentent dans des champs où elles trouvent une abondance de maïs, d’avoine, de soya et d’autres cultures et grains tombés sur le sol au moment de la moisson. Lorsqu’elles trouvent de tels aliments riches en énergie, elles s’alimentent parfois dans les champs pendant quelques heures au début de la matinée et à la fin de l’après-midi et passent le reste de la journée à se reposer en sécurité sur un lac ou une grande rivière. Certaines Bernaches du Canada s’alimentent sur le gazon des pelouses, des parcs et des terrains de golf.

Le printemps est une période très exigeante au point de vue énergétique, surtout pour les femelles reproductrices. Les Bernaches du Canada s’alimentent intensément pendant les quelques semaines qui précèdent leur départ des aires agricoles du Sud afin de se préparer à une période maigre en nourriture une fois arrivées dans les aires de reproduction du Nord. Elles auront besoin de réserves suffisantes de graisse et de protéines pour terminer la migration, produire une couvée d’œufs et survivre pendant environ un mois de couvaison.

Reproduction des bernaches du Canada

L’oiseau se trouve un compagnon ou une compagne pour s’accoupler au cours de la deuxième année de sa vie. Le couple restera ensemble pour la vie. Cependant, contrairement à la croyance populaire, si un des partenaires est tué, l’autre se trouvera un nouveau compagnon. La Bernache du Canada se reproduit plus tôt dans la saison qu’un grand nombre d’oiseaux. La reproduction se déroule de telle sorte que les œufs éclosent au moment o? les plantes, que les oisons (ou les jeunes) mangeront, seront à leur valeur nutritionnelle la plus élevée. Après l’éclosion, il y a également assez de temps pour permettre aux oisons de grandir et d’être capables de voler vers le sud avant le gel.

Certaines Bernaches du Canada se reproduisent à l’âge d’un an, mais la grande majorité niche pour la première fois à l’âge de deux ou de trois ans seulement. La couvée compte habituellement de cinq à sept œufs, les oiseaux plus âgés ayant une couvée plus importante que ceux qui pondent pour la première fois. La femelle couve ses œufs de 25 à 28 jours, tandis que son compagnon assure la garde à proximité. Dans certains cas, le mâle se tient parfois à plusieurs centaines de mètres du nid, mais il est toujours vigilant et retourne au nid si celui-ci est menacé ou si la femelle doit s’en éloigner. Pendant la période de couvaison, la femelle ne quitte le nid chaque jour que pendant de brefs moments, pour aller se nourrir, boire et se laver.

La plupart des sites de nidification sont situés près de l’eau et souvent, sur des îles. Ces sites sont choisis pour offrir une certaine protection contre le vent, tout en permettant à la femelle qui couve de bien apercevoir les prédateurs qui pourraient s’approcher. La Bernache du Canada femelle retourne toujours nicher au même endroit où ses parents ont niché et elle utilise souvent le même site de nidification chaque année.

Peu de temps après l’éclosion des œufs, les familles quittent leur nid, parcourant parfois plusieurs kilomètres en quelques jours en marchant pour atteindre leur site d’élevage des couvées. Celles qui ont niché près du littoral descendront peut-être les rivières afin de trouver des marais côtiers offrant plus d’avantages. Dès qu’ils quittent le nid, les oisons se nourrissent de graminées et de carex dans les prés et le long des rivages.

Un couple et ses oisons constituent un groupe presque inséparable, qui agit à l’unisson. En général, la femelle ouvre la marche, suivie des petits, puis de son compagnon. Lorsqu’une autre famille de Bernaches s’aventure trop près, les parents et les petits adoptent des postures d’intimidation et font beaucoup de bruit. L’importance numérique et non la taille ou le poids des adultes semble être le facteur décisif : les familles nombreuses l’emportent presque toujours sur les familles moins nombreuses, lesquelles l’emportent à leur tour sur les couples qui n’ont pas de petits. La plupart des confrontations se règlent sans qu’il y ait de contact physique; les luttes prolongées sont rares.

De six à neuf semaines après l’éclosion, selon la race, les oiseaux sont prêts à s’envoler en famille. À ce moment-là, environ la moitié des oisons auront survécu. Dans le Nord, les Bernaches du Canada se nourrissent de baies et accumulent une couche de graisse avant d’émigrer vers le sud. Avant la migration, les familles se réunissent en groupes de quelques familles, jusqu’à plusieurs douzaines de familles, souvent dans les régions côtières. Les dernières Bernaches du Canada s’attardent le long des côtes septentrionales jusqu’au début d’octobre. Puis, tout à coup, elles partent en l’espace de quelques jours.

Bernache au Vieux-Port de Montréal. Photo de GrandQuebec.com.
Bernache au Vieux-Port de Montréal. Photo de GrandQuebec.com.

Conservation

Plusieurs animaux font leur proie des œufs et des jeunes Bernaches du Canada. Dans le Grand Nord, le principal prédateur est le renard arctique. Celui-ci peut voler tous les œufs de plusieurs nids et les cacher pour les manger lorsqu’il a peu de nourriture. Les mouettes et goélands, les labbes, les corbeaux et parfois les ours sont aussi des prédateurs. Le premier moyen de défense consiste à attirer l’attention du prédateur sur le mâle dans le but de l’éloigner du nid ou des oisons. Si ce moyen échoue, les races de petites Bernaches du Canada, qui sont habiles au vol, sont souvent capables de chasser les mouettes et goélands et les labbes.

La longévité des Bernaches est de 10 ans ou plus, jusqu’à un maximum de 24 ans. L’ensemble de l’espèce a prospéré au cours des 50 dernières années. En 1950, on comptait au total peut-être un million de Bernaches du Canada en Amérique du Nord; aujourd’hui, avant l’ouverture de la chasse en septembre, il y en a probablement plus de huit millions. Ces oiseaux doivent leur prospérité en partie aux programmes de conservation, y compris à la création de refuges et à une réglementation judicieuse de la chasse. Cependant, elles ont probablement profité encore davantage des techniques agricoles modernes avec les grands champs de culture, l’utilisation abondante des engrais, l’introduction de variétés de graminées, de maïs et de céréales résistantes et à rendement élevé, de même que la perte de graines due à la récolte mécanique.

Bernaches du Canada se nourrissent. Photo de GrandQuebec.com.
Bernaches du Canada se nourrissent. Photo de GrandQuebec.com.

Vidéo des bernaches nageant au bassin du Vieux-Port de Montréal. Tourné par GrandQuebec.com.

Une autre vidéo des bernaches dans le bassin du Vieux-Port de Montréal. Vidéo de GrandQuebec.com.

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